La Turquie serait-elle la nouvelle étoile montante du Death
Metal ? Entre le "
Monument" de
Carnophage, qui ne laissera pas indifférents les fans de tech-death, et le "Reign of Ungoldy
Creation" de
Decimation qui, bien qu'un peu moyen, montre toutefois un talent certain, il y a de quoi le penser. Aujourd'hui, c'est au tour de
Cenotaph de s'exprimer avec ce nouveau "
Perverse Dehumanized Dysfunctions".
Il faut dire que la route n'a pas été facile pour nos Turcs qui, bien qu'actifs depuis
1994, ont passé près de dix ans à sortir des albums d'une certaine brutalité, mais ne parvenant pas à s'extraire de cette masse de groupes qui cherchent à jouer au plus violent, allant parfois jusqu'à la caricature. De plus, la tâche de se démarquer de la foule s'annonce bien difficile car le dernier méfait "Putrescent Inectious Rabidity" date de 2010, et il s'en est passé des choses en sept ans. Nos Turcs parviendront-ils à relever la barre ?
Au vu de l'Artwork, on est en droit de se demander qu'est-ce qui fait que ce disque a une touche en plus à apporter puisqu'on est encore une fois dans une imagerie gore à outrance, si chère à la mouvance
Brutal Death, avec des titres de chansons qui contiennent toutes les champs lexicaux de l'infection et de la maladie. Mais comme dit le proverbe : "l'habit ne fait pas le moine".
Dès les premières notes de "Rancid Gluttonous
Morbid Obesity" on est plongé dans un tourbillon de violence. Ça joue vite, les cassures de rythmes s'enchaînent à une vitesse hors du commun, jonglant même avec les slams pachydermiques sur fond de vocaux bien gras. Bref, les musiciens nous prouvent par là qu'en sept ans d'absence, ils n'ont rien perdu de leur doigté et sont toujours bons pour pondre des notes bien lourdes.
Dans l'ensemble,
Cenotaph nous joue un Slamming brutal death metal assez classique, mais malgré tout plaisant. Les Turcs nous assènent des riffs qui frappent là où ça fait mal d'entrée de jeu, et ne s'encombrent pas d'une technicité outrancière. Pour preuve, il n'y a pas du tout de solos. Les slams à la
Dawn Of Demise assommeront sans doute les plus téméraires comme sur "Parasitic Worms / Prenatal Cranial Deformation". Pour sa part, le chant n'est pas en reste et ne tombe pas dans le piège des hurlements porcins outranciers. Enfin, la basse jazzy façon
Defeated Sanity comme sur "Syndromes of Deadly Endogenous Intoxication" apportera une petite dose de fraîcheur (avec un peu de retenue, nous sommes dans du brutal death voyons !!!) dans cet océan de violence, afin de nous permettre de reprendre notre souffle.
Donc oui, l'originalité n'est pas au rendez-vous, celle-ci étant restée au fond de son cercueil, mais au vu de ce qu'a fait le groupe par le passé, il ne faudra pas trop compter sur ce détail à l'avenir. Attention, je ne dis pas que c'est mauvais, ce serait malhonnête. Disons plutôt que le groupe reprend une recette qui n'invente rien, mais la reproduit plutôt bien puisque malgré ce manque de grain de folie, le plaisir est assurément présent.
Merci pour la chro que j'approuve, même si avouons-le, elle n'intéressera que peu de monde comme cette nouvelle réalisation de Cenotaph, un des plus vieux groupes turcs, mais qui dès ses premiers opus n'a jamais fait mieux qu'une reconnaissance respectueuse du milieu déjà très réduit du brutal death. Seule pépite à ce jour, le précédent album de 2010, Putrescent Infectious Rabidity, qui sans innover comme tu le dis si justement au niveau compos, bénéficie de la présence exceptionnelle de Lille Gruber aux fûts, et ça c'est déjà 2 points de plus par rapport à la ration habituelle...
A défaut de pouvoir rivaliser avec leurs modèles américains les groupes turcs que ce soit (évidemment) Cenotaph, Carnophage, et Decimation (cités dans la chronique) mais également Decaying Purity et Hecatomb ont sorti de bons albums qui devraient combler les fans de Brutal Death Metal.
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