Steve Grimmett n'est pas tombé de la dernière pluie : dès le début des années 80, il hurlait déjà au sein de
Grim Reaper, puis a intégré les rangs de
Lionsheart pour finalement faire une brève apparition chez
Onslaught. Fatigué de tout ce turn-over, il décide enfin de prendre les choses en main et de continuer la route sous son propre nom. Pour cela il s'entoure de trois compères :
Ian Nash à la guitare (
Lionsheart), Ritchie Walker à la basse et Pete Newdeck à la batterie (Paul Di Anno,
Eden's Curse).
Pour ceux qui ont suivi quelque peu la carrière de Steve Grimmett, « Personnal Crisis » marque une nouvelle étape dans la vie professionnelle du chanteur. Le style pratiqué est plus travaillé, plus mature et bien plus mélodique. L'époque des riffs basiques (mais diablement efficaces) de « Rock you to hell » ou autre « See you in hell » est définitivement révolu pour laisser la place à des compositions autrement structurées, bien plus riches et modernes.
« Personnal Crisis » se positionne dans un heavy métal mélodique, associant riffs acérés et mélodies imparables. Les compositions sont basées sur des structures travaillées où breaks et solos s'enchaînent de façon parfaite, un peu à la maniére d’Edens'
Curse où Pete Newdeck officie aussi en tant que frappeur. D'ailleurs, autre point commun avec ce même groupe, la production est effectuée dans les deux cas par Dennis Ward (
Pink Cream 69), assisté par Pete Newdeck. Mais bon, peut-être est-ce mon imagination qui me joue des tours, influencée par de simples coïncidences. En tout cas la puissance est bien présente et la plupart des titres sont rapides et affichent des rythmiques massives et heavy. Il faut quand même avouer que, de temps en temps, les airs interprétés rappellent un petit quec'chose de
Vanden Plas («
Freedom »), de BMR (« Afterglow »), de Queensrÿche (« Wrath of ripper ») mais le résultat est tellement efficace que c'est vite oublié. Certaines chansons possèdent un petit parfum agréable de prog («
Lonely ») et le duo de « Enemy » où Steve est accompagné d’une chanteuse que je n'ai hélas pas reconnu est vraiment assassin. Si « Personnal Crisis » reste très cohérent par son côté heavy, il demeure très varié, chose indéniablement positive et plaisante pour les auditeurs.
Si vous aimiez la voix de Steve avant, cela ne changera pas maintenant. Le chanteur a su garder toutes ses capacités : sa puissance et son coffre d'antan sont enrichis par des mélodies plus développées et sa fâcheuse tendance à monter un peu haut dans les aigus est toujours d'actualité. Mention spéciale aux trois autres musiciens qui assurent comme des brutes. Les parties de guitares sont dantesques et l’influence de Malmsteen est plus qu’évidente sur «
Fallen » ; la partie basse-batterie énorme apporte à la fois un soutien monstrueux et un plus indiscutable sur chacune des compositions.
Le seul reproche que l'on puisse faire à cet album serait son manque d'originalité tant certains passages sentent vraiment le réchauffé. Mais, tout est si bien fait et si bien amené que l'écoute reste un réel plaisir. Ces titres énergiques soutenus par la voix furieuse du gars Steve sont de véritables boulets de canon qui nous explosent au visage et Dieu sait que c'est bon.
En règle générale, les productions estampillées Dennis WARD sont signe de qualité : celle-ci ne fera pas exception, c'est encore une fois un sans faute.
Si tout comme moi vous êtes fan incontesté des chanteurs « qui poussent fort sans craindre de brailler mais sans tomber non plus du mauvais côté de la force », n'hésitez pas, Steve Grimmett est votre homme et « Personnal Crisis » est un bon opus pour découvrir ou redécouvrir l'ex
Grim Reaper. Comme le dit le vieil adage, si cet album n'a pas franchement inventé la poudre, il a au moins le mérite de savoir la faire sauter !
En tous cas, c'est bien bon, là dessus on est d'accord ! ;o)
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire