Dans cette course effrénée au deathmetal ayant certainement connu son apogée en cette année 1993, certains labels ont été particulièrement loin pour débusquer de nouveaux poulains. C’est ainsi l’écurie états-unienne JL America alors en pleine recherche qui décroche le pompon, en dénichant
Organic Infest au fond d’une cave porto-ricaine et lui proposant un contrat discographique pour son premier album.
Fondé en 1991 autour de Chegui, Juan & Freddy, et ayant deux démos à son actif, le trio rejoint un petit studio local durant trois journées de décembre 1992, se concluant par la parution de son album
Penitence dans le courant de l’année suivante.
Organic Infest pourrait ainsi entrer en compétition féroce avec son homologue nord américain
Deteriorate (auteur du disque
Rotting in
Hell) pour l’attribution de la pochette d’album la plus moche de l’année.
Penitence est bâti autour d’un deathmetal relativement primitif et caverneux, malheureusement piètrement mis en valeur par un enregistrement sans grands moyens, le privant cruellement de puissance et d’épaisseur. Si les nombreux passages lents passent relativement bien, à l’image de la décélération au coeur du morceau
Carnivore Instincts, cette faiblesse dans le son de la batterie et des guitares se fait particulièrement sentir lorsqu’
Organic Infest devient tapageur, ce flap flap dominant ne refermant aucune lourdeur significative.
Si la majorité des morceaux de
Penitence reste articulée sur un schéma trop souvent similaire, sans force particulière dans le riffing et au placement parfois approximatif,
Organic Infest tire pourtant son épingle du jeu à quelques reprises. On retient notamment le titre
Carnal Waste et son clavier sombre en son sein, moment où le trio parvient à créer une ambiance de mort très présente, ou encore l’honnête Dismemberment
Malignancy à l’introduction glauque et aux passages doomy d’un bon effet.
Sans moyens adéquats ni technique affirmée,
Penitence reste une oeuvre de deathmetal sincère mais renfermant hélas trop de faiblesses pour espérer une grande estime. Chez JL America, on retiendra ainsi en cette année 1993 davantage un
Nothing But
Hatred (
Nokturnel) complètement débridé ou encore un
Omega Factor (
Killing Addiction) au riffing fracassant. On aurait pu également espérer un album de
Mourn Thy Passing (Ex-
Cemetery Earth) peut-être tout aussi destructeur si le label n'avait pas déposé le bilan entre-temps, mais sachons au moins nous satisfaire avec cette première réalisation concrète d’
Organic Infest.
Fabien.
Faut vraiment être motivé pour chroniquer ça, félicitations.
Fabien.
Fabien.
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