Pearls in Dirt

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15/20
Nom du groupe Asrai
Nom de l'album Pearls in Dirt
Type Album
Date de parution 12 Novembre 2007
Style MusicalMetal Gothique
Membres possèdant cet album39

Tracklist

1.
 Delilah' Lie
 03:55
2.
 Your Hands So Cold
 03:55
3.
 Stay with Me
 04:56
4.
 Go
 03:04
5.
 Lost
 04:48
6.
 Something I Said
 05:36
7.
 Awaken
 03:39
8.
 Sour Ground
 03:59
9.
 Roses
 04:05
10.
 Chain Me
 05:12

Bonus
11.
 Sour Ground (Radio Edit)
 03:23

Durée totale : 46:32

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Asrai


Chronique @ ericb4

14 Janvier 2015

Un inattendu virage verglacé à l'aune de cette déconcertante production.

Le nouvel opus tant attendu du groupe pourrait-il être le digne héritier d'un "Touch in the Dark" remarqué ? Le quintet néerlandais a suivi son instinct pour nous offrir une toile musicale quelque peu différente de la précédente. Il s'est calé dans un registre gothique pur jus, incisif, énigmatique et parfois inquiétant. Ce qui n'est pas sans rappeler l'univers mystérieux de Disdained ou encore les notes sulfureuses de Passionworks. En témoigne déjà l'artwork de la pochette, au design sombre d'inspiration mystique.

Le combo nous octroie ici un opus de onze titres, dont un dédoublé en version radio edit, pour trois-quarts d'heure d'une musique, comme dit, typiquement metal gothique. Changements de cadences, riffs souvent pénétrants, synthés parfois déroutants et effluves vocales semblant provenir de nulle part nous immergent, en effet, dans une ambiance démoniaque et paradoxalement éthérée. Par ailleurs, quelques passages électro confèrent à certains titres une coloration résolument wave.

Globalement, le travail de cohésion instrumentale s'avère plutôt convaincant. De plus, les aspects techniques relatifs à chaque partie semblent maîtrisés et Margriet Mol, chanteuse du groupe, ne dépareille pas dans cet imposant univers orchestral. Les arrangements ne sont pas non plus de mauvaise facture et on suit les textes proposés, à la fine plume, avec intérêt.

Contre toute attente, ce sont les passages les plus tempérés rythmiquement qui stimuleraient l'émotion de l'auditeur. En outre, les lignes mélodiques y sont soignées et délicieuses. Et ce, aussi bien sur la ballade "Stay with Me" que sur "Something I Said", ballade progressive aux refrains addictifs. Le premier titre use d'arpèges au piano et au synthé pour nous cueillir, accompagnés de riffs émoussés. C'est là que la voix puissante et modulée de l'interprète est sublimée. On croirait y retrouver les notes fondantes de Passionworks. Dommage cependant que le groupe a opté pour une franche coupure à la place d'un dégradé de notes en fin de piste, peut-être plus en phase avec la nature d'un tel morceau. Pour le second titre, le combo a couplé une guitare fluide à un synthé en introduction de cette ballade progressive, agréable moment aux riffs trapus et au subtil toucher de batterie. De sa voix aérienne, Margriet nous enchante le long de ce morceau éminemment harmonieux, notamment sur les refrains. Essai transformé donc, sur ce terrain-là. Qu'en est-il des plages plus typées gothiques ?

Le message musical délivré dans les espaces gothiques se veut poignant et intriguant à la fois. La sauce a cependant tendance à moins prendre que pour les titres sus-cités. Arguons que la pilule passe relativement bien sur "Your Hands So Cold", titre d'inspiration électro, à la rythmique épaisse et aux riffs roulants. En outre, un break, en fond de notes de guitare, est bien amené et laisse place à une reprise vocale mi-chantée. Si l'ensemble s'avère entraînant, les refrains pêchent toutefois en raison d'une kyrielle de bémols mal placés. Les harmonies paraissent alors un peu ternes et la chute de fin de piste, venant brutalement rompre le rythme, n'arrange rien à l'affaire. C'est également en demis-teinte qu'apparaît le vigoureux "Roses". L'interprète surprend par la puissance de sa voix au moment où les riffs se font acides et où la rythmique s'accélère. Exercice technique que l'on retrouve chez Disdained. Si les couplets se font apprécier, les refrains, en revanche, ne sont pas des plus inspirés. Ce problème de carence d'impact mélodique touche également les refrains de "Sour Ground". Sur ce titre d'inspiration wave, les nappes synthétiques se déploient tout le long, celles-ci chevauchant une rythmique rock et des riffs plombants. Hélas, malgré quelques belles modularités, Margriet ne parvient pas à relever la saveur des refrains qui, en l'état, n'atteignent pas réellement leur cible. Une parenthèse encore pour préciser que le dédoublement de cette piste en radio edit, en outro de l'opus, n'est pas plus apte à recueillir l'adhésion. Pire, cette déclinaison n'apporte ni originalité stylistique ni variante technique la plus minime qui soit. On aurait donc largement pu s'affranchir de cette reprise sans porter atteinte à la qualité de l'album.
Enfin, dans cette mouvance gothique s'inscrit "Chain Me" au rythme lourd et aux riffs arrondis. Si le chemin mélodique n'est pas sans mérites, couplets et refrains se distinguent mal les uns des autres. Cette curieuse construction n'est malheureusement pas de nature à nous retenir très longtemps. On aurait pu aussi faire l'impasse d'une voix masculine bien monocorde et venant distiller quelques lignes de textes non chantées.

Plus déroutants encore sont les passages cultivant l'étrangeté à son paroxysme. A commencer par l'entame "Delilah's Lie. Si les refrains s'offrent à l'écoute avec une relative aisance, ce n'est pas le cas des couplets, au demeurant bien insipides. Même le break suivi d'une dynamique reprise ne fait pas illusion, tant les harmonies sont flottantes. Le synthé lui-même semble se perdre dans les méandres qu'il a pourtant creusés. Le manque de cohérence instrumentale se fait encore plus criant sur le puissant "Go". Apparemment entraînant, ce titre à la ligne mélodique peu ragoûtante ne pourra pas plus se relever de ses carences que son voisin "Lost". Les arrangements pourtant bien travaillés ne parviennent pas à combler les lacunes du corps harmonique. A vouloir flirter avec les limites du genre, au lieu de témoigner d'une certaine originalité, ce titre apparaît un tantinet farfelu. Plus linéaire encore dans son écrin mélodique, le frétillant "Awaken" déploie pourtant une rythmique pleine d'énergie qu'accompagnent des riffs fougueux. Hélas, le ciel harmonique des refrains n'est pas d'une grande netteté. Du coup, on tourne les talons, sans regrets.

Ainsi, c'est en demie-teinte que s'achève le voyage au coeur d'un espace musical qu'on aurait souhaité plus inspiré à bien des reprises. Seule une moitié des morceaux s'en sort avec quelques honneurs, dont certains avec des éloges. C'est dire que la production d'ensemble n'est pas exempte de tout reproche, bien que le travail de studio ne soit pas totalement à prendre en défaut. Aussi, les finitions sont approximatives sur les fins de titres, qu'on quitte souvent brusquement. Il aurait été opportun de recourir à des fondus enchaînés entre les morceaux softs et les passages plus vifs. D'autre part, les soli manquent cruellement à l'appel alors que les compétences des musiciens étaient suffisamment éprouvées pour nous en dispenser. Parfois, on perd le fil du propos musical lui-même tant on est déstabilisé par des ruptures de certains tracés mélodiques.

Seuls les amateurs du groupe y trouveront sans doute de quoi les satisfaire, à condition de ne pas être tentés de céder à la comparaison avec l'album précédent. Pour les autres, en particulier, les férus de metal gothique à chant féminin, ils pourront y jeter une oreille ou mieux, passer leur chemin. Le groupe devra donc revoir sa copie s'il veut se hisser au rang de ses homologues stylistiques. Il en a la capacité et assurément la volonté de s'engager avec aplomb sur cette scène-là. Le temps fera sans doute son oeuvre. Ce qui laissera le temps au combo de peaufiner sa prochaine mouture.




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