Path

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16/20
Nom du groupe Ono
Nom de l'album Path
Type Album
Date de parution 29 Mars 2011
Style MusicalMetal Industriel
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1. S.I.L.K 04:06
2. Sleepless Slumber 08:52
3. They 04:49
4. Trance-Formation 04:28
5. Feed the Flame 05:22
6. Path 14:44
Total playing time 42:21

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Ono


Chronique @ Matai

02 Septembre 2011

Un melting pot étonnant de styles pour un résultat dérangé, malsain mais immersif

On connaît très mal le metal en Slovaquie, et encore moins le metal industriel, qui peine à s'étendre du côté de l'Europe de l'Est. Et pourtant un homme, Twisted, a tenté sa chance, et le voilà maintenant qui tire son épingle du jeu en nous proposant son style de metal industriel grâce à 0n0, son projet, prenant son nom d'un code binaire mystérieux, symbole de l'énergie créative et de l'infini.

0n0, c'est avant tout une entité étrange et particulière, menée par cet homme. C'est aussi une façon de penser et de voir, une façon d'appréhender la musique et surtout les éléments industriels. Une façon de rassembler des idées, aussi tordues les unes que les autres, d'en faire quelque chose, malgré une antonymie certaine. En définitive, il sera difficile de classer cette musique en question tant elle se retrouve métissée. Et c'est ce qu'est parvenu à faire 0n0. Ce one-man band a réussi à se faire une petite réputation sur le net, la faute à un style indéfinissable. Vu comme du metal expérimental, Twisted nous fait une combinaison folle d'éléments, intégrant autant du black, du death, de l'indus mais aussi du doom, et nous voilà au sein d'un gros et étrange melting pot.

Il est aussi rare de retrouver ces éléments combinés ensemble, aussi sommes nous curieux d'écouter le résultat, et l'album « Path » est le seul moyen d'en avoir le cœur net. Six titres le composent pour une quarantaine de minutes à peu près, quarante minutes de musique distordue, torturée voire malsaine, où les styles fusionnent, ainsi que les idées, les mélodies étranges, les ambiances sombres et particulières. Pour certains, il sera difficile de s'imprégner de cette musique folle, totalement décadente, partant littéralement dans tous les sens. Pour d'autres, ce sera le contraire, ce côté déjanté faisant tout au plus parmi de nous.

Les idées sont là, ainsi que l'ambition, sans aucun doute. Twisted s'occupe de tous les instruments ainsi que de la production, mettant en avant les rythmes lents et lamentés ainsi que des éléments industriels curieux et mécaniques, des riffs distordus, aigus, et malsains, et un chant, qu'on peine à qualifier. Parfois proche d'un chant black, d'un murmure aussi ou d'une complainte, il nous suit dans cette infinité d'idées, comme si nous nous retrouvons pris au piège dans l'esprit de Twisted. « S.I.L.K » par exemple est un réel défouloir de riffs et d'ambiances stressantes, plus proches cette fois-ci d'un black metal perdu dans le monde d'un post hardcore à la Neurosis. C'est sombre, terrible, maladif, l'indus renforce cette idée en nous lançant des offensives de claviers effrayants.

Cependant lors de « Sleepless Slumber », c'est notre esprit tout entier qui se perd dans une infinité obscure et permanente, le temps de près de neuf minutes. Morceau doomesque et fantomatique, le côté mécanique, presque cybernétique, est davantage relevé, ainsi que ces sons malsains, cette voix décharnée, ce riff d'ouverture totalement perturbant, ces sonorités électroniques mystérieuses. Lent mais captivant, spirituel aussi et relativement dérangeant, voici sans aucun doute le véritable représentant de l'album.

Mais tout n'est pas que dérangé et dérangeant, un titre tel que « They » plonge l'auditeur dans une espèce de black ambient assez lumineux malgré des effets de riffs particuliers, alors que « Trance-formation », lui, nous montre une facette plus tribale voire ethnique, où se magnifient des sonorités très chaleureuses et amicales. Doux, sensible, le voyage est agréable et serein, et l'indus nous propose un fond sonore somptueux.

L'expérimentation. Le maître mot de cet album si rocambolesque. Tellement qu'on peine à croire que nous nous situons au cœur du même opus au cours de ces six morceaux. Il y a bien évidemment une sorte de signature musicale, l'indus et l'électro étant présents du début à la fin, dans chacun des titres. Toutefois on peut se retrouver désarçonnés par, peut-être, un manque de cohérence. Du black au doom en passant par l'ethnique et même le death metal sur un « Feed the Flame » terriblement mécanique, on passe d'un style à l'autre, comme ça, sans véritables raisons. Un fourre tout instrumental fortuit ou bien pensé ? Un tour du côté du titre éponyme, « Path », nous en dit davantage. Ce dernier rassemble tout ce qu'on a pu découvrir le long de ces longues minutes. L'ambient, le black, le doom, l'indus, le death...et plus encore.

Le voyage s'arrête lentement mais la plongée dans cet album ne sera pas anecdotique tant il s'en dégage une certaine aura. 0n0, pour un premier jet, nous gratifie d'un « Path »dense, immersif, spontané et surtout personnel, à écouter au moins une fois.

2 Commentaires

8 J'aime

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King_Sathanas - 02 Septembre 2011: J'ai écouté un morceau et j'ai trouvé cela très oppressant. Limite Doom sur certains passages avec une ambiance malsaine. Ça m'a fait penser un peu à Zaraza ce 0n0.

Excellente chronique comme d'hab !
scrattt - 03 Septembre 2011: Impressionnant le morceau en écoute, je craignais après avoir lu ta chronique de tomber dans un fourre-tout indigeste et infâme, mais au final....

Effectivement c'est bien oppressant et malsain, je vais voir pour écouter d'autres extraits avant de me décider à un éventuel achat.

Une bonne curiosité en tout cas.
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