Estradasphere, nom relativement peu connu, est emprunté à un acteur de la série Chips. Si ce nom ne vous dit rien, écouter leurs albums, et vous vous en souviendez toute votre vie.
En effet à l'instar des
Carnival In Coal,
Diablo Swing Orchestra,
Mr Bungle et autre
Akphaezya, ce groupe s'est donné pour mission de prouver que tout peut se mélanger.
L'album auquel nous nous intéressons aujourd'hui est le dernier album studio offert par le groupe. Avec un line-up un peu remanié, on ne trouve par exemple plus le saxophoniste, une des caractéristique des vieux albums, mais on retrouve dans cet opus Lee Smith, batteur aussi présent chez
Brain Drill, connu pour sa vitesse de blast, qui nous démontre ici la variété de son jeu.
Alors, quels styles ce groupe va-t-il nous offrir. Un certain nombre. L'intro ne nous éclaire pas davantage. Le premier vrai morceau va surprendre ceux qui ont été attirés par le métal expérimental. Ici point de guitares saturées, mais de l'accordéon, des guitares acoustisques, qui forment un petit morceau jazzy, qui se met lentement à dériver vers une valse onirique et (de plus en plus) décalée.
On se dit, bon c'est pas grave, c'est fun, le métal on va l'avoir sur le morceau d'après sûrement. Oui, et non. Oui car effectivement on va avoir des guitares saturées, une batterie déchaînée, même un blast. Non car sur un morceau (jazz/funk) de 8 min, ce passage n'en dure que 2.
Donc voilà pour le constat principal, ce n'est pas un groupe de métal aux influences diverses à la DSO, mais un groupe qui mélange tous les styles, le métal n'en étant qu'un parmi tant d'autres, et il n'est point dominant.
On se rapproche souvent d'un
Mr Bungle. Le morceau "Smuggled
Mutation" fera par exemple beaucoup penser au "
Ars Moriendi" du groupe sus-cité, par ces violons qui sentent bon la musique tzigane (dans les 2 morceaux je pense beaucoup à Goran Bregovic), avec des (très) petits soubresauts métal tout au long du morceau. On retrouve aussi pêle-mêle un morceau digne des génériques des séries télé des années 70-80 ("The Terrible Beautypower Of Meow"), du jazz relativement calme ("The Debutante", "Colossal risk"), un trip éléctro-indus ("The Unfolding Pause On The
Threshold"),...
Je n'ai pas parlé du chant me direz-vous. Et bien c'est tout à fait normal, car il n'y en a pas (contrairement aux albums précédents). L'ambiance est majoritairement jazzy, avec des relents métal anecdotiques, moins présents que sur d'autres albums, comme
Buck Fever qui avait par exemple un morceau black metal et un morceau brutal death (et le chant qui va avec).
A noter tout de même que malgré le melting pot de styles, l'album demeure étrangement très cohérent (contrairement à
Buck Fever, qui n'hésite pas à paritr dans toutes les directions possibles, quitte à perdre complètement l'auditeur). Ici le jazz/rock est le fil conducteur.
Donc si vouz aimez le jazz (plutôt calme et simple, pas de free jazz ici),
Mr Bungle, et que le métal n'est pas vital dans un groupe, et bien jetez une oreille à ce groupe, le décrire n'est pas chose aisée et il vaut mieux que vous vous fassiez votre propre idée.
Smuggled Mutation c'est la première que j'ai entendu du groupe, donc j'ai un petit faible pour celui là ^^
Mais dommage que yen ait pas plus, et surtout qu'ils soient plus connus
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