Débutons donc cette introspection par un terrible aveu. Lorsque j'ai découvert la voix très particulière de Tony Mills au sein de
Siam, en un premier album, The Language of Menace (que je ne saurais que trop vous conseiller soit dit en passant), alors que pourtant, musicalement, objectivement, ce disque avait toutes les qualités pour me séduire, ces chants m'empêchèrent d'être convaincu. Ces aigus "fragiles" et "fluets" (à tous les acariâtres patentés, d'abord, je ferais remarquer ces guillemets qui indiquent que je n'ai pas trouvé meilleurs adjectifs pour les définir et j'ajouterais, ensuite, qu'ils n'ont rien de péjoratif sous ma plume), ceux-là même que l'on retrouve aussi dans la voix de
Geoff Tate, avaient tendance à me laisser de marbre. Voire pire. Lorsque l'artiste finit par rejoindre les Norvégiens de
TNT, alors que j'étais, et que je suis toujours encore d'ailleurs, l'un des plus fervents défenseurs du talent, et accessoirement de la gentillesse et de l'accessibilité d'un Tony Harnell à qui je resterai indéfectiblement reconnaissant de nous avoir offert ce sublime Realized Fantasies (que je ne saurais que trop vous conseiller aussi soit dit en passant encore), c'en fut trop pour moi. Un piètre Atlantis me donna raison.
Et puis...
Et puis le temps passa.
Avec lui l'aigreur et la déception. Et ce d'autant plus que ce A
Farewell to Arms de 2010 me rassura plutôt. Et ce d'autant plus qu'enfin, il n'est jamais trop tard pour être raisonnable et bien faire, The Language of Menace trouva un écho positif en moi. Dès lors mon nouvel ami Tony fut l'objet de toutes mes attentions (enfin de certaines d'entre elles tout au moins) et lorsqu'il décida de sortir, après son éviction de
TNT, en cette année 2015, un nouvel opus baptisé
Over My Dead Body, je répondis présent.
Alors qu'il s'agira pour moi de vous éclairer quelque peu sur le style pratiqué sur cet effort, la difficulté ne sera pas de mise puisque, dans l'ensemble, on pourra surtout y entendre les volutes d'un
Hard FM très caractéristique de ce genre (Time
Won't Wait,
No Love Lost, Northern Stars...) auquel seront ajoutées, par instant, ça et là, quelques touches plus "radicales" d'un
Hard Rock mélodique (
Gate 21...). On trouvera aussi ici, en de brefs instants, subrepticement, de cette grandiloquence propre aux Queen et autres
Meat Loaf (ne vous emballez pas j'ai dit "en de brefs instants" et "subrepticement"). Une emphase mise aussi en exergue par ces éléments Symphonique (We Should Be on By Now ou le court Bitter Suite).
Bien évidemment qui dit
Hard FM dit ballades avec un "s". Notons qu'il n'y en aura "que" trois (certains nous ayant habitué à bien davantage. Suivez mon regard qui se dirige discrètement et doucement du côté du New Jersey). En outre, elles seront suffisamment espacées les unes des autres et ne créeront donc pas une de ces terres désolées roses bonbons infranchissables au milieu de ce disque (une coutume dont certains usent et abusent. Suivez mon regard qui se dirige...).
Pour évoquer quelques points moins glorieux de ce disque, hormis le côté sans véritable surprise d'une telle expression dans, à savoir dans la droite lignée des
Frontline et du
Crown Of Thorns de
Jean Beauvoir, parlons de ce 28 Flights qui est une piste...heu...comment dire... étrange...voire embarrassante. Alors que tous s'accordent pour nous donner une vision plutôt homogène d'un titre plutôt agressif pour le genre, les pianos, en dehors de certains de ces rares passages où l'on n'entendra qu'eux, semblent, en effet, être ailleurs, détourés et ne pas jouer avec les autres. Une sensation très désagréable accentuée, sans aucun doute, par l'empilement et l'enchevêtrement de tous les instruments présents sur cette chanson. Il y a, de plus, dans cette piste, un enchainement de séquences dont on ne saisit pas vraiment toujours la cohérence. Une cacophonie organisée dont on ne retient pas grand chose à vrai dire.
Au final, fort de ce
Hard FM qui n'aura plus vraiment aujourd'hui de public massivement acquis à sa cause sur le vieux continent (mais en avait-il un autrefois? Franchement j'en doute), une mouvance qui, de surcroît, n'aura jamais vraiment su évoluer, et fort de ces accents
Hard Rock et de cette grandiloquence succincte, ce
Over My Dead Body de Tony Mills sera plutôt agréable à écouter. Et à défaut de vous faire passer un moment inoubliable, il ne vous décevra pas vraiment.
Serpentine, je ne connais pas. Je note. Merci à toi.
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