Asgard est assurément une curiosité ultramontaine. Dans ce pays acquis majoritairement à la cause d'un
Power Metal grandiloquent et mélodique, voire même symphonique, dont
Luca Turilli et toute une horde de sbires sont les pourvoyeurs, cette formation affiche son attachement à un art un peu différent. Il nourrit, peu ou prou, son expression de ce Heavy
Metal propre au vieux continent, mais aussi, et surtout, de ce Speed
Metal si chers à ces terres outre atlantique. Tant et si bien d'ailleurs qu'il ne pourra raisonnablement pas contester le lien de parenté qui lie ses travaux à ceux d'
Agent Steel, ou à ceux de
Damien Thorne du temps où ces derniers pratiquaient un art véloce et agressif.
Pas plus d'ailleurs qu'il ne pourra se délester de ces comparaisons qui le mettront forcément aux côtés de
Steel Prophet ou du
Helloween de cette époque, que d'aucuns qualifieraient de bénie, où les Allemands composaient un Heavy Speed
Metal dont l'énergie et l'âpreté étaient proches de celles du Thrash.
Après un premier album (The Seal of Madness (2011)) relativement convaincant, ce collectif italien, en cette année 2013, nous propose de découvrir ses nouvelles compositions réunies sur une œuvre répondant au nom d'
Outworld. Nul besoin de tergiverser inutilement, ce nouvel opus, dans l'exact prolongement de son prédécesseur, est un condensé de ce savoir-faire à la fois rugueux, rapide, puissant, rapide, varié et surtout rapide. Il aura même l'insolence de corriger les quelques écueils de ce premier pas pourtant déjà très intéressant.
S'agissant de la vélocité ambiante dans laquelle s'exprime ici
Asgard, disons également qu'a contrario de certains acteurs américains, dont les aptitudes à la nuance demeurent parfois quasi nulles, il sait user de cette sagesse qui caractérise les grands et ne dédaignent pas nous offrir quelques alternatives bienvenues au cœur de cette fougue superbement maîtrisée. Au-delà de cette excellence musicale, ce groupe est également pourvu d'un chanteur dont les interprétations extrêmes aigus, remarquables soit dit en passant, ne sont pas sans nous rappeler les performances de certains des vocalistes des groupes évoqués auparavant (John Cyriis, Justin
Fate…).
N'oublions pas d'aborder aussi l'une des autres qualités de ce disque qui, en dehors du discernement de composition dont fait preuve ces musiciens ici, nous offre aussi le délicieux talent de ce quintette pour la composition de refrains savamment réussis. Mélodiques et communicatifs comme ils se doivent, point trop n'en faut dans ce genre de débauche exquise, ses passages donnent un supplément d'âme à des titres qui, très honnêtement, n'en avaient pas véritablement besoin. Ainsi des morceaux tels que les excellents et vifs The
Interceptor,
Outworld ou encore Wall of
Lies, sont les parfaits exemples de ce talent.
En conclusion ce nouvel opus d'
Asgard est bien meilleur que son prédécesseur. Défendant un Heavy Speed
Metal inspiré et habilement nuancé, il ne saurait décevoir les férues de ces anciens temps où l'aspect mélodique n'avait pas encore envahi outrageusement ces musiques promptes aux guitares incisives.
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