Ouroboros

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16/20
Nom du groupe Season Of Tears
Nom de l'album Ouroboros
Type EP
Date de parution 04 Fevrier 2015
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album4

Tracklist

1.
 Hypokrisis
Ecouter05:43
2.
 Technopolis
Ecouter04:46
3.
 Ouroboros
Ecouter05:29
4.
 Take Your Pain
Ecouter03:38
5.
 Thoughts Cemetery
Ecouter05:16

Durée totale : 24:52

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Season Of Tears



Chronique @ ericb4

05 Avril 2015

Pour un premier essai, malgré quelques carences, la jeune formation s'en sort avec les honneurs...

Jeune groupe français né en 2013 autour d'un projet commun d'obédience metal symphonique progressif, Season Of Tears nous convie à un vivifiant et intrigant voyage initiatique. Et ce, à l'aune de cet introductif EP n'incluant guère plus de cinq titres se succédant sur près de vingt-cinq minutes, à peine. Ces dernières sont parsemées de sonorités souvent mélodieusement trépidantes, parfois furieusement endiablées, voire troublantes car un tantinet énigmatiques. A priori, à l'heure qu'il est, rien ne laisse présager que la troupe va nous immerger dans un univers encore vierge de toute intrusion d'un quelconque modèle identificatoire dans ses gammes. Et pourtant, le message dans lequel s'inscrit sa propre signature instrumentale et vocale nous est clairement envoyé. Découvrons alors les arcanes de cette première mouture après avoir fait les présentations de nos hôtes.

Honneur aux dames : c'est la chanteuse principale et choriste Juliette qui ouvre la marche, suivie de Léna, chanteuse, choriste, claviériste et violoncelliste du groupe. Arrivent ensuite les trois messieurs : Matt (chant, choeur et guitare), Volac (basse et chant) et Gaëtan (batterie, choeur et mixage). A eux cinq, ils nous propulsent au sein d'un metal symphonique progressif incandescent, y mêlant quelques touches gothiques, une once de black death et une empreinte partielle de techno. Pour l'occasion, le combo a sollicité les talents de choriste de Benjamin Rabaté. Ainsi apparaissent des jeux de contrastes vocaux, du type de la Belle et la Bête, rappelant surtout Epica, parfois Visions Of Atlantis. Les inflexions vocales de Juliette, quant à elle, ne sont pas sans évoquer les fines modulations et les envolées quasi lyriques d'Anneke Van Giersbergen. De son côté, l'orchestration, telle qu'elle se déploie, peut renvoyer, entre autres, à Amberian Dawn, première période, voire à Amaranthe sur les passages électro. Cette production aux arrangements plutôt convaincants a également opté pour un mixage équilibrant assez précisément les parties vocales et laissant à l'orchestration une marge de profondeur de champ acoustique relativement confortable. Enfin, le mastering a été laissé aux soins d'André Voltz.

Oeuvre de Yann Richard, l'artwork de la pochette au graphisme dépouillé laisse à peine transparaître le message musical contenu dans la menue mais roborative galette. Un étrange serpent d'aspect métallique, semblant vouloir mordre sa queue, dessine un huit avec son corps, l'inquiétant animal étant représenté sur un fond marron uniforme. C'est la symbolique accolée au vénéneux reptile qui sera surtout le trait d'union à la fois avec les thèmes des paroles, au demeurant finement écrites, et avec les environnements musicaux, aussi puissants que pénétrants.

C'est avec allégresse que l'audacieux propos musical égraine le plus souvent ses arpèges. Et ce, le long de certaines plages, devenant alors le terrain de jeu privilégié pour nos interprètes et une base sur laquelle se distillent nombre de séries de notes insufflées par les instrumentistes, faisant alors montre d'une technicité éprouvée. Dans cette lignée, s'inscrit le véloce « Technopolis », titre aux riffs échevelés, aux couplets irisés et aux refrains mélodiquement imparables. En outre, à la manière d'Amaranthe, les sinuosités du serpent synthétique ne nous quittent pas d'un pouce. Un petit break, empli de jolis accords à la guitare, se fait d'ailleurs surprendre par un solo aux claviers des plus flamboyants. Et cela, avant de laisser convoler un duo mixte le long d'un chemin mélodique inspirant. Celui-ci témoigne d'une judicieuse mise en commun d'un corps vocal masculin plutôt installé dans les médiums et au timbre clair et d'une soprano aux notes cristallines, dispensant de savoureuses montées en voix de tête. Autrement dit, nous avons déjà là les ingrédients d'un hit avant l'heure. Dans une même mouvance, le dynamique « Take Your Pain » nous agrippe à la fois par sa pugnace et entraînante section rythmique et par ses riffs cinglants. Cette fois, la Bête se réveille pour que grunts et voix féminine haut perchée se conjuguent le long de lignes harmoniques non sans intérêt. A cet espace vocal déjà dense se superposent les fines ondulations d'une voix masculine finement sculptée. Nos interprètes évoluent au cœur d'un parcours synthétique d'inspiration techno, au sein duquel nous parvient en substance un joli solo de guitare. L'orchestration évolue alors crescendo pour nous offrir un final tonitruant. Dans cette énergie, mais dans une ambiance plus festive, à l'image de « Circus Black » d'Amberian Dawn, l'entame de l'opus, « Hypokrisis », nous aspire dans l'antre de son tapping, de ses riffs acérés et de ses nappes synthétiques, aussi enivrantes que distrayantes. Ici, s'observent des effets de contrastes saisissants entre des grunts caverneux et de célestes impulsions vocales dispensées par la sirène. Un pont atmosphérique de bonne facture nous conduit à une reprise vocale globale, en choeur, où finissent par se conjuguer des oscillations masculines puissantes et lumineuses et des modulations angéliques finement rendues par la soprano.

Le combo a su également varier ses rythmes et ses atmosphères. Le titre éponyme de l'album en une illustration. Une guitare acoustique nous conduit à des riffs incisifs avant de revenir nous caresser l'oreille de ses doux arpèges. Sur cette fausse ballade au tempo graduellement alerte, la diva partage le micro avec une consoeur en voix de fond, faisant alors danser les notes de leur délicate présence. Des grunts s'invitent aussi au bal, comme pour nous rappeler que la Bête n'est jamais très loin de la Belle. On se surprend à découvrir des notes orientalisantes sur les refrains autant que la section rythmique se plait à jouer avec nos sens, évoluant sans cesse au gré de son inspiration. Un break compensé par un pont à la guitare nous mène à une reprise en voix masculine pleine et sensible, à laquelle répondent en écho des choeurs chatoyants. Un solo de guitare vient compléter ce tableau aux harmonies soignées. Ce serait oublier l'outro, « Thoughts Cemetery », plage progressive finement introduite par de sémillantes gammes délivrées au piano. Une rythmique épaisse corroborée à des riffs frétillants et griffus nous immergent dans des océans de contrastes atmosphériques, qui ne sont pas sans rappeler Epica, première période. Ainsi, des inflexions d'inspiration lyrique nous sont octroyées, elles-mêmes accouplées à une voix masculine bien claire, notamment sur les invitants refrains. Un pont au piano fait taire les voix, au moment où s'adjoint un violoncelle au top de sa forme, avant que ne surgisse de l'ombre un joli solo de guitare. A cette phase s'agrippe une reprise à l'aune d'une voix féminine caressante, les choeurs s'échauffant alors jusqu'à ce que l'ensemble vocal ainsi harmonisé ne finisse à l'unisson.

On ressort de l'écoute de cette petite rondelle impressionné par les effets produits par le corps instrumental, qu'on aurait néanmoins aimé un tantinet plus aéré, mieux distribué encore entre les éléments mis en oeuvre. D'autre part, si les finitions restent à affiner encore, en évacuant quelques sonorités parasites perceptibles sur certains passages, les enchaînements, de leur côté, semblent corrects. Par ailleurs, on aurait aimé quelques dégradés sonores en fin de pistes, ne serait-ce que pour varier les propositions de conclusions de l'opus. De plus, le mixage, pourtant rigoureux, ne permet pas toujours de faire ressortir chaque partie vocale de façon optimale, cette dernière apparaissant encore un peu brumeuse par moments.
Sinon, on aurait également souhaité davantage de pistes pour prolonger le plaisir de l'écoute. En outre, il aurait été opportun pour le groupe d'y faire figurer une ou deux véritables ballades, de diversifier davantage les ambiances, de mieux raccorder les couplets aux refrains, pour nous cueillir plus franchement, et donc, nous rallier plus directement à sa cause. D'autre part. le nivellement de la durée des morceaux fait qu'il manque une fresque, exercice de style souvent usité dans ce registre, voire un instrumental, ou même un titre phare, entre autres. C'est dire que, malgré ses qualités louables, il conviendrait encore de diversifier le propos pour remporter les suffrages.

On conseillera cet EP aux amateurs de metal symphonique progressif à chant féminin, pour une ou deux écoutes, ou plus, pour le plaisir de la découverte. Mais, on pourra élargir le cadre strict de cet auditorat à d'autres publics, la relative accessibilité de la plupart des pistes aidant.

A condition de faire évoluer encore ses gammes et ses arpèges, au demeurant déjà encourageants, de densifier et fluidifier son programme, le groupe pourra envisager une accession plus ou moins rapide parmi les formations montantes, voire durables, du registre très prisé du metal symphonique progressif. On ne peut que le lui souhaiter.

6 Commentaires

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LeLoupArctique - 06 Avril 2015: Merci pour la chronique, ça semble très intéressant ! Le texte est peut-être un peu long pour un simple EP d'une vingtaine de minutes par contre.
ericb4 - 06 Avril 2015: Merci pour les éloges. Tu as bien raison, il faudra quand même que je songe un jour à leur imposer une cure d'amaigrissement à mes analyses ;). C'est prévu au programme. Maintenant, il n'y a plus qu'à... comme on dit...
frozenheart - 06 Avril 2015: Excellente chronique ericb4.
Les comparaisons avec les groupes précités nous donnent envie d'en écouter davantage.
Après je trouve que les titres accompagnés de growl copie un peu trop le style Epica. En tout cas, cet EP est assez agréable à écouté !
ericb4 - 06 Avril 2015: Merci à toi. Je suis heureux que l'univers de ce groupe prometteur te plaise. Sans doute le début d'une belle aventure pour eux...
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