Actif depuis le milieu des années 90,
Days Of Loss n'est pas ce qu'on appellerait a priori un groupe très prolifique. En effet, l'année 2014 ne voit arriver que le troisième full-length des autrichiens, près de cinq ans après "
Life is
Decay" (qui lui-même avait suivi de cinq années le premier album). Le groupe change par ailleurs de crèmerie autrichienne, puisqu'au lieu de Terrasound, c'est désormais Noisehead Records (chez qui sont signés leurs compatriotes de
Darkfall notamment) qui s'occupe de la production.
En cinq ans, pas mal de choses ont changé au niveau du line-up de
Days Of Loss, le guitariste lead Alex Schmid et le chanteur (et ancien bassiste) Ben Pauswek étant les seuls rescapés du précédent. Le désormais quintet a donc recruté un bassiste à part entière, un nouveau batteur et guitariste rythmique. Côté artwork, l'aspect un peu dérangeant de "
Life is
Decay" est délaissé au profit d'une illustration plus conventionnelle, reprenant le thème d'Icare aux ailes brûlées, dans un univers vaguement post-apocalyptique.
Qui dit changement de line-up dit souvent changement d'orientation musicale et c'est encore plus le cas lorsqu'une longue période sépare deux productions. Là où "
Life is
Decay" évoluait dans un thrash/death furibard aux légères intonations mélodiques, "Our Frail
Existence" calme nettement le jeu. Certes on retrouve toujours l'inspiration thrashisante dans le riffing du combo ("
Circle's
End", "Thanatology") mais les morceaux sont globalement beaucoup moins rentre-dedans et puissants (pas de brûlots à la "Unavoidable
Obliteration" ou "
Live To
Suffer"), la batterie moins démoniaque, l'ambiance moins soufrée. Même les growls de Pauswek perdent un peu en profondeur et agressivité.
Days Of Loss a donc épuré sa musique et intégré une dimension mélodique plus prononcée. Les riffs mélodiques sont légion (celui de "
Through Empty Eyes" se révèle particulièrement efficace) un peu partout mais c'est surtout sur un aspect résolument mélancolique que "Our Frail
Existence" est axé. Depuis le refrain poignant de "This Frail
Existence" à la tristesse subtile du très bon "Await In
Pain" (et son très beau solo) en passant par l'outro susurrée de "Thanatology", le tout possède cette coloration vraiment intéressante et qui aurait peut-être mérité d'être poussée plus loin encore.
Même si l'orientation a délibérément changé, ce troisième album des autrichiens est un disque solide, ne souffrant pas de titre faible (même "
Catharsis" aux rythmes sautillants et joyeux n'est pas un mauvais morceau en soi, juste un peu hors-sujet). Cependant on sent que c'est un peu un album de remise en route, que le groupe aurait pu nous en offrir beaucoup plus, même dans cette nouvelle veine où il semblerait vouloir désormais évoluer. Attendons donc la prochaine sortie de "
Days Of Loss" pour voir de quoi il en résulte et satisfaisons-nous de ce bon disque en attendant.
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