Acronyme de «
God Hate Us All »,
Ghusa ne peut être taxé de plagiat puisque le combo naquit bien avant la publication de l’album de
Slayer, en cette triste journée du 11 septembre 2001. Après une démo et un album (« Letter To The Son ») en 2006, le groupe, emmené par L. Chuck D. (chant, ex-
Carnal Lust, ex-
No Return), ressuscita avec « 25 Years Of
Death-
Metal » (et la fin de
Carnal Lust), sorte de compilation qui remit la formation en selle en 2015. En ce radieux printemps 2017,
Ghusa décide de plomber l’ambiance avec la sortie de son deuxième méfait intitulé «
Öswedeme », qui est la contraction de «
Old Swedish
Death-
Metal », enregistré, mixé et masterisé au Jipouille de Saint Loup’s Studio, dont l’artwork est l’œuvre de Marco Hasmann et le layout est le fruit de
Heimdall et Madeline Gibart.
«
Öswedeme » s’ouvre avec « 28 Days Later », reprise du thème principal du long métrage du même nom, une montée en pression avec une mélodie centrale très addictive et une dramaturgie poussée à son paroxysme. Le morceau plante complètement le décor, introduisant parfaitement la déflagration sonore qui suivra, avec « H », qui synthétise à merveille le propos de la formation. Rythmiques appuyées, entrecoupées de quelques accélérations, d’un break puissant et de blasts intempestifs, le tout enrobé de la grosse gouaille de L. Chuck D.,
Ghusa prend son essence au fondement du « swedish death-metal » comme
Entombed, Grave ou
Dismember le pratiquait jadis. Ce titre est loin d’être orphelin, jetez donc vos cages à miel à « Project 9 », «
Brave New
Hell », «
Flying In A
Dark Dream » ou encore les redoutables « In Gods We Fear » et « Epitath », qui s’avèrent être les deux meilleures compositions du disque.
Même si la rythmique générale est d’obédience alambiquée,
Ghusa sait également décoller quelques dentiers au travers de parties plus lourdes comme le pont de «
Brave New
Hell », les débuts de « H », « Project 9 » ou «
Sickening » ou la reprise de « Rewind It All » de
Disbelief, issue de l’album « 66sick », ré-intitulé «
Death Or
Glory », qui s’intègre très bien à l’ensemble, possédant même un côté boueux et crasseux plus prononcé, dû à l’organe vocale très gras de L. Chuck D. Aussi, les blasts intempestifs (« Cave Up », «
Immortal », « Epitath » ou le final de « H ») ajoute à la sauvagerie et à la force impactante de l’ensemble.
La production, assez brute de décoffrage, sied tout à fait aux propos de
Ghusa, amenant à l’ensemble, un côté encore plus cradingue. Les musiciens sont aussi au diapason avec une section rythmique qui pilonne à tout va, une paire de guitaristes aux instruments acérés et L. Chuck D. qui s’égosille d’un growl glaireux, poussant son organe dans ses derniers retranchements, avec également, quelques incursions dans des « black scream » typiques.
Cependant, même si «
Öswedeme » s’avère qualitativement sympathique, il comporte néanmoins quelques faiblesses. Pour commencer, l’ensemble ne brille pas par son originalité,
Ghusa s’inscrivant dans la mouvance très à la mode actuellement du « revival swedish death-metal ». Aussi, quelques titres se révèlent inférieurs au reste de l’album comme «
Sickening » dont le pont et la partie médium sont très quelconques, «
Immortal » qui ne parviendra jamais à décoller ou «
Carve Up », qui, malgré une ambiance très malsaine, et une influence
Disbelief indiscutable, manque clairement d’attraie.
«
Öswedeme », même s’il comporte quelques défauts, place pourtant
Ghusa en sérieux outsider de la scène death hexagonale, grâce à une technique sans faille et d’un sens de la mélodie très aiguisé. Il ne manque plus qu’une personnalité plus affirmée pour faire franchir au combo un palier supplémentaire.
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