Osoka (mot signifiant carex en russe, ladite plante étant également représentée sur la jolie et assez originale pochette) nous vient de Rostov-sur-le-Don, importante ville russe située à proximité de la mer d'Azov. Après un premier album en 2009 jouant la carte du morceau unique de 45 minutes, le trio nord-caucasion nous revient cette année avec un second album sortant chez
Slow Burn Records, la division Post-Rock / Post-
Metal de
Solitude Productions.
C'est donc un mélange de Post-
Metal et de
Doom que nous offre
Osoka sur cet album éponyme. La personnalité de la musique du groupe est très claire et peux être décrite en trois simples mots: Zen. Hypnotique. Enveloppant.
Zen, car l'album ne contient pas la moindre trace d'agressivité, ni même d'excitation. Au niveau des instruments déjà, le rythme est assez lent, et évite tout changement brusque qui pourrait faire sortir l'auditeur de sa transe. De même au niveau vocal, ne vous attendez pas à trouver ici growl ou hurlements Post-Hardcore: Ilia, le guitariste chanteur, utilise uniquement un chant clair très calme et étalé sur la longueur, qui n'est pas rappeler le Om hindouiste tant sa capacité à plonger l'auditeur dans la contemplation et la méditation est réellement grande (notamment sur le bien nommé
Mantra).
Hypnotique, car le groupe sait combiner à merveille répétition et simplicité pour créer des morceaux lancinants auquel il est difficile de s'arracher. L'album, si on l'écoute dans les bonnes dispositions d'esprit, a un effet limite abrutissant pour l'intellect tant la guitare et la basse savent se rendre obsédantes. Le batteur n'est quand à lui pas en reste, son instrument ayant par exemple sur certaines parties d'un morceau comme Illiousia Mertva un rôle très marqué de fil conducteur, de guide nous aidant à pénétrer et à nous laisser embarquer par la musique du groupe. Les morceaux les plus Post-
Metal sont sur ce point les plus remarquables, les vagues sonores créées par les trois musiciens maintenant constamment l'attention de l'auditeur, le submergeant dans des émotions étrangement réconfortantes, une expérience aux allures de retour à l’élément liquide primordial, ce qui nous amène à notre dernier point..
Car la troisième caractéristique de l'album c'est bien son aspect extrêmement enveloppant, sa capacité à fabriquer une bulle sonore autour de l'auditeur, à envahir tout espace vide autour de ce dernier et à le combler de sa musique. Les quelques baisses volontaires d'intensité dispersées au fil de l'album ne sont d'ailleurs que de furtives remontées à la surface pour refaire le plein d'oxygène et repartir sonder les profondeurs, l’intérêt de l'album se trouvant clairement dans la recherche de l'immersion complète.
Un chef d’œuvre donc ? Non, puisque si
Osoka fait au final preuve d'une personnalité assez marquée, une bonne partie des éléments utilisés par le groupe sont relativement classiques pour ce sous-genre particulier, et ne révolutionnent en aucun cas ce dernier. De même, comme c'est souvent le cas pour les groupes auxquels l'adjectif hypnotique est fréquemment associé, l'écoute nécessite des conditions et une humeur particulières, et de fait peine à captiver dans un autre contexte. Reste que les amateurs du genre devraient apprécier..
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire