Osaka Bed & Breakfast

ajouter les paroles de l'album
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
14/20
Nom du groupe Tothem
Nom de l'album Osaka Bed & Breakfast
Type EP
Date de parution 2010
Style MusicalMetal Gothique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 Cross the Line
 04:02
2.
 Rescue
 03:02
3.
 Light of Soul
 04:32
4.
 Metamorfosi
 03:38
5.
 The Truth Behind
 04:37

Durée totale : 19:51

Acheter cet album

 buy  buy  buy  buy  buy  buy  buy
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Tothem


Chronique @ ericb4

15 Mai 2016

A l'aune de ce second effort, le combo romain est monté en gamme et en puissance...

Dans un registre metal quasiment saturé, tenter de marcher sur les traces de ses illustres prédécesseurs sans les parodier ni les singer n'est pas chose aisée. Nombreuses sont les formations à s'y être essayées et à en avoir fait les frais... Ayant perçu les dangers de cette dérive, c'est dans cette logique que s'inscrit ce jeune quintet metal gothique mélodique italien créé en 2000 sous la houlette conjointe du guitariste et vocaliste Black Cyril et de la soprano Roslen Bondi. Ayant à son actif le discret EP « Tothem », sorti en 2003, le combo romain aura attendu pas moins de sept ans pour revenir en studio et enregistrer ce second album de courte durée livrant ses quelques cinq pistes égrainées sur les vingt brèves minutes que compte cet effort. Cette deuxième auto-production verra l'opportune apparition de Leonardo Ricci (basse), Marco Minno (claviers) et Andrea Cimino (batterie et percussions) pour un rendu technique et logistique plus qu'honorable. En outre, cet album a reçu un accueil chaleureux aussi bien de la part du public que par la presse et les médias européens. Antérieurement, le groupe s'est déjà beaucoup produit sur la scène locale et européenne et, plus récemment, ayant bénéficié des retombées favorables de ce dernier opus, a vu sa cote de popularité monter en flèche.

Le collectif nous immerge dans une musique vitaminée, un poil offensive mais peu graveleuse. Nous évoluons au cœur d'une atmosphère souriante, eu égard à quelques vivifiantes impulsions rythmiques, à la fois propice au headbang et à l'évasion de nos sens. De sémillantes et solides compositions sur les plans technique et mélodique nous assignent alors à résidence. Quant au jeu d'écriture des paroles, d'une extrême habileté et d'une grande finesse, il ne manquera pas de stimuler l'imaginaire de l'auditeur. Ce faisant, le message musical proposé pourra évoquer Ravenscry de par le déploiement d'une chatoyante instrumentation ; The Fall Of Eve de par sa frétillante rythmique et Atargatis ou encore Darkwell eu égard à l'investissement vocal de Roslen, dont les célestes envolées lyriques peuvent renvoyer à celles de Stéphanie Luzie. Une qualité d'enregistrement sans réelle carence et un mixage plutôt bien affuté, équilibrant à parités égales les parties instrumentales et vocales, nous font alors comprendre quelles sont les prérogatives actuelles du valeureux combo rital. Aussi, entrons sans plus attendre dans les arcanes de cette menue mais attractive rondelle.

Cette œuvre offre tout d'abord ses instants les plus fougueux, avec quelques réussites à la clé sur le plan harmonique et rythmique. Ainsi, l'entraînant et charismatique « Cross the Line » stimule nos sens par sa véloce rythmique à laquelle répondent en écho d'épais riffs de guitare. On ne pourra esquiver un déhanché subreptice au fil des frasques du serpent synthétique, sous le feu d'une incandescente double caisse. De plus, le cheminement mélodique emprunté se révèle immersif à souhait. Pour leur part, les modulations vocales de la jeune diva ne sont pas en reste, nous octroyant même quelques envolées lyriques des plus subtiles et un tantinet orientalisantes, notamment sur les refrains, délectables moments qu'on entonnerait à tue tête. Mais, là ne s'arrête pas la ronde des saveurs. Le mordant « Metamorfosi », chanté en italien, nous embarque dans une traversée mouvementée, à la croisée des chemins entre la puissante assise rythmique de Lacuna Coil et la délicate atmosphère de Ravenscry. On entre prestement dans la danse sous l'impact des volutes oratoires de la maîtresse de cérémonie, celle-ci élargissant son spectre vocal pour nous transporter dans une galaxie peuplée d'anges aux prises avec quelques démoniaques créatures. On est alors irrémédiablement aspiré par un tourbillon ascensionnel, duquel il devient illusoire de s'en extirper sans amorcer une larme d'émotion. Le regard se fait en revanche plus circonspect sur le vrombissant et martelant « Rescue ». Truculent rythmiquement, celui-ci nous propulse sur des couplets bien dessinés que suivent des refrains nuancés, non sans rappeler Krypteria. Si l'accroche mélodique s'opère en filigrane, la plage dans son ensemble génère quelques platitudes harmoniques de fond. Aussi, malgré ses riffs crissants et une impactante dynamique percussive, ce titre aux allures d'un hit en puissance ne pourra garantir une adhésion systématique.

Dans une seconde salve, le groupe a opté pour une stimulation émotionnelle plus immédiate. Et ce, en ayant pris soin de desserrer son étreinte rythmique, pour quelques moments plus en retenue, voire propices à la zénitude. D'une part, des riffs lipidiques chevauchant une épaisse section rythmique nous accueillent sur « The Truth Behind », sulfureux et intense mid tempo gothique mélodique dans la lignée de The Fall Of Eve. La douce se meut avec aisance dans cette luxuriante et venteuse forêt instrumentale, suivant une ligne mélodique finement esquissée. Aussi, difficile de rester de marbre face aux refrains, agréablement servis par une lead guitare aux accords savamment distribués et une soprano fort bien inspirée par sa partition. Soudain, quelques énigmatiques et ensorcelantes sonorités d'une sitar venue des terres indiennes nous parviennent, autorisant de fait un ralentissement plus marqué du convoi orchestral sur un petit pont, avant qu'un rai de lumière ne nous caresse à nouveau le tympan sur la crête du refrain. On regrettera toutefois une clôture sur une note techniciste un poil brouillonne, ne permettant pas un heureux dégradé de l'intensité sonore. D'autre part, sur l'enchanteresse ballade « Light of Soul », l'émotion nous submerge rapidement sous le joug des caressantes ondulations vocales se déversant le long d'une voluptueuse rivière mélodique. L'ivresse de nos sens serait alors au bout du chemin. Et ce, d'autant plus que l'orchestration sait se faire discrète tout en émergeant progressivement de sa torpeur, sublimant de fait les douces impulsions de la sirène. Bref, un moment privilégié propice à une totale sérénité qui appellera de ses vœux quelques passages en boucle.

A l'issue de l'écoute de cette galette, force est de constater que les Romains de Tothem ont élevé leur niveau de composition d'un cran depuis leur premier effort, octroyant dès lors des harmoniques plus subtiles, davantage de variations et des nuances mélodiques insoupçonnées. Se révélant souvent incisifs, parfois romantiques, ils laissent percevoir une technicité éprouvée mais non excessive, des lignes vocales plus mures et ajustées, même si elles s'avèrent encore perfectibles. Autant dire qu'ils ont minutieusement oeuvré en studio, s'étant laissés le temps de peaufiner cette production. Pour les amateurs de leurs sources d'influence et pour ceux que le metal gothique à chant féminin ne laisse pas indifférents, ils y trouveront matière à satisfaire quelques exigences. On a d'autant plus de raisons de ne pas lâcher le combo du tympan qu'il envisage déjà la réalisation d'un album longue durée dans un avenir proche. Affaire à suivre...

0 Commentaire

0 J'aime

Partager
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

Autres productions de Tothem