« Oracles » est un premier opus fascinant qui en dit long sur les qualités et le potentiel du duo
Zaum est un projet créé en 2013 par deux adorateurs fous de l’ancien Moyen Orient, Chris et Kyle, officiant dans un doom metal expérimental et oriental. Vu le succès de l’oriental metal ces temps-ci, il est normal de voir de plus en plus de figures intéressés par le style et le doom semble de plus en plus en proie à ce métissage, si l’on en croit les méfaits de
Necros Christos ou Ê par exemple.
Zaum, toutefois, sort des sentiers battus au niveau de l’utilisation des instruments de musique. On retrouve des claviers, une batterie, une basse couplée à un sitar, du chant et…c’est tout. Absolument pas de guitares.
Et pourtant, les deux Canadiens s’en sortent très bien et le rendu est particulièrement intéressant. Il faut dire que le concept choisi impose l’utilisation des instruments cités précédemment. En effet, l’auditeur fait un bond dans le passé (entre 300 av JC et 600 ap JC) à une époque où le Moyen Orient était régi par les motifs religieux et les divinités. Il se dégage donc de l’album une atmosphère incantatoire mais aussi méditative, où les chants tels des mantras nous invitent à la réflexion. Les mélodies de basse/sitar sont purement orientales soutenues par cette rythmique à la fois pesante et lourde mais très immersive. On se croit sans souci à dos de chameaux en plein désert accompagnés de personnes chantant et priant sur le chemin.
Les morceaux sont longs (entre 8 et 14 minutes) et font la part belle à de longs moments instrumentaux comme "Zealot" ou "Peasant of Parthia" où les claviers et les sitars ont le premier rôle. Mention spéciale pour "
Omen" qui amène les choses très progressivement. On passe régulièrement de l’ambiant à l’état pur au « mantra doom » pour un dépaysement total, avec des chants clair planants, une basse qui sait avoir du mordant, et des claviers avec beaucoup de reverb.
«
Oracles » est un premier opus fascinant qui en dit long sur les qualités et le potentiel du duo qui, d’entrée de jeu, se démarque et nous emmène dans son monde à la fois beau et sombre où tout est permis, où tout est imaginable. Vivement la suite.
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