Opus II : Catechism

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14/20
Nom du groupe Khaos-Dei
Nom de l'album Opus II : Catechism
Type Album
Date de parution 25 Novembre 2016
Style MusicalBlack Metal
Membres possèdant cet album12

Tracklist

1.
 Prelude
 03:07
2.
 A L'Enfant du Diable
 04:44
3.
 Au Fond
 00:56
4.
 Le Noyau du Chaos
 06:06
5.
 Où Vous Tomberez
 05:43
6.
 Dans Nos Abîmes
 01:23
7.
 Sous la Bannière Noire
 06:03
8.
 Une Armée Entière
 06:36
9.
 Prête à Servir
 01:32
10.
 Là Où les Mots ne Parlent Plus
 09:42
11.
 Allégeance
 03:01

Durée totale : 48:53

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Khaos-Dei


Chronique @ Icare

22 Fevrier 2017

Un chemin de croix renversée qui sent le soufre, le sang et la poudre.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Khaos Dei n’aura pas attendu longtemps pour faire parler de lui : fondé en 2013, le combo toulousain sort deux ans à peine après ses débuts un premier full length, et ce, directement sous la bannière d’Osmose Productions. Ce Tell Them Lucifer Was Here, particulièrement virulent et explosif, se fait un petit nom sur la scène française, et c’est donc avec une certaine attente que le trio nous revient fin novembre 2016 pour nous livrer sa deuxième réalisation, Opus II - Catechism.

Le tout démarre par un prélude particulièrement sombre, nous plongeant dans une ambiance angoissante grâce à ces cuivres froids et ces percussions liturgiques et rythmées, lente montée en puissance cinématographique et lourde d’angoisse qui semble annoncer l’arrivée imminente d’un cataclysme dévastateur et inévitable. Et c’est sur A l’Enfant du Diable que les éléments se déchaînent, morceau extrêmement lourd et percutant, presque hardcore dans l’esprit, avec ces saccades grasses de guitare, cette basse qui claque, ces notes sales et dissonantes qui s’accrochent avidement à la mélodie et la rognent impitoyablement jusqu’à l’os, dénudant le malaise et la noirceur d’une musique aux accents très urbains. Les cris vibrants de fureur et de dégoût de Patrick Nacht achèvent de poser ce climat de dépression, de déliquescence et de crasse et on comprend à nos dépends que ce catéchisme ne sera pas très orthodoxe.

D’une manière générale, cet Opus 2 est bien plus lourd et lent que son prédécesseur, jouant volontiers sur cette ambiance glauque et extrêmement sombre mise en valeur par des interludes ambiant à la fois froids et imagés qui cimentent l’ensemble de ces 50 minutes et lui confèrent une dimension presque épique (Au Fond, Dans Nos Abîmes, Prêt à Servir). Le tout ne perd pas en intensité, puisant sa force dans ce mid tempo écrasant et ces mélodies insistantes, étincelles noires brillant dans les ténèbres, et se répétant de manière insidieuse jusqu’à vous en filer la nausée. La basse nous remue les tripes, la batterie, extrêmement lourde, finit de nous achever après que les guitares nous aient empêtrés dans leurs dissonances traînantes et vicieuses, et les éructations malades de Nacht, souvent au bord de la rupture, pluie de glaviots acides et méprisants qui ruisselle à la face terne des bien-pensants, vient vriller les oreilles de notre être qui titube, nous guidant dans le noir de ses imprécations autoritaires. Lorsque les blasts explosent, sporadiques et imparables de puissance, nous nous traînons déjà au sol, agonisants, et Khaos Dei n’a plus qu’à se pencher pour ramasser les corps – et recueillir les âmes perdues qui s’en échappent.

L’album n’est certes pas parfait, à commencer par une certaine redondance dans les structures et dans les rythmes, cette lourdeur tétanisante servie par un son massif pouvant à la longue lasser l’auditeur. C’est un fait, Opus II - Catechism est difficile à s’enfiler d’une traite, pavé monolithique sacrément intense malgré sa lenteur écrasante que l’on se prend douloureusement dans la gueule. Ceci dit, ce côté linéaire joue au profit de l’ambiance, sale, vicieuse, décadente et puant la déchéance et la misère mentale, et cette tension urbaine palpable suintant la négativité est parfaitement rendue par cette lourdeur omniprésente et ces saccades répétitives presque déshumanisées (la fin de Une Armée Entière et son riff mécanique). Ce côté très froid, industriel et martial prend en fin d’album des allures plus nobles et dramatiques, notamment avec Là Où Les Mots Ne Parlent Plus, long titre instrumental qui exprime l’indicible en l’inéluctable ( ) avec une émotion brute et sauvage qui nous emporte, surtout en fin de morceau avec ce tourbillon symphonique qui nous entraîne vers l’Allégeance et la délivrance finales avec ses violons apaisés et sa mélodie qui semble marquer la fin d’une longue et douloureuse épopée.


Bref, vous l’aurez compris, ce second opus de Khaos Dei sent le soufre, le sang et la poudre et exhibe fièrement les stigmates pas encore coagulés d’une vie de souffrance, de doutes et de privations, long et tortueux pèlerinage pour accéder à la libération noire du Catéchisme. Si vous n’avez plus foi en notre bonne vieille église, venez vous perdre sur ce chemin de croix renversée, et si vous en êtes dignes, accédez à Sa lumière. Amen.

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