Lorsque l’on se penche sur la fiche promo ou sur les différentes infos sur le net, on se rend compte qu’
Ethereal est classé en « modern extrem black metal », une appellation plutôt obscure, non ? Mettre ensemble « black metal » et « extreme » est un vrai pléonasme, quand au « modern », il semble correspondre à « symphonique ». Or le black symphonique n’est pas né de la dernière pluie, il a même plus de vingt d’existence. Oublions donc cette étiquette bizarroïde et intéressons-nous donc à
Ethereal, un groupe originaire de Liverpool qui a pris racine au début des années 2000, époque où
Dimmu Borgir et
Cradle Of Filth ne laissent personne indifférent.
Ethereal met finalement beaucoup de temps à prendre place, sortant avec difficulté deux EPs, l’un en 2005, l’un en 2011. Comme toute formation qui veut bien faire,
Ethereal veut prendre son temps avant de sortir son premier full length, préférant stabiliser son line-up et trouver une cohésion parfaite. Il ne veut pas non plus puiser son inspiration dans les compos de DB ou COF, trop traumatisé par
Emperor et la scène polonaise, en particulier
Vesania. Le quintet signe alors chez Candlelight pour la sortie de son tout premier méfait, «
Opus Aethereum ».
Ethereal a décidé de marquer le coup en ouvrant son album avec un morceau long «
Nomicon ». Doté d’une intro instrumental orchestrale, dark et inquiétante, il est le reflet d’un groupe passionné de musique classique, en témoignent ces envolées, ces arpèges et la diversité des instruments symphoniques. Le black metal s’intègre à l’ensemble avec brio, les guitares lançant des offensives bien hargneuses et le chant black délivrant sa rage avec conviction. On sent l’inspiration norvégienne, de
1349 à
Mayhem, à travers la brutalité et ce côté rugueux et assassin. La batterie a une place importante, alternant blasts et quelques moments plus techniques, comme sur un «
Unholy Ungodly » pouvant rappeler par moments les compatriotes de
Sidious, avec ces accélérations et ces lourdeurs plutôt death metal.
«
Opus Aethereum » mêle comme il faut le black et le death sans non plus officier dans quelque chose d’extraordinaire. L’exécution est simple, véloce et destructrice, avec quelques moments fous et théâtraux à la
Vesania comme sur « Overwrite the
Archetype » ou « Psalm the
Deceiver ».
Ethereal est moins massif et puissant, la prod étant moins moderne et légèrement plus organique. On ne s’ennuie pas, malgré la quasi absence de moments forts en émotions, et c’est bien ce qui manque à la musique des britanniques. Ce n’est pas intense, on ne vibre pas, on ne nous prend pas aux tripes, on ne ressent pas une envie insoutenable de se repasser un morceau (ou même tout l’album). L’album est bon, bien exécuté, maîtrisé et bien rentre dedans (je n’épiloguerai pas sur l’efficacité d’un « Devouring the
Forsaken »), avec des soli sympas (« Aethereum »)mais il manque définitivement ce petit truc qui ferait bien la différence…
Ethereal semble s’être trouvé avec cet «
Opus Aethereum » bien ficelé et intéressant à écouter. Situé quelque part entre
Vesania,
Sidious ou
Mortuorial Eclipse, il présage du bon pour l’avenir, malgré un manque d’intensité et d’émotions, qui nous empêchent d’accrocher pleinement et de nous immerger. En tout cas, vu que la sortie est prévue pour fin janvier, c’est une bonne entrée en matière.
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