"
Houston, we have a problem". Cette célèbre phrase, tirée du film Appolo 13, me sert d'introduction idéale et un tantinet facile pour la chronique du 3ème album de Warlung. Premièrement parce que ce quatuor texan s'est formé en 2016 dans la ville des Astros en 2016 autour des frères Tamez (Chris à la basse et Ethan à la batterie), de Georges Baba (guitare et voix) et Philip Bennet (guitare et voix). Deuxièmement, parce que les illusions d'optique proposées ici renvoient à celles présentes dans le bon film de Ron Howard et au très bel artwork signé Luca Solo Marcello.
Alors est-on réellement en présence d'un problème à l'écoute de cet album ?
Pas vraiment vu la qualité des 8 titres (40 minutes) présentés sur cette galette, qui sort en multiples formats chez Heavy Psych Sounds. Porté par une intro rappelant les bandes sonores des films d'horreur tels Phantasm, la bien nommée "
Phantasmagoria" s'emballe sur un riff qui fleure bon le heavy doom des années 70. Ajoutant des nappes d'orgue, une basse bien ronde, le beau travail des doubles voix de Baba et Benett et un solo de guitare lumineux, le groupe place d'emblée la barre bien haut.
La suite ne fait qu'affirmer cette conjoncture. On retrouve les éléments précédents sur la relativement doomy "The Scorpion in the
Sand", où le groupe fait preuve d'un sens précis de la mélodie (les lignes de chant sont travaillées et très agréables). Warlung promène l'auditeur tout le long des 5 mn du titre dans un travail de composition et de recherche sonore qui font plaisir à entendre. Le même constat est valable pour "
Devil's Game", slow rock gorgé de blues où le solo final glisse comme une gorgée d'un single malt boisé.
Soucieux de varier leur propos, les Texans font aussi la poudre sur les percutantes "
Snake Eyes" et "
Hell on
Earth". Stoner en diable, ces chansons plus courtes se basent à nouveau sur des riffs hard-heavy, sans renier non plus l'envie générale de proposer des lignes de chant ensorceleuses. Et que dire du jeu du chat et de la souris à partir des 2mn30 sur "
Hell on
Earth" entre la basse et les guitares, si ce n'est qu'il tout simplement grandiose. Même sur ces formats plus ramassés, Warlung prouve qu'il n'est pas à court d'idées.
Les années 70 sont effectivement une source d'inspiration pour le groupe. Le dyptique central "Sun Eater"-"Order of the
Solar Temple" et le titre final "No Man's land" en sont une illustration caractéristique. Que ce soit dans un registre psychédéliquo-mélancolique, branché sur le hard/heavy anglais ou flirtant légèrement avec le hard-FM, ce 3 longs titres proposent des variations opportunes, guidées par l'interprétation des 4 musiciens, toujours au service de leur musique.
Aidée par la production sans faille de Michaël T. Silva, cet "Optical Illusions" devrait ravir les oreilles des amateurs du style. La signature chez Heavy Psych Sounds va certainement offrir au groupe une plus grande exposition, chose méritée car l'album est une belle réussite.
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