Derrière l'énigmatique acronyme BMR, trônant crânement sur la pochette de cet opus, se dissimule principalement le guitariste Doug Aldritch (ex-
Lion, ex-
Hurricane, ex-
House Of Lords) et le chanteur Kal
Swan (ex-
Lion, ex-
Tytan).
Ian Mayo à la basse et Jackie Ramos venant compléter une association plus connus sous le nom de
Bad Moon Rising. Après deux excellents albums (
Bad Moon Rising (1991) mais surtout
Blood (1993)), en cette année 1995, sort le nouvel effort de cette formation. Intitulé
Opium for the Masses, eu égard à la qualité de ces deux prédécesseurs, les espoirs fondés sur ce nouveau venu seront immenses.
Belligerent Stance et Monkey démarre les hostilités en une entame empreinte de complexité tendant très clairement à s'éloigner de la simplicité de ce
Hard Rock aux guitares Heavy distillé sur un superbe
Blood. Fort de cette densité et de cette épaisseur, certes habituelle dans les prouesses de Doug Aldritch, mais conjugué ici à la recherche de ces constructions plus alambiquées, ces titres donnent une dimension, d'emblée, plus sombres et austères à cet album. On notera, de surcroit, que ces premiers morceaux sont légèrement plus Heavy que ne le furent ceux de
Blood.
Il résulte de cette nouvelle approche pas inintéressante mais éminemment déconcertantes un album d'emblée plus aride que son prédécesseur. Un manifeste dans lequel il ne sera donc pas aisé de s'immerger instantanément mais qui dès le premier obstacle franchis donnera de nombreuses autres satisfactions. Car au delà de ce mur concerné, tourmenté et presque infranchissable, BMR s'efface quelque peu pour laisser
Bad Moon Rising s'exprimer davantage. La musicalité reste donc présente même si l'on ressent implacablement, tout au long des titres de cet opus, ce sérieux concerné planer telle une ombre menaçante.
De plus, autres éléments rendant aussi ce disque plus abscons, alors que le groupe avait autrefois affiché quelques infimes soubresauts Bluesy lié à ses influences initiales, ce nouvel effort, outres quelques incartades rarissimes manquent cruellement de ces notes bleues symptomatique
Au-delà de ces considérations déterminantes, Kal de sa voix médium chaleureuse et ronde, ainsi que Doug de ses interventions précises, et efficaces, mais aussi de ses remarquables soli continuent de nous séduire. Et ainsi
Moonchild, le groovy Believe, le délicieux et dépaysant
Union, le nerveux Holy
War, le remuant T.B.O.M.B.
S'agissant des ballades, exercice dans lequel
Bad Moon Rising s'était autrefois brillamment illustré, Summer
Rain est un très joli moment. Néanmoins il ne parviendra pas à se hisser au niveau d'excellence d'un remarquable Tears in the
Dark (
Blood (1993)). Loin s'en faut.
Opium for the Masses est donc un album dévoilant quelque peu la dualité de cette formation. Une œuvre dans laquelle on peine parfois à ne pas s'égarer dans cette complexité, dont ces premiers instants sont alourdis, et dans cette solennité ambiante. Un opus qui, en définitive, au fil des écoutes, révèlera tous ces attraits qui s'ils ne pourront égaler ceux hors d'atteinte d'un superbe
Blood, seront néanmoins suffisants pour nous convaincre.
Bad Moon Rising fut un groupe aux talents multiples qui, malheureusement, outres Doug Aldritch (qui plus tard s'illustrera au sein de
Dio et
Whitesnake) n'arrivera pas à s'imposer sur notre bon vieux continent.
Merci Dark pour la chro. D'accord avec toi, sans nul doute, sur l'aspect plus sombre de ce skeud comparé à ses prédécesseurs.
Oserais je, oui j'ose, comparer l'évolution de BMR à celle de Skid Row? 2 premiers albums hard rock (même si bien heavy pour le deuxième Skid Row) et un troisième qui part dans une direction un peu différente, la même année pour les 2 d'ailleurs, 1995. Et qu'est-ce qu'il se passe à ce moment là au niveau musical aux States? Ben oui le grunge et sa joie de vivre. De là à y voir un lien de cause à effet...
Reste que, comme pour l'album de Skid Row qui n'a pas que des fans, cette nouvelle orientation ne me déplait pas du tout. Je préfère même le chant de Swan sur ce disque. Y'a juste le son de batterie que je trouve vraiment parfois "plastoc". Mais bon, Doug est là pour tout rattraper. Ce gars est juste mortel à la guitare.
Et allez, soyons fous, histoire de te taquiner un peu, c'est Aldrich et non AldriTch.
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