Liste des groupes Black Metal Nocternity (GRC) Onyx

Un souffle de vent entre les arbres, perdus dans le brouillard d'un matin d'automne, puis vint la rage d'une guitare ultra saturée agrémentée de claviers atmosphériques en fond sonore : on a bien à faire à du Black Metal. C'est bien ce qu'on se dit aux premières notes de Onyx.

Deux ans après un très bon premier album, Nocternity décide de changer sa musique vers un style plus agressif et sombre. Là où En Oria semblait plus lumineux, Onyx enfonce le clou avec un chaos sonore digne des premières productions du Black Metal Norvégien. Qui se serait douté que nos compagnons grecs nous auraient pondu un album si glacial après un premier album assez conventionnel ?

L'album commence doucement avec une intro en mid-tempo ponctuée de coups de timbale ajoutant un côté très épique et guerrier, chose qui d'ailleurs deviendra la marque de fabrique du groupe. Ensuite la batterie s'accélère et laisse place à un Black Metal de haute volée toujours accompagné ici et là de claviers très discrets lui donnant une grande profondeur.

Ce n'est que lors de la deuxième piste qu'on se rend compte que l'on n'a pas affaire à des amateurs. "Onyx" est selon moi l'une des meilleures pistes de Black Metal que j'ai pu entendre. Cette piste en elle-même définit ce qu'est le Black Metal : des blast beats entrecoupés de parties mid-tempo donnant une réelle diversité à la musique ; des riffs épiques à souhait, cachés derrière ce mur sonore formé par la guitare ; une voix, assurée par Merkaal, qui a l'air d'être sortie d'outre tombe tant elle est mixée en arrière plan. Autant d'éléments qui donnent une réelle identité à ce groupe. Certains se contentent de copier leur voisins et nous sortent des productions lisses et vide d'intérêt, et d'autres décident d'amener un réel souffle dans un style musical qui tend à s'essouffler.

L'album se poursuit toujours sur le même axe : riffs ingénieux sur une alternance blast beats/mid tempo saupoudrée d'une voix chaotique en arrière plan, et toujours ce clavier afin d'ajouter une atmosphère éthérée. Puis enfin arrive "The Red Dawn" et son final qui fera pleurer de bonheur n'importe quel fan de Metal tellement le mot "épique" prendra ici tout son sens. Qui aurait cru qu'on avait besoin d'une trompette ou d'un orchestre symphonique pour sonner épique ? Nocternity vous démontre le contraire grâce à ce riff qui vous rentre dans la tête et semble ne pas vouloir vous quitter. La piste se conclue intelligemment avec ce clavier confus qui reprend brillamment la mélodie du riff.

Vient alors le final, une piste ambiante composée par Christoph Ziegler, homme à tout faire de Vinterriket. On peut dire ici qu'il s'est surpassé, le travail fait sur cette piste balaye de loin tout ce qu'il a pu faire pour son projet solo. Les claviers dansent derrière un beat répétitif, et finissent par se taire dans le silence le plus total.

Nocternity a sorti son chef d'oeuvre, mais malheureusement il restera méconnu pour la plupart. S'il fallait quand même trouver un défaut à cet album, ce serait sa durée, bien trop courte pour une œuvre d'une telle qualité. Mais je vous rassure tout de suite, Nocternity a sorti un an après un EP intitulé A Fallen Unicorn qui contient plusieurs pistes de la session Onyx qui n'avaient pas collé à l'album.

Cet album est alors à conseiller à ceux qui aiment le Black Metal résolument sombre et possédé, sincère et innovant, et ceux pour qui la notion de Raw Black Metal ne rebute pas trop.