Nous étions forcément un peu inquiets sur le résultat de cette collaboration entre
Michael Sweet (
Stryper) et
George Lynch, surtout vu le programme bien (trop?) chargé de celui-ci et un dernier album nettement en dessous de ce qu'on peut espérer du bonhomme («
Sun Red Sun », sorti en décembre dernier avec
Lynch Mob et chroniqué en ce lieu). A force de vouloir être partout, on ne convainc nulle part...
Mais, mine de rien, l'idée (c'est encore Frontiers derrière cette histoire) est ici plutôt alléchante : l'organe vocal de
Michael Sweet associé aux lignes de guitares de
Lynch - pas réputé pour être un manchot - permet d'espérer le meilleur, surtout que la section rythmique qui l'accompagne n'est pas en reste : James Lomenzo (ex-
Megadeth,
Black Label Society) à la basse et Brian Tichy (ex-
Whitesnake) derrière les fûts. Ne restait plus qu'à espérer que les gars s'impliquent sérieusement dans l'aventure.
Heureusement, «
Only to Rise » nous rassure bel et bien sur les capacités du légendaire guitariste et nous prouve que «
Sun Red Sun » n'était qu'un petit coup de moins bien. D'ailleurs, l'album ne pouvait pas mieux démarrer, « The
Wish » remplit parfaitement son rôle : ligne de guitare immédiatement mémorisable, morceau énergique et porté par un chanteur au top de sa forme. La production met parfaitement en valeur chaque instrument, avec un son chaud et costaud qui sied à merveille aux douze morceaux proposés ici.
La qualité est d'ailleurs au-dessus de la moyenne, pas vraiment de temps mort ici, certains titres tirant vraiment l'album vers le haut : « The
Wish », donc, mais aussi « Recover » (bel aigu de Sweet sur le refrain!), la power-ballade « Love Stays », « September » (son introduction ressemble furieusement au « Wasted Years » de qui-vous-savez) et « Strenght In
Numbers ». Attention, cela ne veut pas dire que les autres chansons sont faibles ou moins méritantes. « Time
Will Tell » possède un refrain facilement mémorisable, et des morceaux comme «
Dying Rose », « Hero
Zero » sont loin de faire tâche. «
Rescue Me » possède un feeling 70' pas désagréable du tout, même si ce titre ne fait pas partie des moments les plus forts de l'album, tout comme Divine qui, malgré un excellent solo, se voit un peu gâché par un refrain plat. Bonne idée de terminer sur quelque chose de nerveux et non sur une ballade dispensable comme c'est trop souvent le cas, «
Only to Rise » (la chanson éponyme) se permet même de sortir la double pédale. D'ailleurs, en parlant de ballade dispensable, l'album n'évite malheureusement pas l'écueil, « Me Without You » étant à peu près aussi inspirée que son titre.
La concision est ici de mise pour une recherche maximale d'efficacité, aucun titre n'allant au delà de 4 minutes 30. Si l'on peut déplorer l'absence d'un ou deux morceaux plus « ambitieux » comme avait pu l'être « Time Keepers » (
Smoke And Mirrors,
Lynch Mob), cela permet déjà d'éviter tout sentiment de lassitude, les 45 minutes défilant à toute vitesse. Le style est, bien entendu, conforme aux attentes des amateurs des deux bonshommes : un Classic
Hard Rock (et non un
Hard Rock classique) aux sonorités oscillant entre les 70' («
Rescue Me ») et les 80' («
Dying Rose », « Hero-
Zero ») mais non passéistes. Les claviers sont parfois de sortie (« Strenght In
Numbers »), sans toutefois prendre le pas sur le reste, et notamment les guitares, bien évidemment à la fête ici. Mais comment pouvait-il en être autrement ?
C'est donc satisfaits que nous sortons de l'écoute d' «
Only to Rise », un album inspiré et qui permet de lever les doutes que l'on pouvait avoir suite aux dernières livraisons de
George Lynch. Mais « Sweet &
Lynch » est-il condamné à rester un projet studio, ou quelques concerts seront-ils au programme prochainement? Avec la carrière bien remplie de ses deux protagonistes, il y aurait de quoi passer un bon moment... Affaire à suivre.
15,5/20
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