On the Knife Blade

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14/20
Nom du groupe Druknroll
Nom de l'album On the Knife Blade
Type Album
Date de parution 02 Avril 2012
Style MusicalHeavy Rock
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1. Face to Face
2. Adrenaline
3. Light of the Night Star
4. Grief
5. Live Outlaw
6. On the Knife Blade
7. 5 Seconds
8. To Infinite
9. Don't Kill
10. Whirl by Cloud

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Druknroll


Chronique @ Eternalis

09 Septembre 2012

Un art venant simplement du fond du cœur, avec ses qualités et ses défauts.

La barrière de la langue est parfois autant atypique qu’une véritable frontière difficile à dépasser pour entrer totalement dans l’univers dépeint par un artiste.
Il est évident que des paroliers intelligents et clairvoyants ont fondé leur différence et leur leitmotiv sur la langue natale. Les noms de Rammstein ou Shining (respectivement allemand et suédois), ainsi que bien d’autres, ont gardé la sonorité typique et glaciale de leur langage pour correspondre avec la froideur, la mécanicité ou le désespoir de leurs compositions respectives. Il en va de même pour un groupe comme Manigance qui, à travers le dialecte feutré et littéraire de la langue de Molière, ont participé à rendre leur metal progressif plus fin et classieux encore.
Cependant, les groupes évoluant en russe restent encore relativement rares…

Druknroll est le projet d’un unique homme, guitariste, bassiste et claviériste, s’entourant pour l’occasion de divers musiciens pour aboutir au résultat qu’il convoite dans son esprit. Après un premier essai en 2010, Metal Scrap Records publie un second disque avec au chant un ami proche du compositeur, Horror, ainsi que deux musiciens additionnels pour les soli, les samples et la batterie.
La démarche est en soi originale pour plusieurs raisons. Premièrement, le groupe est amené à évoluer dans son line up au gré des envies de Druknroll, et ensuite, s’il est chanté en russe, il est publié en différentes versions pour son pays et le reste de l’Europe. Ainsi, d’une pochette et d’un livret au codage russe (édition que je possède) se substitue la version anglophone nommé pour ce deuxième album "On the Knife Blade".

Musicalement, il est difficile de décrire le groupe de manière exhaustive, puisqu’il s’amuse à brouiller les pistes en puisant sa musicalité dans différents genres, tout en ayant une interprétation personnelle et proche du punk, le russe aidant à conférer une saveur particulière à l’ensemble, la sonorité de la langue n’étant pas très connue dans nos contrées. Druknroll va du hard rock au heavy metal, interprété de manière sauvage et énergique tout en y ajoutant des claviers ou des effets parfois très popisants ou au contraire cybernétiques et plus froids. Si les premières écoutes sont difficiles autant pour le timbre de voix d’Horror (bien peu horrifique ceci dis) très particulier et grave, que pour la musicalité qui peut se faire parfois très rock n’roll, avec des accents presque celtique, ce qui peut sembler très déstabilisant lorsque l’on juxtapose le phrasé russe en superposition.

"Face to Face" pose ce constat dès le début, en partant d’un riff très puissant entre heavy et thrash, rythmique incisive et tranchante, notes de claviers hérités de la Scandinavie…et ce chant en russe qui, au début, surprend pour finalement provoquer l’enthousiasme et la personnalité atypique du combo. Surtout que, si le chant est initialement l’élément perturbateur, à tel point que le reste se relègue au second plan, il s’avère que musicalement, Druknroll tient sévèrement la route. Que ce soit techniquement ou dans la production, apre et puissante, collant parfaitement à la musique, les russes surprennent et viennent même à provoquer une grande surprise chez l’auditeur. Les parties solistes ne sont pas en reste et certains plans surprennent complètement l’auditeur. "Adrenaline" porte parfaitement son nom par l’intensité qu’elle dégage tout autant que la positivité du refrain par justement cette touche folk, paradoxalement contrebalancée par des intonations plus extrêmes du chant d’Horror. Des soli se posent dans ce déluge étrange où il est clair que les adorateurs de structure léchée ou de perfection technique seront clairement en dedans.

Lorsque "Grief" débute, la sensation de l’influence scandinave refait curieusement surface, surtout que l’aspect « glacé » et « neigeux » (termes totalement subjectifs j’entends bien) évoque clairement ces paysages venus du froid. Il est même possible de penser, parfois, à un Marco Hietala dans ses heures les plus exubérantes, avec une fois de plus une technique vocale très sommaire mais une impression très forte, une émotion véhiculée par des images vivantes.
Le titre éponyme déploie une musique plus lente, où les claviers y deviennent prédominants, le metal s’y faisant plus fin et ciselé, même si les chants de guerre et les gros riffs à couper au hachoir ne sont jamais loin au détour d’un break ou entre deux parties de guitare clean. "5 Seconds" va même encore plus loin avec ses claviers plus cristallins que jamais, et sa propension progressive bien plus forte.

Il est objectivement très difficile de parler d’un tel album puisqu’il est certain que "On the Knife Blade" contient de grandes carences techniques, surtout vocalement, puisque le leader possède un niveau de guitare des plus acceptables. Mais ici, probablement accentué par l’aspect rock n’roll ou justement plus sales de certaines atmosphères, toute cette approximation parvient à conférer une âme à l’ensemble, une sincérité et une aura qui la rendrait presque médiévale. Il est certain que beaucoup passeront leur chemin, exaspéré par les points noirs cités plus haut…mais ceux qui parviendront à être touché en leur for intérieur pourront probablement se satisfaire d’une musicalité en marge de tout ce qui se fait aujourd’hui. En marge des modes, des styles et des velléités commerciales de la musique moderne. Un art venant simplement du fond du cœur, avec ses qualités et ses défauts. Humain…quelque part…

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