On the Air

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15/20
Nom du groupe Sleep In Heads
Nom de l'album On the Air
Type Album
Date de parution 01 Mars 2018
Style MusicalMetal Progressif
Membres possèdant cet album2

Tracklist

Limited to 500 copies
1.
 Pacifying
Ecouter07:34
2.
 Vagrant
Ecouter06:47
3.
 Deceiver
Ecouter04:42
4.
 Time Like the Sand
Ecouter06:37
5.
 Blue Fear
Ecouter07:00
6.
 Secret Shelter
Ecouter07:18

Durée totale : 39:58

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Sleep In Heads



Chronique @ ericb4

21 Mai 2018

Pour un voyage en apesanteur...

Nouvel entrant dans l'univers metal mélodico-progressif à chant féminin, ce jeune quintet ukrainien natif de Kiev, encore inconnu dans nos contrées, s'est laissé le temps de la maturité de ses gammes et de sa plume pour venir faire entendre sa voix. En effet, créé en 2015, ce n'est que deux ans plus tard qu'il nous gratifie de deux entraînants singles intitulés respectivement « Blue Fear » et « Deceiver ». Titres tous deux insérés dans leur introductif album full length « On the Air » ; galette sortie à quelque 500 exemplaires il y a deux mois chez Noizr Productions, où se succèdent 6 généreuses pistes sur une sente auditive de 40 minutes. Enregistré, mixé et mastérisé par Nikita Yudin au RadioTelescope Music, cet opus bénéficie d'une belle profondeur de champ acoustique tout en n'accusant que peu de notes parasites.

Dans cette aventure, ont été harmonieusement combinés les talents de : Sonya Yarovaya en qualité de frontwoman, parolière et auteure de l'artwork de la sobre mais énigmatique pochette ; Serj Thorzhevskyi à la guitare ; Serj Manerny dit ''Fann'' à la basse ; Natalia Dzizinskaya dite ''Natali'' (Dreams Of Victory) au violon et Roman à la batterie. Afin de densifier l'orchestration, tout en l'intensifiant, le collectif a fait appel à l'expérience du batteur Erland Sivolapov (Distant Sun, Provocateur, Shadow Host...) et au fin doigté du claviériste Mykola Kirsanov (Te Deum). De cette fructueuse collaboration émane une œuvre rock'n'metal progressive et atmosphérique aux subtiles variations rythmiques, aux riffs groovy, aux lignes vocales éthérées, témoignant d'une technicité éprouvée et d'une mélodicité aux captatrices oscillations. De quoi nous intimer d'aller explorer plus en profondeur la cale du vaisseau amiral...


On retiendra notamment les plages tout en retenue mais non dénuées d'une certaine dynamique, témoignant souvent d'une insoupçonnée et saisissante gradation du corps orchestral. Ainsi, on restera sous le joug des ponts technicistes de l'envoûtant « Pacifying » ; mid tempo progressif sous-tendu par de soyeuses nappes synthétiques, où évoluent en osmose des riffs épais, dans la lignée de Ayreon, un fringant et virevoltant violon et d'élégants arpèges au piano. Tout en légèreté, les cristallines inflexions de la déesse s'installent peu à peu, se calant sur une ligne mélodique propice à l'enivrement de nos sens tout en conférant au propos une magnétique touche atmosphérique. Difficile également de se soustraire aux refrains immersifs à souhait de « Blue Fear » ; pénétrante fresque à l'incandescence grandissante et aux lignes de basse épaisses, à mi-chemin entre The Gathering (première mouture) et un Lacuna Coil à l'époque de « Shallow Life ».

Dans ses espaces tamisés, nous livrant alors ses plus sensibles mots bleus, la troupe encense littéralement le tympan. Aussi, il s'avérera illusoire d'opposer une quelconque forme de résistance aux portées savamment concoctées et finement accouchées de « Secret Shelter », ballade atmosphérique progressive aux couplets langoureux que relayent des refrains d'une redoutable efficacité. Ce faisant, une double-caisse prend peu à peu l'ascendant, nous plongeant alors dans un bain orchestral aux doux remous. En outre, un joli picking à la guitare acoustique corroboré à de délicates gammes au maître instrument à touches nous invitent à un grisant voyage en d'oniriques contrées.

Parfois, les riffs se font plus massifs et les effets de distorsion moins timides, le combo élargissant dès lors le champ des possibles. Schéma alternatif qui ne saurait nous débouter, tant l'impact émotionnel est fort. Jouant sur de grisants effets de contraste rythmique, le mid tempo « Vagrant » en est une illustration. Dans l'ombre d'un Dream Theater des premiers émois, ce vivifiant manifeste flirte avec l'atmosphérique gothique, à la manière de Lacuna Coil. Se faisant tour à tour mordant et romantique, satanique et angélique, il nous interpelle, nous cueille même, un peu malgré nous. De cette originale cohabitation naît ainsi un passage délivrant une lourde charge émotionnelle. Evitant l'écueil d'une tubesque offrande, le méfait nous fait flirter avec de fines nuances mélodiques, nous conduisant alors en d'oniriques contrées, in fine. Dans cette mouvance lacunacoilesque, délicieusement groovy et arc-bouté sur un gracile violon, l'offensif et néanmoins fringant « Deceiver » aspirera plus d'une âme rétive tout en ravissant les aficionados du genre.

Lorsque la basse claque plus fort, que les frappes se font plus sèches, nos cinq gladiateurs révèlent de seyants atours que pourraient bien leur envier leurs homologues stylistiques, voire leurs maîtres inspirateurs. Ainsi, on sera ensorcelé par les séries d'accords éminemment hypnotiques et judicieusement organisées sur le sensuel et orientalisant « Time Like the Sand ». Sulfureuse plage qui, à aucun moment, ne relâche la pression. Dans la lignée atmosphérique d'un Lacuna Coil estampé « Dark Adrenaline », avec un zeste harmonique emprunté à Evanescence, sur fond d'instrumentation dans le sillage de Mastodon (seconde période), l'enivrante piste se fait à la fois pimpante, vigoureuse, mystérieuse et racée.


On l'aura compris, le temps a joué en la faveur de nos acolytes. En effet, pas un bémol technique, ni mélodique, ni logistique, n'est à déplorer sur cet introductif message musical. De plus, tant le confort auditif procuré par les vibes de la livraison que les effets de surprise essaimés çà et là maintiennent constante l'attention, allant jusqu'à nous pousser à une écoute d'un seul tenant. On se surprend même à remettre le couvert aussitôt l'ultime mesure envolée...

On aurait toutefois souhaité davantage de diversité atmosphérique, une palette plus étoffée d'exercices de style ainsi qu'une pluralité du corps oratoire, et ce, même si les limpides et évanescentes volutes de la déesse contribuent à enjoliver une pièce à la solide architecture instrumentale. Plus encore, marchant dans les pas de ses sources d'influence sans réellement parvenir à s'en affranchir, le combo ukrainien s'effacerait trop souvent pour afficher une totale détermination. C'est dire qu'il devra à la fois s'affirmer et faire mûrir ses compositions ; et cela, afin qu'elles gagnent suffisamment en épaisseur artistique pour les singulariser de l'envahissante concurrence agitant cet univers metal. Néanmoins, le remarquable potentiel du combo aidant, on embarque volontiers à bord du vaisseau pour un voyage en apesanteur...

1 Commentaire

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JeanEdernDesecrator - 21 Mai 2018:

Merci pour cette chronique ! J'ai jeté une petite oreille, ça m'a l'air pas mal du tout...

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