On Rituals and Correspondence in Constructed Realities

Liste des groupes Black Gothique Cantata Sangui On Rituals and Correspondence in Constructed Realities
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16/20
Nom du groupe Cantata Sangui
Nom de l'album On Rituals and Correspondence in Constructed Realities
Type Album
Date de parution 26 Janvier 2009
Style MusicalBlack Gothique
Membres possèdant cet album34

Tracklist

1. In Half-Light 01:26
2. We'll Have It on Us 04:08
3. Exaltata 03:03
4. Broken Stars 05:17
5. For the Forgotten One 06:05
6. Fruitarians 03:08
7. The Seven Liers-in-Wait 04:18
8. Reality 01:23
9. No Longer in the Eyes of Aletheia 04:03
10. Sidecast 05:29
11. Lazarus 03:38
12. De Profundis 04:04
Total playing time 46:02

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Cantata Sangui


Chronique @ metalpsychokiller

05 Fevrier 2009
Pas de guitariste, mais deux bassistes !!! Ne serait-ce que pour cette raison, cette review va certainement attirer votre attention d’une part, et d’autre part assurer à Cantata Sangui une notoriété toute particulière. En effet que ce « On Rituals », premier album du combo finlandais, soit apprécié ou pas, risque de rester au second plan pour l’instant, quand à contrario sera mis en avant l’unicité du line-up. Pour être clair, depuis la période New Wave des années 80 et des groupes comme Deutsche Amerikanische Freundschaft et Kas Product ou des expérimentaux claviéristes style Kraftwerk … Rares sont les combos à s’être lancés à l’assaut de la musicalité sans les 6 cordes, et encore moins à s’y essayer dans la planète Metal.

Et bien le quinton d’Helsinki l’a osé … Et de belle manière. Un métal avant gardiste hors des sentiers battus, véritable hybride oscillant selon les plages entre gothique et doom nuancés occasionnellement de black, quand bien même l’assise des constructions reste heavy. Ce dernier, groovy par instants, alterne avec des structures progressives « doomesques » comme sur « For The Forgotten One », la constante délivrée étant une assise lourde et corrosive. L’absence de guitares ne nuit en rien à la qualité des Tracks offertes, et d’ailleurs on croirait souvent en entendre : Résultat bipolaire du travail ciselé des claviers et samples d’Hanna Sirola renforcé par des lignes de basses acérées, cisaillantes et à la dualité inhabituelle comme sur « The Seven Liers-In-Wait ». Pour les anciens, cela ne sera pas sans rappeler un groupe comme « Level 42 », la facette 4 cordes mixé en avant n’étant pas ici délivrée en mono mais en stéréo…

Après avoir tenté de débroussailler et cataloguer un tant soi peu le style de Cantata Sangui, un atout majeur, véritable liant et fil conducteur de cette galette, ne peut être gardé sous silence : L’ambiance ! Les lyrics tirant sur les mythologies anciennes, les philosophies et sciences de la terre, sont calqués sur un énorme ouvrage de compositions à tiroirs, variées, aussi bien dans les tempos et atmosphères que par les styles Metal sous-jacents. Entre volutes envoutantes délivrées par nappes et ressacs rageurs et frénétiques, le contraste entre la profondeur, le lyrisme et le velouté du chant d’Anna Pienimaki et le guttural occasionnel en réponse de Tuomas Tunturituuli est saisissant, captivant. Loin de la caste du « Pouffe Metal » commercial, véritable sangsue variétoche parasitant le metal actuel, la dualité chant clair féminin/chant rauque masculin est ici un véritable esthétisme auditif rehaussant l’alchimie des compositions. Cette symbiose est délivrée avec parcimonie pour le besoin des titres offerts et non de manière systémique, « Female Voice/La belle et la bête » pour coller à une mode mercantile depuis la vulgarisation de Nightwish.

« Exaltata », meilleur titre de ce scud à mon sens, sera l’exemple le plus frappant de cette propension du quintuor à faire mouche et asséner sans coups férir. Mais le « Broken Stars », avec son côté chevauchée de Valkyries, le « No Longer In The Eyes Of Aletheia » syncopé entre évanescences et mélancolies, ou le psychédélique dépravé, lardé de ruptures et de contradictions, « Lazarus », seront autant de morceaux résolument appréciables et excellents. Alternances et différences de moyens, mais au final une sublime tracklist sans faiblesses ni temps morts (quoique le « De Profundis » final, véritable messe grégorienne, traine un peu en longueur).

Au final, Cantata Sangui se démarque foncièrement par sa singularité et ses particularismes, les rendant hors catégorie, hors style et hors courant. Un peu comme les surprenants Orplid, originalités et unicités sont garants du cachet authentique « Cantata Sangui ». Reste à trouver un public suffisamment ouvert à cet éclectisme qui saura apprécier à sa juste valeur une offrande se dévoilant au fur et à mesure jusqu’à atteindre la quintessence.

Un superbe premier album, tout simplement.

18/20 METALSPYCHOKILLER

6 Commentaires

9 J'aime

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katchoke - 07 Fevrier 2009: interressant tout ça... deux basses, ça fait pas un peu bourdonnement elles jouent en meme temps?
Strafeur - 22 Fevrier 2009: j'ai écouté un titre sur youtube je suis sous le charme j'attend de pouvoir me commandé le cd au plus vite.
bravo pour cette chronique, j'en ai les timpans qui frétillent
Serval - 05 Mai 2009: un exemple de groupe de Black Metal sans guitare et avec deux basses ???
les Grecs de Necromantia biensûr...
AmonAbbath - 24 Mai 2009: Tout est dit dans cette chro', bravo! L'album est bien résumé.

Bel effort, j'ai hésité à commander ce cd quand j'ai su qu'on avait affaire à une voix féminine la plupart du temps, mais elle est originale et loin du commercial mielleux des Within Temptation et autres Theatre Of Tragedy. Belle oeuvre, tout simplement.
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Chronique @ Sengriff

28 Mai 2009
Cantata Sangui. Un groupe jusqu'alors presque inconnu, gouttelette de sang vermillon dans l'océan tumultueux du métal nordique. En effet, "On Rituals and Correspondence in Constructed Realities" (qui sera désormais raccourci en un concis "On Rituals") est leur premier album, ceci malgré leur formation en... 1997 ! C'est donc une œuvre de maturité, d'autant que la structure du combo a évolué de nombreuses fois entre sa formation initiale et ce qu'il est maintenant, composé de six membres dont... deux bassistes et aucun guitariste ! Ici, la basse n'est donc plus la cinquième roue d'un carrosse menée par les riffs de la guitare, mais bien une composante majeure de l'ensemble de la musique du groupe. Une expérience qui n'est pas sans rappeler leurs concitoyens d'Apocalyptica, dont la renommée vient de leur idée, également très originale, de remplacer les instruments à corde habituellement usités par... des violoncelles.

Leur style musicale est difficile à définir précisément, d'autant plus dans la vaste nébuleuse que forme le metal, dans lequel existent tant d'expériences musicales uniques qu'elles mériteraient un genre à elles seules. Il s'agit sans nul doute d'un groupe d'avant-garde... leur musique est en effet - comme assez souvent - un mélange de nombreuses influences mêlées - au nombre desquels on peut citer les Doom, Black, Gothique et un rien de Heavy Metal auquel s'ajoute un fort côté expérimental. Toutefois, l'expérimentation n'est pas totalement hermétique, à l'inverse par exemple de certains groupes comme Atrox dont l'univers musical singulier peut être difficile à anticiper par des oreilles non-averties.

Par bonheur, cette vulgarisation ne se solde heureusement pas pour autant par de la simplification outrancière. Il s'agissait pourtant d'une des craintes possibles si l'on se base notamment sur la voix féminine ; pourtant, ici, rien de commercial ou de fade. Le timbre de la chanteuse possède un certain caractère, et étrangement, la voix pop renforce plutôt ceci. On évite donc les émotions souvent bradées du lyrisme qui se perd vite dans l'habitude, pour retrouver une vocaliste principale beaucoup plus sincère. La voix gutturale et sombre elle, n'est pas gadgétisée dans un simple effet d'esbroufe, pour faire "trve metal". Chaque chanson l'utilisant l'intègre d'une façon différente, que ce soit dans "Seven Liers-In-Wait" où les deux voix forment un parallèle parfait, dans "No longer in the eyes of Alethia" où les réponses se font par moment en complément d'un passage féminin, etc. Le fond musical fait très bien son travail, les basses fournissant un son sombre, certaines fois par touches rythmiques, d'autres par un couverture sonore sourd, saturé, presque bourdonnant qui contribue à l'ambiance du groupe.

Car la musique, avant d'être une composition technique, est surtout une question d'ambiance et de ressenti. Et du ressenti, il y en a avec "On Rituals". On est en permanence balloté entre différentes sensations. On n'échappe bien entendu pas aux chansons qu'on ne se lassera pas de reprendre grâce à leurs refrains chantants (le très bon "No longer in the eyes of Aletheia", "Exaltata" ou encore "We'll have it on us" : chant très humain et vibrant allié a une ambiance musicale qui m'évoque un train fantôme -cf. 2'30''), ou encore en passant par les chansons plus conceptuelles ("In Half-life", un prologue, ou "Reality" qui se fait discret dans son acoustique bien qu'il fût apparemment l'origine du titre de l'album, et plus que tout "De profundis", ni plus ni moins qu'un chant grégorien), voire même par des chansons sombres et lourdes (The Forgotten one) et enfin par des OVNIs tels que "Broken Stars", dont la richesse musicale qui évoque du folk dans son commencement avant de nous fournir un chant rauque doublé d'un clavier angoissant, pour virer à nouveau sur une musique plus rapide et tonique, puis de débuter une suite de notes mélancoliques simples ponctuées de coups de la batterie etc. J'ai vu parler de schizophrénie : on se rapproche davantage des personnalités multiples à ce niveau de variété.

La grande diversité des genres et des types musicaux entre chansons et à l'intérieur de celles-ci ne divise-t-il pas l'album ? Je pense que non. Car il y a une cohérence qui transcende la musique. Tous les thèmes sont mystiques et rattachés à la mythologie ; un bref résumé de chacun est donné sur le site officiel de Cantata Sangui. Mais pas d'histoire kitch d'heroic fantasy ici : non. On fleurte avec les enfers, avec ce qui est dissimulé au cœur des ombres, où les courbes euclidiennes elles-mêmes se distordent : il y a un indéniable côté lovecraftien dans certaines chansons, comme "The Forgotten One", une des plus lourdes et doom de l'album, ou encore dans la réinterprétation de faits historiques sous un angle plus dérangeant et impie (cf. Lazarus qui évoque la dualité entre le diable et le messie, la frontière étroite entre mal et bien, quand on commence à faire le premier pour obtenir le deuxième : la nécromancie, ici. Je ne puis m'empêcher de trouver au superbe art de l'album un air de "tunnel avec une lumière blanche", qui est un reflet tout à fait véridique de ce qu'est "On Rituals" : quelque chose qui se situe dans l'entre-monde, entre fantastique et humanité, psyché et divinité.

En bref : un album solide quant à son ensemble autant qu'il est éthéré dans ses propos et sa musique. Cantata Sangui et leur première publication dénotent une maturité musicale certaine, nous offrant ici un album de trois quarts d'heures sans guère de fausses notes. Bien sûr, on peut en trouver : parfois, les chansons se montrent un peu trop déstructurées, avec des coupures internes guère compréhensibles (là où Broken Stars assure une certaine continuité) ; "De Profundis" est un peu lassant, par exemple, bien qu'il ne dure que quatre minutes. On manque peut-être d'un morceau emblématique, long et riche, par exemple ; rien d'important. Il ne fait aucun doute que pour moi, "On Rituals and Correspondence in Constructed Realities" restera une des révélations musicales de l'année pour moi. Et qu'écrire ma première chronique sur un album aussi intéressant est un véritable honneur.

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