Peu connu de la scène hexagonale, Vorace livre le premier EP de son projet Bourreau, «
On Pain of Death » fin 2013. Avec un nom pareil, il est clair que le bougre va vous faire passer un sale quart d’heure…
Au niveau de la thématique, on tourne autour de la psychologie des tueurs en série, leurs motivations et leurs pensées lors du passage à l’acte. En guise d’introduction et d’outro au disque, on retrouve d’ailleurs deux interviews de tueurs en série : Gérard Schaefer et Richard Ramirez. Le concept est posé, sombre, malsain et nous projette dans l’esprit torturé d’un meurtrier. Pourquoi tuer ? Quel plaisir en tirer ? Quelle attitude adopter dans de telles situations ?
Au niveau du contenu musical, on reste dans un death metal sombre et old school mais néanmoins bel et bien détaché de ses racines thrash qui sied parfaitement au concept du projet : il n’y a qu’à voir du côté des influences pour comprendre. La musique de Vorace fait notamment tout de suite penser à des formations comme
Immolation,
Morbid Angel ou
Incantation. Trêve de bavardages, il est temps de parcourir le couloir de la mort en compagnie de notre tortionnaire. A peine la porte dudit couloir est ouverte que "Murderous
Therapy" vous saute à la gorge à grand renfort de blasts et de leads mélodiques simples et glauques. Ces leads sont très présents tout au long de l’EP, comme sur l’intro martiale "Uncontrollable
Evil", et ajoute une profondeur et une ambiance particulière aux compositions. Même si les atmosphères développées ont une présence légèrement diminuée par le mix (la faute à une batterie un poil synthétique), ce dernier se montre tout de même de qualité pour une auto-production : chaque instrument est parfaitement perceptible et le rendu global est clair et précis.
L’aspect technique de chaque morceau est également un atout essentiel à la musique de Vorace. Ce dernier maîtrise son sujet, que ce soit au niveau des grattes que de la programmation de la batterie, et livre une performance de qualité, alternant passages lents et accélérations fulgurantes comme sur "
Negative Existence". Le seul bémol que l’on pourrait apposer à la tête pensante de Bourreau est son growl qui reste peu varié, mais qui n’en demeure pas moins guttural à souhait. Quant aux solis distillés par Thomas Menudier, bien que n’étant pas d’une originalité débordante, ils subliment le tout de belle manière : celui de "Bloodthirsty" en est un très bon exemple.
«
On Pain of Death » est donc un EP très agréable à écouter, proposant une approche du death metal à mi-chemin de ce qui est proposé dans notre hexagone, qui a plus tendance à lorgner vers le death old school (
Loudblast,
Mercyless) ou vers son opposé brutal/technique (
Benighted,
Gorod,
Antropofago). Bourreau est un groupe qui mérite notre attention et qui a le potentiel pour intégrer la scène death française à l’avenir.
"We are evil, in some form or another, are we not ?"
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