Olden Tales & Deathly Trails

Liste des groupes Folk Metal Wilderun Olden Tales & Deathly Trails
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17/20
Nom du groupe Wilderun
Nom de l'album Olden Tales & Deathly Trails
Type Album
Date de parution 21 Septembre 2012
Style MusicalFolk Metal
Membres possèdant cet album13

Tracklist

1.
 The Cracking Glow
Ecouter02:16
2.
 Suncatcher
Ecouter07:40
3.
 How Stands the Glass Around?
Ecouter04:40
4.
 Storm Along
Ecouter07:42
5.
 Vaunting Veins
Ecouter08:13
6.
 The Coasts of High Barbaree
Ecouter07:39
7.
 The Dying Californian
Ecouter12:55

Durée totale : 51:05

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Wilderun



Chronique @ AmonAbbath

17 Fevrier 2014

Un groupe qui gagne à être connu

Presque un an et demi ! Depuis septembre 2012 et alors que j’écris ces lignes, voilà presque un an et demi que Wilderun a sorti son premier album longue-durée (qui, de toute manière, est la seule sortie du groupe à ce jour), j’ai nommé « Olden Tales & Deathly Trails ». Un album par ailleurs de très bonne facture (et je pèse mes mots pour ne pas dévoiler toutes mes cartes de manière trop immédiate). Mince ! J’en ai déjà trop dit ! Je te vois, ami lecteur féru de metal folklorique et/ou symphonique (et si tu ne l’es pas, tu n’as qu’à faire semblant), diriger ton regard tremblant vers l’option « ouvrir un nouvel onglet » dans l’espoir d’accéder à Youtube et de découvrir un bon groupe de plus appartenant aux catégories pré-citées. Et tes espoirs seraient récompensés, mais sache que si tu oses seulement détourner le regard encore une fois de cette chronique, un grand malheur s’abattra sur toi. Tu viens de le faire, pour essayer. Si, je le sais. Au lieu de tester les conneries que je te raconte, prends plutôt connaissance des cinq commandements suivants, qui ont permis aux musiciens de Wilderun de nous livrer ce premier jet plus que convaincant :

1 : De rien tu ne partiras point.
En effet, ce n’est pas en répétant trois morceaux dans une cave avec des potes improvisés musiciens qu’on pond immédiatement un premier bon disque. Evan Berry (chant, guitare) travaillait sur un projet solo depuis plusieurs années avant de faire appel aux autres membres du groupe pour transformer cette matière première en une réelle formation musicale. Ce qui a tout déclenché, c’est son association avec Wayne Ingram (guitare, chœurs, orchestrations…) qui, de son côté, voit ses études porter sur la composition de bandes originales de films et est très à l’aise avec les orchestrations et le matériel de professionnel. Les autres musiciens, sans grande renommée mais tous déjà confirmés, ont intégré le groupe rapidement, et la base nécessaire afin de créer un projet Folk Metal musicalement pertinent était là.

2 : Tes influences tu ne renieras point, non sans t’en détacher toutefois.
Il s’agit d’un point essentiel chez Wilderun qui, comme je l’ai dit, n’est pas « parti de rien ». Il est clair que des influences, ils en ont. Plic-ploc, on repérera du Alestorm (un petit côté « pirate Metal » de temps en temps, trahi par les orchestrations ou des chœurs à la « Aye aye »), ou du Turisas dans certains passages en voix claire et en choeurs. Il est d’ailleurs amusant de constater que Wilderun a ouvert pour ces groupes avant d’enregistrer son album, mais attention lecteur (eh non, je ne t’ai pas oublié, vil sournois prêt à déguerpir), ne me fais pas dire ce que je n’ai pas dit : le groupe ne se contente pas de singer (et en profite au passage pour proposer bien mieux que les – fades – deux derniers albums de Turisas). Aussi jeune soit-il, le quartet a déjà digéré ces influences et celles de nombre d’autres formations scandinaves que ses membres disent apprécier. Originaires de Boston, ces derniers regorgent à la fois d’influences et d’ambitions personnelles. Ainsi, si Wayne Ingram est un inconditionnel du célèbre compositeur Alan Silvestri, il ne désire pas moins s’adapter aux compositions de Wilderun et proposer des sonorités qui induiront le mieux possible l’univers distillé (selon moi, on peut dire que c’est très réussi).
Enfin, pas question non plus de reprendre des airs folk scandinaves ou celtiques bien connus et déjà rebattus par des groupes phares du metal folklorique. Les quatre comparses de Wilderun ont mis un point d’honneur à construire leurs chansons en y incluant des mélodies traditionnelles et des légendes issues plutôt de leur côté de l’océan.

3 : Les genres tu mélangeras.
À influences diverses et mélangées, genres mélangés. Ainsi, Wilderun a pu concocter un détonnant cocktail de Folk Metal, de Metal extrême (quelques blasts, notamment en ouverture du premier « vrai » morceau de l’album qu’est « Suncatcher », et de nombreux grunts sont de la partie), de Metal symphonique, et également de structures progressives revendiquées par le groupe (qui précise qu’il s’agit plus d’un constat que d’une prétention). Et en effet, on ne peut qu’acquiescer à l’écoute, par exemple, du superbe passage central de « Storm Along » en mode piano/voix, qui renvoie ensuite vers un enchaînement magique mêlant calme, tempête, chants plus épiques… On sent que le tout a été écrit, travaillé, digéré afin d’obtenir un résultat plus abouti, par exemple, que le récent pavé « Passion, Proof, Power » d’Ensiferum qui, lui, fourmille de bonnes choses bien plus étrangement imbriquées.

4 : À la composition tu réfléchiras.
Voilà justement ce que l’on pourrait reprocher à de nombreux autres groupes dits « de seconde zone », qui le sont justement (souvent) en grande partie parce que leurs morceaux sont soit d’une grande banalité, soit d’une complexité illusoire et insensée. Un peu comme la construction en « commandements » de cette chronique, dont, ami lecteur (que je n’ai toujours pas oublié), tu dois chercher l’utilité et le bien fondé depuis un moment. Encore que, puisque je la prends ici en exemple pour illustrer mon propos, elle se révèle désormais plus pertinente. Comment ça : « On s’en fout » ?
Chez Wilderun, il semble que l’on dispose d’un certain savoir-faire pour agencer les mélodies et les différents passages d’une chanson, pour compliquer un peu les choses sans en faire des tonnes… J’en veux pour preuve « Suncatcher », qui part sur les chapeaux de roue en proposant du blast et des orchestrations grandiloquentes, puis un couplet répété deux fois (et coupé par quelques ponts) dont une seconde fois avec plus de « gravité » dans le ton, avant d’annoncer son refrain en en présentant la mélodie principale à l’aide d’arpèges cristallins soutenus par un léger air Folk… Du grand art, se poursuivant sur sept minutes et quarante secondes (et sur tout l’album, en fait).

5 : L’utilisation d’instruments traditionnels tu privilégieras.
Outre les orchestrations symphoniques réussies (quand bien même la différence avec un véritable orchestre reste indéniable), un point d’honneur a été mis sur le fait d’utiliser des instruments traditionnels autrement plus convaincants que quelque factice sonorité de claviers (même si, pour ma part, je n’ai rien contre ce qu’on appelle le « pouêt-pouêt » dans le metal). Cajon, mandolines, tambourin, autoharpe, guitare acoustique, shakers, tympanon… Lecteur, ne me casse pas les pieds : tu iras bien chercher une image des machins que tu ne connais pas sur Wikipédia ou sur Google Images, comme tout le monde ! Ceci étant, pour la petite histoire, certains de ces instruments viennent de la famille de Daniel Müller (basse, chœurs) qui n’a pensé à en proposer l’utilisation qu’au moment où Wayne Ingram a exprimé le souhait d’en inclure sur l’album !

Bref, très cher (enfin pas trop quand même) lecteur, tu l’auras compris après cette fastidieuse analyse : Wilderun n’a laissé au hasard que peu de choses, et, même le cas échéant, le hasard a plutôt bien fait les choses. J’aurais pu encore te développer quelques commandements tels que « Un artwork honorable tu proposeras » ou « Une autoproduction remarquable tu présenteras », mais je crois que tu as bien compris où je voulais en venir : « Olden Tales & Deathly Trails » est un excellent premier album, qui ne contient pas un morceau en trop et servi par un groupe qui gagne à être connu. Te voilà donc maintenant presque délivré de l’obligation de lire cette chronique sous peine d’écoper de la peine ultime : ne pas mériter toute ma considération. Toutefois, la sanction pourrait tout de même encore être prononcée si tu ne files pas ensuite écouter cet album de Wilderun… Pour ta propre sécurité, mais aussi pour le bien de tes esgourdes avides de bonne musique, je ne saurais trop te conseiller d’en faire l’effort…

17/20

3 Commentaires

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LeLoupArctique - 18 Fevrier 2014: Excellente chronique, je me suis bien poilé en la lisant !!! J'ai toujours du mal avec les grunts, mais je vais peut-être faire un effort pour cet album ... Parce que tu as quand même titillé ma curiosité (et c'est la moindre des choses vu tous tes efforts pour le faire).
MightyFireLord - 18 Fevrier 2014: Très bonne chronique pour un album qui me le parait tout autant après une écoute. En effet ça fourmille de bonnes idées, les compos s'enchainent de manière fluide, sans accroc, les inspirations de chant à la Turisas s'intègrent bien, les soli de gratte qu'on croirait sorti d'un album de power sympho italien... Vraiment une bonne découverte.
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