Fondé en 1986 à Bergenfield dans l’état du New-Jersey par le guitariste James Plotkin, et auteur de quatre albums parus chez Earache Records entre 1988 et 1995,
OLD à mené une carrière relativement discrète chez le fameux label anglais, à l’heure où ce dernier vendait ses albums de deathmetal et de grindcore par pleines pelletées depuis l’essor de
Napalm Death,
Carcass,
Bolt Thrower ou
Morbid Angel. Si le trio a évolué au fil des réalisations, son style est toujours resté décalé, et ce depuis le premier album
Old Lady Drivers paru en 1988, septième sortie du label entre les LP’s de
Carcass et
Napalm Death (Reek of
Putrefaction, FETO) parus cette même année.
Si le style de l’album éponyme est difficile à classer tant le groupe s’essaie à des sororités originales, on peut décrire son tronc comme un mélange entre thrashmetal et grindcore, aux rythmes parfois très rapides, sans les accents industriels et bien plus expérimentaux qui apparaitront précisément dans la suite de carrière. Le chant d’Alan Dubin est quant à lui particulièrement criard et plutôt atypique dans le genre, comme un chant black nasillard avant l’heure, renforçant ce climat bizarroïde régnant tout au long du disque.
Tout comme le LP des gars de
Spazztic Blurr paru ce même cru 1988, l’éclectisme est de mise et nos trois gaillards n’hésitent par exemple pas à reprendre Eric Clapton (Cocaine) à la sauce
OLD. L’esprit est toutefois plus grindcore que chez les Spazztic et l’ensemble bien plus rapide, en témoignent les nombreux passages aux rythmes frénétiques et au chant hystérique (
Feeding the Worms).
Old Lady Drivers manque toutefois d’accroche sur la durée et devient parfois éprouvant, bien que les idées fusent et que la recette fonctionne pleinement à plusieurs moments, à l’image des géniaux I Laugh As I Chew et Colostomy Grab-bag où les passages cools et bien sentis s’opposent à une furie toujours latente, telle une épée de Damoclès prête à transpercer à chaque instant.
Furieux, atypique et déjanté, l’album
Old Lady Drivers n’a eu qu’un succès d’estime à sa sortie en 1988, n’ayant d’ailleurs connu que son unique tirage vinyle d’époque, Earache n’ayant jamais jugé utile sa réédition ni sa parution en CD. Non exempt de défauts, ce premier jet d’
OLD montre toutefois un trio ayant déjà une forte envie de sortir des sentiers battus et de faire surtout ce qui lui plait, tout en témoignant par ailleurs cet extrémisme et ce bouillonnement d’idées qui agitent le label de Nottingham durant la seconde partie des années 80’s.
Fabien.
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