Alexisonfire (qui pour la petite histoire tire son nom d’une stripteaseuse du nom de Alexis
Fire) est de retour ! Apres l’excellent
Crisis qui datait de 2006, les Canadiens nous reviennent en 2009 armés des meilleures intentions, avec leur tout nouvel album intitulé
Old Crows Young Cardinals. On remarquera encore que ce nouvel opus est distribué en Europe par la très célèbre maison de disque Roadrunner Records. Il est produit par Julius « Juice » Butty (
Protest The Hero,
Kobra And The Lotus).
Depuis sa création en 2001, le style du groupe n’a cessé d’évoluer, passant d’un Hardcore Mélodique furieux et viril, où cris et gros riffs étaient s'accordait merveilleusement, à un Post-Hardcore plus doux et plus accessible dont l’évolution continue toujours de surprendre. De plus
Alexisonfire a quasiment abandonné cette alternance vocale cris/chant clair consacrant désormais plus d'importance au chant. Mais contrairement à ce que disent certains fans frustrés par le changement de cap, les Ontariens l’assument pleinement en délivrant toujours un album sincère (au fond c’est juste ça l’essentiel), bien conçu et sans réel problème, manquant juste un peu d‘originalité et de dynamisme.
Un quatrième album ça se fête et pour l’occasion le groupe nous délivre le single parfait Young Cardinals ou encore le très rythmé et entraînant Accept Crime qui forment à eux deux les meilleurs morceaux de ce dernier méfait.
Old Crows Young Cardinals, il s’agit là d’un album moins pertinent qu’à l’accoutumée, mais beaucoup plus accessible et plus riche en sonorités que ses prédécesseurs. Là où
Crisis affirmait son caractère dès les premières écoutes,
Old Crows Young Cardinals multiplie les sinuosités (
Emerald Street) sans pour autant permettre à l’auditeur de décrocher.
Peu de groupes peuvent se vanter d’avoir trouvé une telle combinaison à l’instar des titres
Old Crows ou le très inspiré Heading for The Sun mariant avec précision mélodie doucereuse et puissance rythmique. Musicalement, le groupe évolue dans cette mouvance assez prisée depuis quelque temps, à savoir un Rock burné et mélodique, avec des influences Hardcore assez prononcées, notamment sur certaines lignes vocales. Toutefois le groupe équilibre sa musique avec pas mal d’aspects Pop la rendant plus accessible et de ce fait plus entraînante.
Pas de doute possible, dès les premières secondes de la chanson
Old Crows, on reconnait le style d’
Alexisonfire entre mille : une basse toujours impeccable avec cette petite ligne finement ouvragée en guise d‘intro, puis viennent les mélodies que l’on reconnait facilement, et bien sûr les chants de Dallas Green, qui s’occupe des parties mélodiques, tandis que Georges Pettit se charge des parties plus Hardcore en criant avec une nouvelle voix, car comme dit plus haut, le plus gros changement, c’est probablement la quasi-extinction du chant hurlé, qui cède sa place à une voix plus rauque, un peu agonisante et étouffée mais tout aussi sympathique.
L’ouragan
Alexisonfire est impressionnant d’efficacité et dégomme tout sur son passage avec des titres tels que No Rest, Heading For The Sun ou encore Accept Crime. On a bien sûr droit à quelques titres mid-tempo comme The Northren et
Burial qui sont des bonnes coupures, à mon sens nécessaires pour que l’on apprécie pleinement l’opus dans son ensemble. Sur ces deux chansons, le groupe relâche la pression et s’essayer dans un registre purement atmosphérique, où les cris ne servent que d’accompagnement, pour un résultat superbe et très prenant, où Dallas Green, au centre de la musique, fait preuve de classe et de justesse.
En effet, le chant clair renforce l’aspect accrocheur, comme c’est le cas sur
Old Crows. Il est aussi particulièrement présent sur le très bon Young Cardinals, titre très rentre-dedans mais adouci par un refrain très élégant. Cette tendance se confirme tout au long de l’album avec notamment Sons of Privilege et
Born And Raised (véritable tube en puissance).
Enfin,
Old Crows se trouve non seulement être un subtil équilibre entre rage et mélodie mais dessine une nouvelle facette du groupe.
Alexisonfire signe donc un nouvel album paraît taillé pour faire mouche auprès d’un large public, tant le groupe sait varier les plaisirs et montrer à la fois une facette assez brute et une autre plus commerciale, plus sucrée tout en réussissant le challenge de conserver une identité.
Pour ma part tu résumes bien mon avis, un très bon album riche et varié! Le seul point sur lequel je ne te suis pas trop est "pas mal d'aspects Pop" , lesquels? Même si je te l'accorde cet album est plus accessible que le précédent, je n'y ai pas trouvé d'éléments Pop, cela vient peut-être de moi.
Sinon bravo pour cette chronique très bien écrite!
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