Okryte Zapomnieniem

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11/20
Nom du groupe Netherfell
Nom de l'album Okryte Zapomnieniem
Type Demo
Date de parution Juin 2013
Style MusicalFolk Metal
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1. Rozdroza 01:28
2. Upiór Kurchanu 04:19
3. Mokosz 03:39
4. Fire of Demise 04:15
Total playing time 13:41

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Netherfell


Chronique @ ericb4

13 Avril 2015

C'est sur de bonnes bases techniques, mais encore taillées dans la roche, que le combo polonais délivre son message...

Voilà une rare formation polonaise à se lancer dans le vaste espace du folk metal sans trembler mais avec prudence. En effet, consciente de relever un rude défi face à une vive concurrence déjà bien installée, à l'instar de Lyriel, Eluveitie ou Elane, elle n'a pas plaint sa peine pour nous offrir comme première production cette modeste démo de quatre titres simplement, glissant sur moins d'un quart d'heure d'environnement sonore. Quels sont ses arguments instrumentaux et vocaux qui pourraient alors faire pencher la balance en sa faveur ?

Avant tout, inutile de chercher une quelconque empreinte symphonique lyrique comme on la trouverait chez Lyriel. On y trouvera plutôt une ambiance résolument roots venue du fond des âges, à la croisée des chemins entre les fondamentaux d'Elane et l'univers un poil death d'Eluveitie. S'il s'agit d'un groupe metal folk à chant féminin. Toutefois, la voix claire, ondulante mais sans emphase d'Adrianna Zborowska ne se perçoit que sur une seule piste. Le reste de la galette fait la part belle aux capacités avérées de grunter de Tomasz Indyka. Mais, au-delà du chant, c'est surtout la cohésion instrumentale et la juste complémentarité entre tradition et modernité concernant ce concept musical qui pourront impacter l'auditeur.

Cohésion instrumentale, il y a, à l'instar de l'entame de l'auto-production, « Rozdroza ». Une atmosphère renvoyant au cœur des traditions les plus reculées nous est octroyée, notamment grâce à l'habile picking du guitariste Piotr Martuś, en parfaite coordination avec les envolées d'un violon en phase avec son objet, tenu par la sirène elle-même. Toutefois, si les nuances d'accords ne sont pas rares, le chemin mélodique, en revanche, s'avère bien linéaire. Aussi, on est pris en étau entre une mystérieuse ambiance jamais désépaissie et un cadre instrumental authentique difficile à désarçonner. Enfin, la plage pêche également par un manque d'allonge qui n'aurait pas nui à un ensemble qui, en l'état, nous laisse quelque peu frustrés.

Lorsque l'orchestration autorise une incursion vocale dans son espace sonore, ce sont les grunts que l'on remarque surtout. C'est ce qui transparaît dans l'outro « Fire of Demise », introduite par une troublante ambiance extrême-orientale. Les instruments traditionnels sont donc mis à l'honneur, à commencer par des passages à la flute, relayés par de frissonnants whistles et un grisant balalaïka. C'est alors que se déploient des riffs incandescents accolés à des growls impitoyablement graveleux. Là commencent les pérégrinations à la lumière des changements de rythme, totalement à contre-pied du climat initial. Mais, un moment serein s'installe. On ne peut échapper alors une immersive profondeur de champ acoustique, tout à fait apte à nous retenir. Puis, revient sur la piste une apparente déconnexion des instruments entre eux, preuve que le groupe a cherché à y introduire une prise de risque, quitte à ne pas recueillir l'adhésion. Se superpose à l'ensemble une grinçante cornemuse, signe que l'on reste rivé à une empreinte folk, quoiqu'il en soit.

Au-delà de cet exercice de style, l'ambiance folk s'est, par ailleurs, radicalisée. C'est ce que l'on relève sur « Upior Kurhanu », titre où se plaît à virevolter un violon aérien, contrastant avec des riffs griffus corroborés à des grunts rocailleux et à un tapping martelant. Par ailleurs, on ne peut passer outre quelques incantations d'une population traditionnelle appelant de ses vœux les esprits bienfaisants, comme pour mieux nous renvoyer à nos racines les plus enfouies. Le son enjoué d'une guitare traditionnelle, l'allégresse d'une lead guitare répondant en écho aux délicates vibrations d'un violon au top de sa forme s'invitent à nos tympans. Enfin, ce titre techniquement complexe, malgré quelques défauts de production, sait alterner les passages cinglants et les moments rythmiquement plus pudiques.

C'est dans un registre plus convenu, sur le schéma de la Belle et la Bête, que le combo s'est aussi orienté. Et ce, à la lumière de « Mokosz », titre pénétrant s'ouvrant à nous. Des riffs grincheux et une rythmique syncopée nous assaillent alors avant que de délicates, aériennes et ondulantes impulsions féminines ne viennent à notre rencontre. De subtils effets d'échos et des grunts virulents et corrosifs s'imposent également, contribuant à densifier alors l'espace vocal de leur présence. Ce titre, dans l'esprit d'Eluveitie, s'avère plutôt mélodieux, que ce soit sur les couplets inspirés ou sur les conviviaux refrains. Par ailleurs, on est agréablement surpris d'y déceler de beaux arpèges au violon et quelques intrigantes envolées d'une flute traditionnelle. Une clôture au son d'une cornemuse parachève de nous situer dans l'ambiance roots, signature stylistique du combo polonais.

Ainsi, une diversification atmosphérique de la proposition s'observe et nous fait voyager aux confins de l'Histoire de l'Humanité. Tant la structure orchestrale que la mise en commun des instruments se sont avérées bien travaillées, complexes, mais parfois nous décontenancent, nous font même perdre, par moments, le fil de la communication. Aussi, le risque est grand de nous laisser en rade. La production d'ensemble n'y est pas étrangère, souffrant de quelques approximations sur le plan des arrangements, d'un mixage pas toujours très précis, qui n'offre donc pas nécessairement un parfait équilibre entre les parties en présence. Quelques prises de risques ont été tentées, certes, mais n'aident pas forcément le combo à asseoir un brin d'originalité dans les meilleures conditions au sein de leur œuvre. On aurait aussi pu souhaiter plus d'allonge, des morceaux de longueur inégale, dont une fresque, quelques harmonies mieux finalisées que ce n'est le cas ici. Les finitions sont encore approximatives mais ne gênent pas forcément l'écoute. Bref, quelques points de détails sont encore à reconsidérer pour faire de cette rondelle une œuvre mieux sculptée, plus enveloppante et donc, pérenne.

Les aficionados de ce style y trouveront matière à satisfaire quelques exigences sur le plan technique. Le côté death accolé à leur propos musical d'obédience folk peut toutefois décourager une frange de l'auditorat, tout en favorisant certains amateurs du genre. Pour rayonner davantage, le groupe devra peaufiner encore ses gammes, densifier, en la diversifiant encore, sa proposition, et clarifier son message musical. Mais, il a tout de même quelques atouts cohésifs et atmosphériques pour nous rallier à sa cause. C'est dire que de bonnes bases, mais encore un peu taillées dans la roche, sont à considérer pour nous convaincre de les suivre dans l'aventure. Gageons qu'ils sauront rectifier le tir dans un avenir plus ou moins proche...

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