Le mérite de
King Wraith, alors que pourtant ses origines italiennes pourraient l'y pousser et l'y contraindre, est de ne pas avoir céder à ses sirènes tentatrices et de ne pas s'adonner à ce
Power Metal Symphonico-mélodique dont ses contrées natales se sont faites le fer de lance depuis, bientôt, deux décennies. Mais est-ce vraiment suffisant? Non. Clairement non. Mais revenons, si vous le voulez bien, au début de l'histoire de ces Piémontais.
A l'origine de ce nouveau venu, il y a surtout l'irrépressible envie de ce chanteur, Daniele Genugu, de fonder un nouveau groupe après son départ, ou son éviction, de
Bejelit. Il recrute donc en 2014 deux camarades, à savoir le bassiste Giorgio Novarino qui, lui aussi, a fait ses armes au sein de
Bejelit et le batteur Matteo "Agonistes" Avanzo. Ensemble ils composent, écrivent, créent. Le résultat de leurs efforts sort un an plus tard sous la forme d'un premier véritable album qu'ils auront intitulé Of Secret and Lore.
Je ne saurais dire si c'est volontaire, mais au niveau de la production il y a ici une ambiance plutôt crue et primaire qui donne à l'ensemble un léger parfum rétrograde que, d'aucuns, trouveront très adéquat mais que, personnellement, ici en tous les cas, je ne parviens pas à comprendre. Ça donne, en effet, selon moi, une sorte d'atmosphère immature et d'amateurisme à ce disque que je ne trouve pas nécessairement du meilleur goût.
Et ce d'autant plus que, sans volonté aucune de manquer de respect à qui que ce soit, Danielle Genugu, n'est pas vraiment un vocaliste dont les prestations nous marqueront d'une empreinte indélébile. Evoluant essentiellement dans un registre médium grave, il enrichit ses interventions d'une sorte d'emphase solennelle dont je ne saisis pas vraiment le sens. S'agissant de ces aigus, on retrouve souvent, mais pas toujours, certaines des caractéristiques de cette école italienne
Power Metal. Bref, sans commettre d'impairs rédhibitoires, on ne peut pas dire qu'il s'illustre particulièrement. Pour comprendre il faudra se souvenir qu'au sein de
Bejelit, il ne fut que guitariste et que, donc, a priori, l'exercice est tout nouveau pour lui.
S'agissant de la musique, on a à faire ici à un Heavy
Metal traditionnel et parfois vif dans lequel on sent de temps à autres planer, succinctement, l'esprit de
Running Wild (Roll'n Ride par exemple et ses faux airs de Raw Ride, surtout s'agissant de ces refrains, A Chest of Gold and Fear pourvu de ce climat et de cette envolée dont Rock'n Rolf a, ou plutôt avait, le secret ou encore Jaws of
Death aux chorus à l'inspiration très reconnaissable...). Pour le reste, l'ensemble est plutôt agréable mais sans plus. Et ce, même si ce traitement sonore décrit précédemment, en plus de ces défauts déjà évoqués, aura tendance à ajouter un peu de confusion dans certains passages plutôt brouillons (Posseidon par exemple...).
Il est à peu près certain qu'avec une œuvre aussi peu inventive et aussi peu marquante,
King Wraith ne parviendra pas vraiment à s'emparer du trône laissé vacant par les plus illustres du genre.
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