Of Fire and Steel, quatrième réalisation des Britanniques de
Conquest of Steel, constitue aussi son épitaphe puisque après cette ultime invitation aux échanges guerriers et épique, le quintette aura tout simplement cessé ses activités créatives. Une disparition qui, soyons tout à fait honnête, n'aura pas fait grand bruit dans les plaines qui nous occupent ici. Et ce d'autant plus que ce collectif défendant un Heavy
Metal traditionnel et, bien évidemment, passéiste, inspiré par, bien évidemment, la NWOBHM et dans lequel les stigmates de formation telles Iron Maiden ou
Judas Priest seront, bien évidemment, présentes n'aura pas vraiment su développer jusqu'à présent une identité suffisamment personnelle et surtout suffisamment inspiré pour véritablement convaincre en masse. Ce nouvel effort fait de feu et d'acier ne parviendra malheureusement pas inverser cette tendance.
All Men Must
Die,
Metal All the Time et Bring the
Thunder, au-delà de leurs ressemblances plus ou moins marquées avec la Vierge de Fer (et dans le cas de la première elles sont si flagrantes qu'un instant la tentation de mettre celle-ci au crédit de Dave Murray ou d'
Adrian Smith devient forte), nous ferons même glisser, doucement mais sûrement, sur le chemin des affres d'un ennui consternant.
Les quelques passages légèrement (et insistons sur le "légèrement") Folk d'un
Death Awaits Us Upon the Shore, parviendront, in extremis, à nous sauver de cette torpeur définitive dans laquelle l'entame de ce disque semble vouloir nous plonger. Les prémices de
The Warriors and the Witch, que n'aurait sans aucun doute pas renié K.K Downing, ni même
Glenn Tipton, entretiendront même quelques espoirs quant à une miraculeuse résurrection. Un répit de courte durée puisque le titre repart illico presto fort de ces cavalcades de guitares propres aux comparses Anglais de
Steve Harris.
Dès lors la sentence semble irrémédiable.
Incapable de nous proposer autre chose que cette créativité, qui, de surcroît, lui a été fortement inspiré par d'autres,
Conquest of Steel nous fera boire le calice jusqu'à cette exécrable lie tant redouté et honnie (
Horned Viper,
Mountain=
Power,
Vengeance and Steel...).
Quelques mots sur ses voix qui, sans jamais faillir techniquement que ce soit au niveau de la justesse ou du placement, aurait été davantage appréciable si elles avaient bénéficié de quelques singularités susceptibles de donner un peu d'âme à ces chansons. Dans le même ordre d'idée on aurait grandement apprécié qu'elles s'expriment avec davantage de nuances. Un fait regrettable mais pas insurmontable.
La légende de certaines formations injustement ignorées croit parfois à l'aune d'une disparition prématurée. Visionnaire sera celui qui pourra prétendre que tel sera le cas avec
Conquest of Steel et un
Of Fire and Steel si médiocre. Visionnaire ou peut-être sourd. Blague à part, il faudrait être d'une sacrée mauvaise foi pour entendre ici quelques qualités suffisamment prégnantes pour réclamer le retour triomphal du quintette natif de Bradford.
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