Dans le petit tas de disques à chroniquer que j'ai reçus tout récemment, voilà le disque qui m'a sauté aux yeux et qui a gagné de passer le premier dans ma platine. Un artwork sobre et épuré, des effets de branches noires stylisées sur du papier brun très visiblement recyclé, c'est plutôt classieux et original. Bon, l'artwork, c'est bien joli, mais qu'est-ce que ça cache ?
Chthonian est le groupe du nouveau chanteur de
Finntroll. Eh, ho, là, au fond, revenez tout de suite. C'est pas parce que vous n'aimez pas le dernier
Finntroll qu'il faut courir comme ça voyons, ça n'a pas grand chose à voir. Le groupe de Mathias Lillmåns officie dans un black teinté d'une certaine furie death et d'éléments indus, surtout dans le jeu des grattes, ainsi que quelques petits sample séparant les morceaux de temps à autres. Pour faire simple, on va dire un nom, comme ça, on aura à peu près fini :
Satyricon. Oui, voilà, ça fleure très bon le
Satyricon actuel tout ça. Rien qu'à voir
Thirteen, on s'y croirait. Bon, en fait non, on voit pas mal de similitudes, mais
Chthonian n'est pas un clone de la bande à Satyr pour autant. Mais tout ça sent bon le black à tendance death norvégien quand même (
Zyklon peut-être ? ).
Of Beatings and the
Silence in Between ne fait que trente petites minutes, on pourrait dire que c'est bien peu. Cependant, je crois que le groupe a eu une idée très fine en s'arrêtant là. Les titres se suivent et se ressemblent, sont bien rentre dans le lard, efficaces, mais perdraient beaucoup à être plus nombreux. Car
Chthonian manque quand même un brin d'originalité. Des références évidentes bien sûr, mais aussi une certaine tendance à la redondance dans les riffs, et des morceaux pas forcément très distinguables les uns des autres à cause d'un rythme furieux très constant, ne laissant que de temps en temps place à un mid tempo ou une accalmie, sans jamais sortir vraiment des sentiers battus. Malgré tout ça, le disque reste tout à fait efficace, la sauce étant d'une efficacité directe indéniable, on se laisse prendre dès la première écoute. Tant qu'ils ne s'éternisent pas, ce qu'ils ne font pas, fort heureusement, les petits gars de Chtonian assurent plutôt bien.
A noter tout de même une ou deux particularités, le chant de Mathias Lillmåns qui se situe à la jonction même des styles black et death, pas formaté, et qui est plutôt une bonne surprise même si on aurait peut-être bien voulu un peu plus de variations, là encore. Et la basse, assez grésillante par ailleurs, qui a un mixage la mettant plutôt en avant, initiative assez plaisante, et qui permet de prendre son pied en l'écoutant, sur
That'll Teach You par exemple.
Que retenir d'un tel disque ? Certainement pas l'album du siècle, mais un disque qui mérite qu'on s'y intéresse. Malgré tout ce que j'ai pu dire, il semble évident que
Chthonian tient la route, grâce à un dosage assez juste et une bonne capacité à produire des riffs pas forcément originaux mais tout à fait prenants. Des titres comme Ill ou Larvae, Nymph,
Decay ou encore
Thirteen valent vraiment le détour.
Chthonian pourrait bien être une formation à surveiller dans les années à venir, parce que le potentiel est là. Un bon disque pour se nettoyer les oreilles sans avoir à se prendre la tête de temps à autres.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire