Octavus Lupus (Demo)

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13/20
Nom du groupe Octavus Lupus
Nom de l'album Octavus Lupus (Demo)
Type Demo
Date de parution 12 Avril 2016
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Caged Tiger
Ecouter07:03
2.
 Chant à la Lune
Ecouter03:27
3.
 Vampire's Masquerade
Ecouter06:20
4.
 Tragedy
Ecouter06:00

Durée totale : 22:50

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Octavus Lupus



Chronique @ ericb4

20 Mai 2017

Un stimulant effort, toutefois en proie à une production encore taillée dans la roche...

Lorsqu'un tenace sentiment d'avoir épuisé le champ des possibles nous étreint, suite à moult expériences plus ou moins heureuses, parfois éphémères, tentées par des formations metal symphonique à chant féminin de tous poils, et ce, depuis plus de deux décennies, on ne serait pas loin de penser ce surabondant registre en bout de course. Et l'on ferait erreur. En effet, en dépit des difficulté éprouvées par beaucoup à pouvoir s'imposer, les émules de Nightwish, Within Temptation ou Epica continuent d'affluer, avec, il est vrai, plus ou moins d'inspiration, d'originalité, de caractère et/ou de profondeur d'âme. Ce jeune mais déjà expérimenté combo français en est conscient, ce qui ne l'a nullement empêché de venir crânement tenter sa chance, prêt à en découdre face à une concurrence toujours plus sévère affectant cet univers metal.

Octavus Lupus est une formation metal mélodico-symphonique gothique française fondée à Lieusaint (Île-de-France) en 2013, évoluant quelque part entre deux des trois amiraux du metal symphonique sus-cités, à savoir Nightwish et Epica, d'une part, et Xandria, Amberian Dawn et Dark Sarah, de l'autre. Après avoir subi quelques revers, peu à peu le line up du groupe s'est étoffé, et finalement solidifié autour de ses cinq membres, à savoir : la frontwoman Karen Hau ; le claviériste Stéphane Cléret (ex-Tears Of Angels, ex-Concordence) ; le guitariste Guillaume Baeyens (ex-Erynies, ex-Antheria) ; le batteur Eric Tabourier (Nydvind, ex-Penumbra, ex-Seide, ex-Temple Of Baal), en remplacement de Vincent Forrestier (Hellefty) en 2014 ; le bassiste Renal, succédant en 2017 à Pascal Allaire (ex-Concordence, ex-Tears Of Angels). De cette étroite collaboration naît une modeste démo éponyme de 4 titres, au demeurant engageants, dynamiques et parfois romantiques, jouissant de compositions techniquement rigoureuses et déjà identifiables, parfois orientalisantes, et de paroles à la fine plume tout au long des 23 minutes de notre parcours auditif.

Au moment où sévissent Delain, Epica, Leaves' Eyes, Xandria, et autres cadors du metal symphonique, aux quatre coins du continent européen, essayer de se frayer un chemin pour se hisser parmi les valeurs montantes du genre n'est pas chose aisée pour les nouveaux entrants, loin s'en faut. C'est pourquoi, quelques mois à peine après sa création, le groupe francilien s'est adonné à ses propres compositions tout en reprenant quelques standards de Nightwish et Epica. Une façon singulière de se rapprocher de ses sources sans trahir le nouvel élan d'inspiration dont se pare son premier et prudent opus.

Si une inspiration féconde transpire par tous les pores de cette offrande, on regrettera toutefois une qualité d'enregistrement perfectible, laissant passer quelques grésillements, de gênantes saturations, et un mix étouffant par moments les lignes de chant. Une ingénierie du son plutôt friable qu'il faudra dépasser pour accéder à la substantifique moelle de l'oeuvre. L'énergisant « Caged Tiger » en est une illustration. Celui-ci dissémine ses riffs corrosifs et virevoltants à la manière d'Amberian Dawn, nous renvoyant dès lors à l'époque de « River of Tuoni ». Si l'on appréciera les gimmicks à la lead guitare corroborés aux délicates inflexions lyriques de la mezzo-soprano ainsi que les captatrices variations rythmiques, tout comme l'atmosphère orientalisante dans le sillage de Xandria à l'instar de leur 3ème album « India », l'écoute est desservie par moult sonorités parasites et une surabondance d'aigus, fatigants sur la durée.

Mais lorsque le collectif ralentit un poil la cadence et qu'il pare sa toile de colorations plus chatoyantes, ces lacunaires finitions s'envoleraient comme par magie. D'une part, l'opératique « Vampire's Masquerade » est un intrigant et voluptueux mid tempo aux faux airs d'un Epica des premiers émois eu égard à ses harmoniques, avec un zeste de Dark Sarah quant à son atmosphère d'ensemble, éminemment classique. Surprenant tant par ses variations oratoires que par ses changements de tonalité et ses brisures de rythme, calé sur une ligne mélodique avenante enjolivée par les gracieuses et libertaires volutes de la déesse, ce morceau capte et maintient l'attention de bout en bout. Ce faisant, s'il conviendra de les revoir, les irrégularités logistiques constatées tendent à sa se faire oublier. Un tour de force réussi par nos acolytes, en somme. Dans cette mouvance, mystérieux et enivrant de par son parfum capiteux venu d'Orient, à mi-chemin entre Dark Sarah et Epica, le mid tempo « Tragedy » délivre de complexes ponts techniques mais parfaitement insérés, relayant opportunément les passages oralisés et finement entonnés par la jeune diva, à la façon d'Heidi Parviainen. Si l'énergie déployée ne manque pas à l'appel et nous interpelle, ce sont surtout les effets de contraste rythmique qui rendent la piste apte à nous retenir plus que de raison. Au maître instrument à touches de fermer la marche, pianissimo.

S'il se montre plutôt à son aise dans les passages en up et mid tempo, les moments intimistes du combo font aussi partie de son arsenal de séduction. Ses mots bleus prennent alors tout leur sens et une saveur particulièrement agréable. Ainsi, de subtils arpèges au piano s'accouplent aux caressantes patines oratoires de la maîtresse de cérémonie sur « Chant à la Lune », caressante et émouvante ballade atmosphérique que pourraient lui envier nombre de ses homologues générationnels. Entonnée en voix non lyrique et en français, cette tendre sérénade, d'où se perçoivent les glaçants hurlements d'un loup au clair de lune, se révèle plus magnétique encore au fil des écoutes.

Résultat des courses : Le combo francilien a beaucoup appris de ses maîtres inspirateurs pour nous livrer ses premières et infiltrantes portées, qu'on aurait toutefois espérées un poil plus originales et mélodiquement moins convenues. S'il n'a tari ni d'inspiration ni de compétences techniques, il lui faudra cependant digérer ses sources d'influence pour les faire siennes afin de gagner en épaisseur artistique. Si l'atmosphère d'ensemble envoûte autant que les lignes mélodiques séduisent, on aurait non moins apprécié que le quintet puisse diversifier les exercices de style (instrumentaux, duos, fresques...) pour nous rallier plus largement à sa cause. Cela étant, le potentiel affiché laisse augurer de bons espoirs d'ascension dans son registre metal d'affiliation. Dans l'attente d'un éventuel album full length, on pourra conseiller à l'amateur de metal symphonique à chant féminin d'aller jeter une oreille attentive à ce premier essai, pour le plaisir de la découverte. Et qui sait, il se pourrait que l'adhésion l'emporte...

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