Liste des groupes Deathcore Ocean Of Illusions Ocean of Illusions

Ocean of Illusions fait parti de ces nombres exorbitants de formations américaines de Deathcore à produire des toiles sans jamais trouver le véritable moyen de réellement sortir du lot. Car se montrer personnel dans un genre qui ne fait place quasiment qu’à la violence, l’agressivité, la cruauté et parfois la technicité est devenue chose compliquée. Alors oui, il y a toujours ces artistes qui font preuve de réelle authenticité sans tomber dans le cliché ringard d’un genre où on retrouve la plupart du temps une batterie prédominante et des breakdowns, en veux-tu en voilà. Mais ces fameux maîtres finissent un jour ou l’autre à abandonner l’idée de construire ce qui pourrait être une chance inouïe de devenir une véritable légende et tombent soit dans une simplicité déconcertante, soit sombrent dans l’oubli le plus profond.

Loin est le temps des lauriers et des acclamations pour notre quintuor. Malgré des idées fortes intéressantes avec entre autres, une mélodicité que l’on entend assez rarement dans leur genre de prédilection, un vocaliste apportant un travail technique très stupéfiant, des touches djent ajoutant une perspective moderne et novatrice et une volonté à vouloir se détacher de toute banalité, nos Américains en ont oublié un point essentiel : le mixage. Il s’agit certes d’une auto-production mais certains, même faute de gros moyens, arrivent à un résultat où l’ensemble est cohérent et plaisant à écouter. Malheureusement, dans le cas de nos musiciens, l’importance des percussions a trop été mis en avant par rapport au reste, créant une harmonie déséquilibrée, presque indigeste.

Avec cet EP éponyme, nous espérons que les défauts d’antan ont été corrigé (surtout après trois ans d’absence) et que d’autres ne feront pas surface, ce qui provoquerait un véritable gâchis. Ce qui surprend au premier abord, c’est cette aisance déjà omniprésente lors du précédent opus de passer d’une teinte mélodique, pour ne pas dire symphonique à une teinte beaucoup plus pesante, redoutable et dramatique : Mask of Sanity en est un parfait exemple avec son intro enchanteresse pour finalement basculer dans la noirceur la plus angoissante. Mais ce qui est sûrement le plus magistral et le plus abouti dans cette galette est de mélanger ces deux facettes pour ne créer qu’un seul ensemble qui est à la fois séduisante et torturant, tout en prenant en compte ce qui faisait également le charme de notre quintuor lors de leurs premières compositions, à savoir les pattes djent et l’aspect contemporain. Le morceau qui représente le mieux cette fusion parfaite est sans aucun doute Paradigm Of Lies.

Mais n’oublions pas que nous avons affaire à une formation qui est là également pour envoyer du lourd, tout simplement. Et comme parfois, les habitudes les plus basiques peuvent encore se relever être bigrement efficaces, pourquoi s’en priver ? Donc oui, nous sommes en présence de quelques breakdowns qui feront du bien à notre tête dont le plus impressionnant, celui que nous appellerons le headbang de la mort, celui de l’outro du dernier morceau de cette toile, presque inhumain mais tellement jouissif que l’on ne s’en lasse pas. On a également le privilège d’avoir un morceau purement death, sans superflus, sans ajouts, que du traditionnel qui n’est pas forcément déplaisant dans le cas présent mais peut-être un peu en deçà du reste : Jaws Of The Infinite.

Le vocal, comme dans la dernière composition, est toujours aussi curieux et personnel, avec des screams accomplis où on a presque l’impression qu’il s’agit de black metal, ce qui permet entre autres de pouvoir se détacher de la masse qui mise plus sur des growls dégoûtants et bien gras. Le mixage, quant à lui, est nettement mieux réalisé que jadis : l’équilibre entre les matériaux est notable, ce qui offre une écoute plus confortable, sans pour autant enlever la méchanceté des chansons.

Cet EP éponyme nous offre un voyage envoûtant dans des fonds encore inexplorés. Notre quintuor continue de se montrer aussi extravagant sans pour autant faire de pâles copies d’anciens dessins et montre un visage plus convaincant. Le temps y est-il pour quelque chose ? Sans aucun doute. Il nous faudra tout le même l’ultime réponse lors de la prochaine sortie de nos Américains. En tout cas, le chemin choisi est le bon et il semble donc normal de suivre cette formation de plus près, pour peut-être encore plus d’ébahissements.