Obscura

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16/20
Nom du groupe Gallia
Nom de l'album Obscura
Type Album
Date de parution 02 Septembre 2022
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album4

Tracklist

1.
 Aperture
Ecouter01:18
2.
 Return of Time
Ecouter04:44
3.
 Blackout Queen
Ecouter03:33
4.
 Mirage
Ecouter04:41
5.
 Reflection
Ecouter05:05
6.
 Path of the Nomad
Ecouter04:13
7.
 Free Me
Ecouter02:35
8.
 Spirit of the Sea
Ecouter04:03
9.
 Chaos
Ecouter04:21
10.
 Euphoria
Ecouter04:12
11.
 Tears of Gold
Ecouter07:32
12.
 New World
Ecouter05:13

Durée totale : 51:30

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Gallia



Chronique @ ericb4

11 Septembre 2022

Quand la fragile chrysalide se mue en un majestueux monarque...

Nous ayant laissés sur le souvenir mitigé d'un tâtonnant « Everflow », le combo belge originaire de Stevoort se sera laissé le temps nécessaire pour espérer relever la barre, pas moins de trois longues années séparant cet introductif EP de son successeur, « Obscura » ; une auto-production généreuse de ses 51 minutes où se dispatchent 12 pistes inédites et jouissant chacune d'une production d'ensemble désormais plus affûtée. Enregistré, mixé et mastérisé au Project Zero Studio par Yarne Heylen, le bassiste de Carnation, également sollicité par Cathubodua, Epinikion, Lemuria, Exoto, entre autres, pour la production de certains de leurs albums, l'opulent méfait ne laisse filtrer que fort peu de sonorités résiduelles tout en offrant une belle profondeur de champ acoustique. Et même si un léger sous-mixage des lignes de chant s'observe à nouveau, le groupe a compensé cette relative carence par des arrangements de fort bonne facture. Il semble que l'on soit dès lors entré dans une tout autre dimension...

Dans ce dessein, le line-up a fait l'objet d'un remaniement de fond, le quintet originel cofondé en 2015 par le lead guitariste et compositeur Yannick Maris et le bassiste Laurens Vandebroek se voyant alors mué en un quartet, nos deux maîtres d'oeuvre comptant désormais dans leurs rangs : la frontwoman et parolière Elyn Vandenwyngaert et Ties Jehoul (Kerbeross), en remplacement de Dieter Vantilt, à la batterie, le guitariste rythmique Davy Coningx ayant, quant à lui, quitté le navire.
De cette étroite collaboration émane un propos rock'n'metal mélodico-symphonique aux touches cinématiques, théâtrales et folk, soit, dans le sillage coalisé de Delain, Nightwish, Xandria, Within Temptation, Beyond The Black, Eluveitie, Elane et Lyriel ; une évolution stylistique qui a pour corolaire un travail sur l'image plus élaboré aujourd'hui qu'hier. Aussi, pour mettre les petits plats dans les grands, l'artwork d'inspiration fantastique et au trait affiné relève de la patte de Gogo Melone, chanteuse/claviériste de Aeonian Sorrow, Elysia et Luna Obscura, mais aussi, et surtout, prolifique graphiste (AfterTime, Mercy Isle, Red Moon Architect, Vetrar Draugurinn, As The Sun Falls...). Mais entrons sans plus attendre dans la soute du vaisseau amiral pour une traversée

Quand il nous projette sur une terre de lave en fusion, le collectif belge trouve bien souvent les clés pour nous assigner à résidence. Ainsi, passée la cinématique et somme toute dispensable entame instrumentale, « Aperture », c'est une succession de pistes enflammées et des plus magnétiques qui attend le chaland. A commencer par sa voisine de bobine, « Return of Time », vibrant et ''xandrien'' up tempo aux riffs épais, disséminant de puissants coups de boutoir et recelant un refrain immersif à souhait, mis en exergue par les chatoyantes inflexions de la sirène. Dans cette énergie, on n'éludera pas davantage le tubesque « Path of the Nomad » ; à mi-chemin entre Delain et Beyond The Black, l'entraînante proposition se pare de couplets bien customisés relayés chacun d'un refrain catchy que la princesse, eu égard à ses cristallines volutes, se charge d'enorgueillir. On pourra non moins se voir happé tant par le seyant paysage de notes que par les sidérantes montées en régime du corps orchestral que revêt « Euphoria », mid/up tempo symphonique folk au carrefour entre Xandria et Lyriel. Mais le magicien aurait encore bien d'autres tours dans sa manche en réserve...

Tout aussi impulsives, et pourtant moins directement inscriptibles dans les charts, d'autres plages pourront non moins aspirer le tympan du chaland. Ce qu'atteste, en premier lieu, « Blackout Queen », pulsionnel effort rock'n'metal symphonique aux riffs acérés adossés à une sanguine rythmique, dans la veine d'un Within Temptation dernière mouture. Disséminant une énergie aisément communicative et recelant des enchaînements intra piste des plus sécurisants, cet éruptif manifeste poussera assurément à un headbang bien senti. Dans cette mouvance, on retiendra encore le ''nightwishien'' « Reflection » tant pour sa théâtralité que pour ses effets de contrastes atmosphériques et vocaux ; l'innocence des notes acidulées jaillissant d'une doucereuse boîte à musique alternant avec la virulence des accélérations rythmiques, des choeurs d'enfants trouvant leur pendant dans les anxiogènes impulsions de la belle.

Lorsque le convoi instrumental ralentit un tantinet sa cadence, le combo parvient à nouveau à nous retenir, un peu malgré nous. Ce que prouve, d'une part, « Mirage », ''delainien'' mid tempo à l'atmosphère cabaret un brin surannée ; variant ses phases rythmiques à l'envi, doté d'un refrain chavirant et se clôturant par quelques notes échappées d'un piano mélancolique, l'original propos s'affranchit quelque peu des codes du genre pour une immersion susceptible de laisser quelques traces dans les mémoires. Dans cette dynamique, l'énigmatique et ''elanien'' « Spirit of the Sea », lui, nous immerge dans une ambiance roots, l'enivrant effort nous faisant ainsi cohabiter l'espace d'un instant avec les esprits. Et la sauce prend, là encore. Pourvu de vrombissantes lignes de basse, recelant un infiltrant cheminement d'harmoniques et assorti d'un troublant sitar indien, « Chaos », pour sa part, nous cale dans un espace symphonique folk, à la confluence de Xandria (première mouture), Delain et Lyriel ; autre hit en puissance à mettre à l'actif de nos acolytes.

Dans ses phases intimistes, la troupe nous octroie quelques moments de pure jouissance auditive. Aussi sera-t-on happé d'un claquement de doigts par les vibes enchanteresses insufflées par « Free Me », ballade folk aux sonorités tribales et d'une sensibilité à fleur de peau. Relevé d'une délicate mandoline et mis en habits de soie par les troublantes modulations de la maîtresse de cérémonie, le violoneux effort se fait des plus frissonnants. On regrettera cependant la brièveté du message musical, le chaland ne disposant que de 2:35 minutes pour se sustenter. D'une durée bien plus généreuse et éminemment pénétrante, « New World » se pose telle une ballade progressive que n'auraient nullement reniée ni Xandria ni Beyond The Black. Pourvu de sensibles arpèges au piano, d'une insoupçonnée montée en puissance et de choeurs venus prêter main forte à la princesse dans ses déambulations, le moment suspendu se charge en émotion au fil de sa progression, atteignant son point d'orgue lors du final en crescendo. Une manière habile de fermer la marche...

Mais, selon votre humble serviteur, ce serait à l'aune de leur pièce en actes d'obédience metal symphonique progressif que nos compères seraient au faîte de leur art. Ainsi, l'épique et complexe fresque « Tears of Gold » déroule ses quelque 7:32 minutes d'un spectacle aux nombreux rebondissements, cristallisés pour l'essentiel par les ponts technicistes dispensés. Dans ce vaste champ de turbulences, les coups de théâtre que nous réserve la mystérieuse offrande comme les poignantes oscillations de la déesse retiendront plus d'une âme rétive. A la fois surpris et quelque peu bousculé, sans pour autant se voir désarçonné par le propos, on se surprend à remettre le couvert sitôt l'ultime mesure évanouie. Chapeau bas.

Pour son retour, le quartet belge lance un pavé dans la mare, le propos qu'il nous livre nous éloignant quelque peu des balbutiants arpèges de ses débuts. Diversifié sur les plans atmosphérique et rythmique, varié quant aux exercices de style dispensés, laissant entrevoir une once d'originalité, se dotant, en prime, d'une ingénierie du son désormais plus soignée et d'un petit supplément d'âme, cet essai place dès lors le combo en bonne position pour s'imposer parmi les valeurs montantes de ce si couru registre metal. Quelques finitions restent, certes, à parfaire, et d'aucuns auraient sans doute souhaité l'octroi de l'un ou l'autre duo pour se sustenter. Des sentes mélodiques travaillées en profondeur et dorénavant bien plus immersives, une technicité instrumentale et vocale bien huilée, et un sceau désormais plus personnel accolé à leurs compositions, sont autant d'arguments plaidant néanmoins en la faveur de nos quatre belligérants. Quand la fragile chrysalide se mue en un majestueux monarque...

Note : 15,5/20

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