Oblivion

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17/20
Nom du groupe Exxiles
Nom de l'album Oblivion
Type Album
Date de parution 26 Mai 2015
Style MusicalPower Progressif
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1. A Better Legacy 05:27
2. Hopelessness 06:47
3. Anthem of Lies 03:46
4. Page of the Night 04:09
5. Introspective 07:28
6. Dictator of Trust 04:40
7. Llorona 04:42
8. Entropy 05:54
9. Awakening Pt. I (Dark Renaissance) 05:39
10. The Messenger 04:39
11. Rise 09:36
Total playing time 1:02:47

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Exxiles


Chronique @ LeLoupArctique

15 Septembre 2015

L'ambition n'est pas un défaut, mais il faut savoir en faire son alliée

Mondialisation : dimension mondiale donnée à des échanges économiques et/ou culturels, notamment grâce à l'ouverture des frontières, à la multiplication des acteurs, et aux nouveaux moyens de communication.

J'aurais apprécié au bac d'histoire-géographie tomber sur un sujet de ce style : ''En quoi les projets de Metal Opera sont-ils issus de la mondialisation ?'' Au vu du nombre incessant de nouveaux projets de ce type que l'on voit passer chaque année, j'aurais eu de quoi remplir ma copie-double. Parmi les précurseurs, on trouve évidemment l'Avantasia de Tobias Sammet et Ayreon d'Arjen Lucassen, ceux par qui tout a commencé et qui ont vite suscité des vocations. Puis Aina. Puis Soulspell, Epysode, Roswell Six, Shadrane, Nergard, Lalu, Avalon, Lucid Dreaming, Legend of Valley Doom, Reign of the Architect, Melted Space, Foreign, j'en passe … Et il faut désormais compter avec Exxiles.

Exxiles est le nouveau projet du batteur mexicain Mauricio Bustamante, qui n'est pas un type récemment arrivé dans le circuit puisqu'en plus d'un petit groupe du nom d'Evangelium, c'est lui qui fut à l'origine du projet Reign of the Architect avec Yuval Kramer sorti en 2013. S'il s'est rapidement séparé de ses compères israéliens, il n'a pas arrêté de composer pour autant, et il nous présente très rapidement Oblivion, premier album de son nouveau groupe. Cet opus est prévu comme le premier d'une trilogie conceptuelle, dont le premier volet évoque le sujet de la loyauté sous tous ses aspects. Comme dans tout Metal Opera qui se respecte, Exxiles bénéficie d'une liste d'invités conséquente et de qualité – je vous laisse juger par vous-même : Mike Lepond (Symphony X), Zak Stevens (Savatage), Chris Caffery (Savatage), Gus Monsanto (Revolution Renaissance), Marcela Bovio (Stream of Passion) ou encore Mats Haugen (Circus Maximus). Ajoutez à ceci une tracklist de plus d'une heure, une pochette pas laide, une distribution par Nightmare Records, et vous aurez un produit estampillé ''Power Progressif Symphonique'' tout ce qu'il y a de plus attrayant.

Quant au contenu intrinsèque de ce nouveau projet, précisons tout d'abord que ceux qui avaient apprécié l'album de Reign of the Architect ne seront absolument pas dépaysés ; ils retrouveront ici les mêmes riffs secs et virtuoses, agrémentés de touches symphoniques relativement parcimonieuses, le tout enrobé de parties vocales théâtrales. Il faut bien dire que l'ensemble est assez séduisant, tant le compositeur œuvre dans des domaines peu conformistes et qu'il maîtrise sur le bout des doigts. Les capacités des invités sont judicieusement utilisées (la voix rocailleuse de Zak Stevens sur le morceau d'ouverture, ou les volutes lyriques de Marcela Bovio sur la Llorona). En même temps, le contraire aurait été difficile, tellement l'univers d'Exxiles se rapproche de ceux de ses invités. On pense effectivement souvent à Symphony X pour la période la plus Heavy du groupe américain (à partir de Paradise Lost) sur des titres comme Dictator of Trust ou Entropy. Pourquoi pas aussi du Savatage (époque The Wake of Magellan) ou encore du Stream of Passion des débuts, avec l'influence d'Arjen Lucassen.

Là où Exxiles pose ses marques avec une certaine réussite, c'est dans l'expression de mélodies bien plus sombres, presqu'apocalyptiques, à grand renfort de violons mélancoliques. Les guitares sont mobilisées pour des riffs tranchants, de même que les voix dans un registre assez Power Metal (Gus Monsanto fait des merveilles en diversifiant son spectre vocal), par exemple sur le très bon Messenger ou le gigantesque final Rise. Un mot aussi à propos de la très touchante Llorona : il s'agit à la base d'une chanson folklorique mexicaine à propos d'une bien triste légende, celle de la pleureuse qui, la nuit, attirait à elle les hommes dans leurs songes pour les tuer. La reprise est superbe, bien plus mélancolique que celle de Mägo de Oz, et Marcela y fait des merveilles.

En revanche, ne croyez pas cet opus exempt de défauts, il en a quelques uns, et étrangement les mêmes que Reign of the Architect. Certains morceaux sont en-dessous du lot, notamment le très calme Page of the Night, souffrant d'un chant assez poussif et de mélodies sans grand intérêt. Plusieurs fois on retrouve des placements vocaux bancals ou maladroits, voire qui se superposent sans que l'on comprenne pourquoi (voir Hopelessness). Exxiles choisit aussi de placer quelques bruitages, à interpréter comme une mise dans l'ambiance – je les interprète comme une faute de goût (cf. les mitraillettes à la fin de A Better Legacy). L'autre reproche important à adresser à Exxiles, c'est le choix de vocalistes au timbre guère très différent de l'un à l'autre, toujours dans un style Power rocailleux à la Russell Allen. On a du coup l'impression d'entendre l'album d'un groupe normal, alors que le principe du metal opéra aurait pu donner plus de variété.

Avec les quelques pépites citées précédemment, on peut aisément reconnaître que le bougre Mauricio Bustamente a un certain talent. Il se débrouille de mieux en mieux pour créer des atmosphères sombres et poignantes, tout en sachant tirer le meilleur des musiciens qu'il a sous la main. Cependant, il gagnerait toujours à travailler encore plus ses morceaux, afin de proposer des mélodies encore plus intéressantes et originales, quitte à se détacher de ses influences. Quand on voit que Reign of the Architect était sorti seulement en 2013, et que pendant ce temps il a réuni un nombre hallucinant d'invités pour un concept abouti sur trois albums, on se dit que l'ambition devrait être au minimum tempérée. L'ambition n'est pas un défaut, mais il faut savoir en faire son alliée.


Quant à la réponse à la question en début de chronique, puisque Exxiles se réclame comme un groupe réel, j'attends qu'il montre que la mondialisation est concrète par des concerts, que j'irai voir très volontiers.

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