Il y a des groupes qui ne connaissent pas la crise en Grèce et qui arrivent malgré tout à composer et à sortir des albums, comme
Nyne par exemple. Originaire d'Athènes et formé en 2002, ce combo a de quoi faire parler de lui dans le monde du black metal industriel. Jouant sur les expérimentations, il est difficile de coller une étiquette précise sur sa musique, et rien que les termes « black industriel » restent limités. Car
Nyne, c'est avant tout un mélange de cyber black, de black symphonique, et de space black metal.
2012 est l'année de la consécration pour
Nyne qui sort enfin son premier album, six ans après une démo prometteuse et révélatrice d'un groupe en devenir. Les Grecs arrivent tout de même à rentrer en studio (Lunatech Sounds Studios) pour cette offrande galactique et puissante très portée sur les ambiances. Le quintette a véritablement su s'adapter afin de se trouver une réelle identité et il faut dire que leur post black ne ressemble pas énormément à tout ce qu'on peut entendre ces temps-ci. Les thématiques, toutefois, ont beaucoup été utilisées par les groupes de black symphonique des 90's - tout début 2000, et en cela, on ne sera pas étonnés de découvrir des touches spatiales à la
Sirius sur « Infrequency » entres autres. On découvrira aussi le côté embarquant et cosmique de
The Kovenant (« Necropolis »), les enveloppes froides de
Samael période «
Eternal », les bidouilles cybernétiques et synthétiques (« Synthetic
Dawn »), et ce, bercés par une aura noire et maléfique propre au black metal.
Nyne arrive donc à intégrer tous ces éléments au même niveau ci bien que l'auditeur ne se retrouve pas perdu dans un amas de beat électroniques d'une part, de parties black de l'autre ou de parties plus portées sur les éléments industriels. Le mélange est donc homogène, même si des morceaux font davantage la part belle au côté spatial et atmosphérique des compositions. De ce côté là, il est clair qu'on est servi, et même si ce sont les claviers qui ont un rôle important, la vélocité des guitares, la rapidité du rythme et la hargne du chant apportent énormément de force aux douze pistes de
Nyne, qui ne lésine vraiment pas sur l'agressivité et la bestialité synthétique. Ainsi, les blasts sont à l'honneur sur un « Sequence » très symphonique. Les amateurs de black symphonique aux touches électroniques à la
Shade Empire, par exemple, pourront peut-être y trouver leur compte.
A l'écoute d'un morceau comme « Machina », on est en droit de se demander quel est le style précis de
Nyne, car c'est sans doute là qu'on se rend compte de la pluralité de son black metal. Est-ce Cyber ? Electro ? Symphonique ? Tout ça à la fois en réalité. Et ce n'est pas un « Constellation of Fear » qui nous dira le contraire avec sa patte spatiale impériale, tel un voyage dans les méandres de l'infini accompagné de guitares très tranchantes et d'une voix on ne peut plus maléfique.
Finalement, ceux qui en avaient assez du black industriel plat et sans âme pourront peut-être trouver en
Nyne une entité on ne peut plus intéressante et vivante, avec des compositions très efficaces et prenantes. On notera une petite ressemblance dans quelques introductions, mais les Grecs ont le mérite d'offrir un album fourni et foudroyant, entre cyber black, black symphonique et black électronique. Une belle réussite en somme, que les amateurs de space black metal se doivent de découvrir.
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