La source metal suisse est décidément intarissable ; voici donc l'un de ses derniers rejetons parmi les plus turbulents, j'ai nommé
Kess'khtak, fondé en 2007, originaire de Genève et composé de Mateo et Flo au chant, de Fouad à la guitare, de Julz à la basse et de Adrien à la batterie. Après un spilt avec
Juggernaut en 2008, puis la publication d'un Ep "
May Not Be the One You Want" en 2010,
Kess'khtak publie son premier long format avec "
Nurturing Conditions For Rupture", toujours sous la houlette de Jéjé Lapin, spécialiste du genre et connu pour s'être déjà occupé de
Mumakil et de
Blockheads.
Vous l'avez compris avec les références sus-citées,
Kess'khtak ne fait pas dans le "sleaze rock" mais bel et bien dans le "grind-death", brutal et sans concession. "Algorithm of hate" ne me fait pas mentir et déboule tel un panzer au milieu d'un combat pour tout écraser sur son passage ; nous voilà parachutés en plein milieu d'un champ de bataille, j'entends même les balles siffler au-dessus de ma tête, c'est véritablement la guerre. "
Nurturing Conditions For Rupture" est composé de neuf titres pour autant de déflagrations, la différenciation de ces dernières se fera en comparant leur degré d'intensité, la palme revenant assurément à "Algorithm of hate", "Spacegoat" et "S.I.C.K". KESS'KHTAK essaie aussi de varier leurs compositions en proposant des rythmiques plus lourdes et plus lentes comme "Diffusing discord", "
Ripped", ou "Compulsary silence", ce qui renforce l'impact du disque.
Cependant, "
Nurturing Conditions For Rupture" comporte son lot de faiblesses et notamment le fait d'avoir deux chanteurs. En effet, la question se pose du pourquoi du comment avoir deux hurleurs qui éructent dans le même registre vocal. Les deux voix sont tellement proches qu'il est impossible de distinguer Mateo de Flo, cela confère à une certaine linéarité. De plus, même si la brutalité inhérente au style est bien présente, aucun morceau ne ressort vraiment du lot. Ce disque est une sorte de masse compacte qu'il est parfois difficile d'appréhender. Pour finir, vingt-quatre minutes pour un album, c'est quand même un peu maigre même si le genre impose une durée limitée, un groupe comme
Napalm death est lui capable d'assurer plus de quarante minutes sans aucun répit et sans aucune monotonie.
Un premier disque comporte des qualités et des défauts et, chez
Kess'khtak, les qualités et les défauts sont en parfait équilibre. Il faut signaler le son énorme de ce disque où chaque instrument remplit l'espace sonore à merveille. On regrettera cependant l'absence de moments forts et le registre vocal similaire des deux chanteurs. A surveiller malgré tout.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire