Nucleus

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16/20
Nom du groupe Witchcraft (SWE)
Nom de l'album Nucleus
Type Album
Date de parution 15 Janvier 2016
Labels Nuclear Blast
Style MusicalDoom Metal
Membres possèdant cet album32

Tracklist

1.
 Malstroem
 
2.
 Theory of Consequence
 
3.
 The Outcast
Ecouter
4.
 Nucleus
 
5.
 An Exorcism of Doubts
 
6.
 The Obsessed
 
7.
 To Transcend Bitterness
 
8.
 Helpless
 
9.
 Breakdown
 

Bonus
10.
 Chasing Rainbows
 

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Witchcraft (SWE)



Chronique @ Bakounine

04 Mars 2016

Witchcraft revient vers ses origines doom, mais pas seulement

Orchid, Kadavar, The Vintage Caravan, Blues Pills, Graveyard, Gold, Uncle Acid and the Deadbeats, Witchcraft... Qu'ont en commun tous ces groupes ?
Et bien tout simplement de tenir la dragée haute dans la scène metal, ou, au choix, d'être cantonnés à cette dernière en faisant une musique qui, dans les années 60-70, aurait été classée comme du rock, hard-rock au mieux, avec certes une production un peu plus moderne question matériel malgré les efforts faits en général pour sonner revival, mais qui, aujourd'hui, à la lueur de la dichotomie de l'industrie de la musique qui a majoritairement délaissé tout un pan de la musique rock, apparaissent largement plus underground que s'ils avaient été créés quelques décennies auparavant...
Anormal ? Pas forcément au niveau du sens de l'histoire, le même constat peut se tisser sur les artistes jazz ou reggae actuels, mais au vu de leurs qualités intrinsèques, on peut le dire...


Witchcraft (on parle ici bien sûr des Suédois) est le plus ancien des groupes cités ci-dessus et avait donc pris une certaine avance, ils existaient même avant les regrettés The Devil's Blood, le combo du regretté génie perturbé Selim Lemouchi, groupe qui avait été une vraie révolution sur la scène metal et probablement une des grandes inspirations du processus qui a propulsé ce mouvement post-70's sur le devant de la scène. Il faut dire que la première période du groupe était finalement assez doom malgré quelques aspects plus heavy et que c'est avec leur retour en quintet après une pause de cinq ans avec un line-up totalement chamboulé, une voix plus claire et des intentionnalités plus heavy sur « Legend » en 2012 qu'on peut réellement dire qu'ils ont rejoint cette scène. La tournée qui avait été débutée derrière avait malheureusement été annulée en cours pour des raisons de santé, ce qui n'avait pas empêché le groupe de repasser en France, avec brio d'ailleurs au Hellfest. Depuis, le temps a passé sans trop de nouvelles, et c'est donc début 2016 que l'on retrouve les Suédois sur le devant de la scène. L'improbable Magnus Pelander a de nouveau totalement chamboulé son line-up (on rappelle que l'intégralité du line-up avait déjà été modifié pour l'album précédent) et le groupe se présente comme dans ses vieilles années dans une structure en trio, Magnus retrouvant donc l'usage de la guitare et est désormais masqué et accompagné de deux membres aux noms mystérieux :Tobias Anger et Rage Widerberg.


L'album tranche directement dans le ton avec son illustre prédécesseur par un rendu nettement plus sombre, à l'image de cette introduction entre Bathory et Jethro Tull en faveur d'un retour vers des aspects plus doom metal, avec un premier titre « Maelstroem » d'une lenteur et d'une lourdeur bien plus pachydermiques que ce que nous proposait « Legend » et moins heavy par la suite avec un retour vers des compositions tenant plus d'un Sabbath que des guitares zeppelinesques que l'on trouvait sur ce dernier. L'aspect est également plus mélancolique et c'est ce qui dominera sur cet album, malgré la variété des structures.
Ainsi, entre le heavy doom à la Saint-Vitus des deux minutes de « Theory of Consequence » et le quart d'heure progressif tirant sur le folk qu'est Nucleus aux inspirations tantôt Floydiennes tantôt Jethro Tullesques avec ces passages de flûtes que l'on retrouvera à pas mal d'autres endroits dans l'album pour un rendu rappelant les Canadiens de Blood Ceremony, ainsi que des chœurs planants épiques et aériens, il n'y a que peu de choses communes finalement sauf la voix de Magnus et un certain esprit moins léger que sur « Legend ». Certains titres font le lien entre les deux, tel « An Exercise of Doubts » qui unit des passages tirant sur le stoner à des longs passages acoustiques très mélodieux...


L'ensemble n'est pas seulement plus sombre et moins heavy mais également plus varié, avec des passages qui n'auraient pas pu exister dans les productions précédentes, ainsi la conclusion du dernier morceau de l'album « Breakdown » et ses cordes épiques. Et c'est en fait en trompe-l’œil que se pose « The Outcast », premier morceau révélé qui est probablement le plus proche de ce que l'on pouvait entendre sur « Legend » ; qui même si ce dernier a quand même marqué une vraie étape dans la vie du projet avec le recentrage sur sa voix qu'a effectué Magnus Pelander qui semble payer puisqu'elle semble ici meilleure que jamais, quand bien même le bougre a repris la guitare, avec un vrai talent bien qu'elles demeurent moins présentes que sur le précédent album qui était le plus orienté « hard-rock à guitare » ; est finalement assez loin du virage pris sur ce petit dernier.


Ainsi, loin de décevoir, « Nucleus » prend amplement le pas déjà fort conséquent qu'avait imprimé « Legend » en son temps dans le terreau du revival-hard-rock, tout en marquant une nouvelle ère, plus variée. Là où il y a quatre ans, le but ressenti était plus d'envoyer un vrai album bien heavy pour décoller un petit peu l'étiquette doom, qui leur restait sous les sandales depuis leurs deux premières productions, ici on sent que Pelander et consorts ont sciemment varié leur propos en s'affirmant comme entité à part entière en reprenant tout ce qui fait la base de leur musique : ces différents aspects doom sabbathiens, hard-rock, stoner, rock 60's à la the Doors, rock progressif, etc, tout en y apportant moult éléments nouveaux avec une diversité de propos méritoire et finalement pas si attendue que ça. Il est difficile de classer le niveau de ces deux productions puisqu'elles sont en fait, tant dans leurs objectifs, leurs conceptions ou leurs ambiances générales, assez complémentaires, difficile également de prédire l'avenir du groupe, tant son leader a tendance à guider sa barque de manière chaotique, irrégulière et inattendue.
Peut-être que dans deux ans, on aura mis de côté l'existence du groupe, tout en attendant à moitié qu'il revienne de nouveau sous une autre forme pour nous sortir un nouvel album de qualité ?
En fait, c'est peut-être ça qui caractérise le mieux Witchcraft, une insaisissable énigme musicale, largement au-dessus de la norme en terme de qualité et d'inspiration, qui revient de temps à autres de manière fugace et passagère pour nous ravir ? L'avenir sera là pour infirmer ou confirmer mes dires...

6 Commentaires

9 J'aime

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Hellsheimer - 05 Mars 2016: Très bon album :-)
Merci.
Silent_Flight - 07 Mars 2016: Moins direct mais pas moins efficace pour autant, une bouffée d'air frais dans une belle discographie.
Luthor - 08 Mars 2016: Assez déçu, perso. Non pas que l'album soit foncièrement mauvais, mais je le trouve plat et sans aucune prise de risque (ce qui, pour un groupe qui vient de refaire à neuf son line-up et sort don 5ème disque, est un peu dommage). "The Outcast" sort vraiment du lot, pour le reste je me suis assez ennuyé à réécouter des riffs déja entendu des centaines de fois ailleurs. Maintenant, "Legend" m'avait déçu aussi à la sortie et je l'avait réévalué à la hausse plusieurs mois plus tard, donc ce n'est pas dit que ça ne me fasse pas pareil pour "Nucleus". Reste que, compte tenu de la concurrence très sévère dans le genre aujourd'hui, sortir un album qui sent trop la redite et dans lequel, comme le dit Catherine_Blake, le côté dââââârk fait beaucoup trop surjoué, pour moi c'est un faux pas.

A voir pour la suite, mais il y a franchement mieux dans le genre à aller écouter pour l'instant cette année (tiens, le nouveau Brimstone Coven, au hasard).

Par contre très bonne chro', c'est un chouette plaisir de lecture.
David_Bordg - 17 Janvier 2017: superbe album qui a sa place dans un top 10!merveilleux!
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