Nourishing the Disaster to Come

Liste des groupes Black Metal Berlial Nourishing the Disaster to Come
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17/20
Nom du groupe Berlial
Nom de l'album Nourishing the Disaster to Come
Type Album
Date de parution 07 Fevrier 2025
Style MusicalBlack Metal
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 The Last Dance
 07:10
2.
 Nouveau Monde
 05:50
3.
 We Deserve to Fall Again
 12:45
4.
 Ivresse de la Finitude
 08:58
5.
 Nourishing the Disaster to Come
 04:23
6.
 Le Néant pour Éternité
 07:56

Durée totale : 47:02

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Berlial


Chronique @ JeanEdernDesecrator

08 Fevrier 2025

Le fleuve mort du chaos bleu

Une des sensations les plus intriguantes que procure la musique, c'est de nous amener là où on ne l'attendait pas. Je pensais, vu de loin , que Berlial serait du genre à produire un black fonceur mélangé simplement de passages gaze, voilà ce qui arrive quand on survole trop vite un seul morceau, ah, ah. Mais comme vous vous en doutez, le groupe s'est chargé de me faire démentir....

Il y avait de quoi se méfier un peu, déjà avec le bel artwork de Jeff Grimal, entre peinture figurative et abstraite, qui se trouve à mi-chemin entre surréalisme et impressionnisme (un Claude Monet devenu taré ?), comme des élucubrations colorées sur le bleu d'un Styx passage entre la vie et la mort, où s'est écrasé un Soyouz chu de son orbite... Ça fait des vacances, venant du black, le bleu ciel, non ?

Formé en pleine période covid, Berlial doit son nom à un accouplement de lettres entre Belial, lieutenant de Satan, et Beria, ancien responsable du NKVD sous le régime de Staline. Après avoir commencé en trio, le duo se compose maintenant de HellSod (guitares, basse, chant et programmation) et Czh (chant principal, claviers, paroles). En 2022, leur premier LP "Enfants de Putains" avait propulsé un jet de black polymorphe sombre, brut et iconoclaste, qu'ils avaient mélangé à toutes leurs influences, gaze, death, post rock, avec parfois de gros power chords quasi neo.

Son deuxième long format est né lui aussi pendant la pandémie, et avec l'expérience emmagasinée en studio pour le premier LP, ils ont pu préparer efficacement leurs compos et boucler son enregistrement en quatre jours seulement. "Nourishing the Disaster to Come" est paru le 7 février 2025 chez Source Atone Records et Kingdom Music.


Si l'album commence sur des synthés computer d'un genre d'Exorciste pacifié, et semble ensuite foncer sur l'autoroute du black moderne ; Berlial change de visage plusieurs fois au cours d'un même morceau : les longues étendues de black désespéré , plombées de double grosse caisse, et déchirées par les vocaux abrasifs et rageurs, sont entrecoupées de passages black gaze. Rien que d'attendu, donc ?

Avec six pistes pour cet album de quarante sept minutes, Berlial s'exprime dorénavant sur la longueur, particulièrement sur l'envoûtant "We Deserve to Fall Again" qui dépasse les douze minutes.
Cela permet au duo de distiller l'ambiance de ce dernier : une introduction psychédélique devient cauchemardesque, avec des claviers seventies pervertis par une ambiance de dictature claustrophobique, ponctué d'extraits de discours et d'intermèdes de cuivres chauds et mélancoliques et de piano.

Plus l'opus avance, et plus ses chemins se diversifient et se perdent. La simplicité du début disparait, et on se dit que tout devient possible arrivé en son beau milieu. Il se dégage à la fois une impression de décadence profonde, en bute à un ordre rectiligne qui se voudrait immuable et d'une révolte criée par la voix accusatrice et désabusée.

Ça se finit en blast apocalyptiquement implacable sur "Nouveau Monde", sur fond de claviers, rendant cette juxtaposition plus efficace qu'une overdose de couches. On retrouve parfois la naïveté black de certaines mélodies en mode majeur, comme sur le break calme au milieu de "Ivresse de la Finitude", qui fait ensuite pencher le morceau vers un liturgisme dévoyé.

Le français est parfois choisi pour asséner des textes violemment crus, notamment "Nouveau Monde" ou "We Deserve to Fall Again" avec leurs coupures de chant parlé sur lequelles la voix s'écorche, puis se déchire de plus en plus).

Ce nouveau tableau auditif de Berlial représente un bond en avant par rapport au premier. En terme de son, il est plus produit dans le bon sens du terme, avec des instruments mieux liés ensemble et avec les vocaux, dans les médiums du spectre. Cela met en valeur l'ampleur des compositions, sans perdre de sa subversion, met de la clarté dans son aspect chaotique, en étant encore plus évocateur dans son approche mélodique. C'est le genre d'album qu'on a envie de réécouter à peine terminé, car dans son âpreté, il ne vous a pas laissé rentrer complètement dans son essence : je n' avais pas été pris par le single, mais dans son entièreté, il m'a amené à l'endroit dont je parlais en introduction : là où je ne m'attendais pas à être, un sourire aux lèvres.



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