Liste des groupes Hard Rock Metral Notre Regard

Petite Annonce:

Chroniqueur bien sous tout rapport (enfin presque) cherche âme charitable capable de l'éclairer sur le pourquoi du comment du choix d'un nom aussi abscons (et accessoirement aussi absurde).

Éventuellement, il serait appréciable que ce bienfaiteur puisse également lui expliquer les motivations commerciales de certains labels lorsqu'ils acceptent de sortir des produits aussi, comment dire, datés (et accessoirement aussi ratés).



Metral, formation cannoise née au début des années 80, sort, enfin, après plus de trente ans peu prolixe, son premier album baptisé Notre Regard. Un disque sur lequel il s'acharne à pratiquer un Heavy Metal à la Française symptomatique de ces années 80, mais en prenant un soin particulier à l'expurger de tout ce qu'il avait de meilleur pour n'en garder que les stéréotypes et les clichés. En résulte une œuvre pénible aux chants caricaturaux, aux riffs sans intérêts, aux compositions sans âme, à la production désuète et aux textes dans la langue de Molière d'une faiblesse abyssale.

Prenons, par exemple, ce Nightmare essoufflé et poussiéreux dont les volutes mélodiques nous évoquent immanquablement les Brutes de Trust (Marche ou Crève (1981)) et dont le refrain est inlassablement scandé, sans aucune forme de subtilité. Cette chanson qui entame ce manifeste finit par épuiser nos bienveillances les plus bienveillantes après seulement quelques minutes d'écoute. Tout comme les désespérants Les Seigneurs, Le Monde est Fatigué ou Génération Perdue. Monsieur Jones et La Route Sera Bien Longue seront, sans doute, quant à elles, les pires pistes de cet opus. Deux horreurs qu'il nous sera bien difficile de départager.

Abordons maintenant le sujet le plus épineux concernant ce méfait, à savoir ses textes. Est-il réellement possible de penser que de telles sottises puissent séduire autre chose qu'un public d'irréductibles, qui pour des raisons obscures, demeurent acquis à la cause de Metral? Il est sidérant de voir comment cette formation enfile ici les lieux communs et clichés évitant avec un soin admirable toutes formes de poésie qui aurait pu offrir un charme infime à des titres d'une banalité achevée. Prenons donc quelques exemples afin d'illustrer cette faillite complète. Dans le titre Monsieur Jones, dont on ne saisit pas bien s'il fait ou non référence au fameux héros de Steven Spielberg tant les paroles sont évasives, on a quand même droit à des passages de la teneur de "Son avenir il y croit vraiment. A ses idées, pleinement." Sur La Route sera bien Longue, un hommage appuyé au Héros du Rock, des discours tels que " Dans cette vie j'ai rencontré beaucoup de personnes...Un jour ils m'ont dit. Le Rock est une passion. Il faut que tu continues. La route est longue. Continue ta route. Continue ton combat" ou encore, toujours sur la même piste tels que "Il m'a dit que la jeunesse. C'est le garant de l'éternité. La vie est une histoire fragile. Je rends hommage. Ces hommes sont des stars. Ces hommes sont des étoiles. Le Rock est un roman. Je continue ma route. Continue ta route. Continue ton combat." Consternant.

Même en cherchant dans les entrailles les plus profondes de cette bête immonde, rien n'est susceptible de faire naître ne serait-ce qu'une once de lumière. Seule l'obscurité règne ici et ces titres demeurent impuissants à s'inscrire dans une quelconque modernité actuelle, et, simplement, dans une quelconque efficacité un tant soit peu convaincante. Passez donc votre chemin sur cet opus hautement dispensable et, si le cœur vous en dit, intéressez-vous plutôt aux récentes sorties de Killers, Manigance, ADX ou Vulcain qui, elles, ont beaucoup plus à offrir que ce piètre Notre Regard.