Not Fakin' It

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17/20
Nom du groupe Michael Monroe
Nom de l'album Not Fakin' It
Type Album
Date de parution 1989
Labels Polygram
Style MusicalGlam Rock
Membres possèdant cet album29

Tracklist

1. Dead, Jail or Rock'n'Roll
2. While You Were Looking at Me
3. She's No Angel
4. All Night with the Lights on
5. Not Fakin' It
6. Shakedown
7. Man with No Eyes
8. Love Is Thicker Than Blood
9. Smoke Screen
10. Thrill Me

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Michael Monroe


Chronique @ adrien86fr

07 Mars 2011

Fakin' It...

Matti Fagerholm, né le 17 juin 1962 à Helsinki, Finlande ; 1m85 pour 77 kg. Non, il ne s’agit pas d’une courte et plus qu’approximative biographie d’un ex-joueur professionnel de hockey sur glace ayant fait dans les années 80 les beaux jours des New York Islanders ou des Detroit Red Wings et accessoirement le bonheur des jeunes collectionneurs de trading cards Upper Deck dans les cours de récréation des elementary schools du Canada et des régions froides des Etats-Unis, mais bel et bien du godfather du sleaze rock en personne. Connu du grand public et plus particulièrement des amateurs de hard rock d’obédience glamour sous le pseudonyme évocateur de Michael Monroe, ce dernier fut le vocaliste/saxophoniste du mythique et inénarrable Hanoi Rocks, groupe sleaze finlandais auteur en 1984 du chef d’œuvre du genre « Two Steps from the Move » sans lequel W. Axl Rose serait probablement aujourd’hui un redneck anonyme croupissant depuis de nombreuses années dans une cellule de 10m2 d’une county jail de l’Indiana, sympathisant du Ku Klux Klan local et accroc à son banc de musculation autant qu’à l’arrière-train de son jeune et frêle compagnon de chambrée de surcroit.

Auteur de cinq très bon albums aux inspirations pluridimensionnelles qui façonnent progressivement l’identité unique et originale du sleaze rock et qui séduisent de plus en plus Hollywood et ses club rock alors gavés du heavy metal FM des Dokken, Quiet Riot et consorts, tout semble aller comme sur des roulettes pour le combo maquillé d’Helsinki jusqu’à cette tragique et fatidique nuit de décembre 1984 ou recevant et faisant la fête avec ses confrères scandinaves, un Vince Neil de Mötley Crüe déjà bien imbibé décide de faire monter le batteur Nicholas « Razzle » Dingley à bord de sa vrombissante De Tomaso Pantera orange pour l’accompagner jusqu’au liquor store le plus proche afin de réapprovisionner en alcool une soirée déjà bien arrosée qui bat alors son plein au rythme du rock n’ roll et des gémissements de plaisir de la dizaine de bimbos/groupies à peine majeures chargées ce soir là de divertir et de vider les bourses des guests du chanteur de l’équipe bariolée… Pleurant son défunt percussionniste et malgré avoir essayé de le remplacer par Terry Chimes (ex The Clash, futur Black Sabbath), Hanoi Rocks splitte et voit dès lors ses membres s’envoler vers de nouveaux horizons : les guitaristes Andy McCoy et Nasty Suicide iront former les éphémères The Suicide Twins et The Cherry Bombz alors que le bassiste Sam Yaffa formera le non moins bref Chain Gang avant de jouer pour Johnny Thunders le temps de quelques gigs et de rejoindre plus tard le combo san franciscain Jetboy. Michael Monroe quant à lui s’installe à New York pour y monter son groupe solo. Après la parution en 1988 d’un premier album intitulé « Nights Are So Long » passé relativement inaperçu car autoproduit et n’ayant pas bénéficié d’un effort promotionnel adéquat, Michael Monroe sort un an plus tard « Not Fakin’ It » sur Mercury Records.

Que serait le sleaze rock sans ses soli d’harmonica ? Pas grand-chose et suicidaire aurait été la démarche d’un Monroe décidant de ne pas réintroduire la marque de fabrique ayant fait le succès d’Hanoi Rocks sur la musique de son projet solo. Ainsi sur le premier « Dead, Jail or Rock N’ Roll », l’androgyne peroxydé aux pommettes on ne peut plus saillantes ne tarde pas à rappeler à l’auditeur que sa vision du rock n’ roll ne se limite pas à deux guitares, une basse et à une batterie. Le morceau se laisse écouter mais à défaut d’être réellement bon, il frappe néanmoins l’auditeur quant à sa très bonne production. Effectivement, alors qu’Hanoi Rocks avait habitué ce dernier à un sleaze rock plein de feelings et marqué par un son plutôt garage qui lui allait si bien sur des albums tels que les très bons « Oriental Beat » et autres « Back To Mystery City » ; « Not Fakin’ It » semble être l’antithèse même des années 1981-1984 qui voyaient alors le groupe être conceptuellement et musicalement beaucoup plus proche des New York Dolls ou des Dead Boys de Stiv Bators que des hard rock bands habitués des premières places du Billboard 200 autant que des foudres de Tipper Gore et de son risible Parents Music Resource Center. Trop bien produit pour être honnête et sans véritable originalité, tels sont les principaux reproches que l’auditeur peut faire à ce premier véritable album solo de Michael Monroe à mesure que défilent des titres relativement peu inspirés et trop formatés hard rock US de la fin des années 80 pour constituer une démarche réellement intéressante et constructive dans la discographie de Fagerholm. Les « While You Were Looking At Me », « She’s No Angel », “Shakedown”, “Love Is Thicker Than Blood” et autres “Thrill Me” sont autant de pseudo hymnes sleaze qui certes ; possèdent tous leur lot de soli de Gretsch, d’harmonica et de saxophone ; mais dont le caractère contrefait finit par ennuyer et rendre irrémédiablement les secondes à écouter le disque aussi longues que des heures.

Difficile donc d’avaler la pilule d’une telle déception pour qui considère l’œuvre d’Hanoi Rocks à part dans le paysage du hard rock de la décennie 80. A quoi bon vouloir à tout prix épouser les modes de son époque lorsque l’on est un artiste connu et reconnu, qui plus est instigateur d’un style alors au sommet de sa gloire et de son inspiration ? Les backing vocals de Steven Van Zandt (Bruce Springsteen and the E-Street Band) sur une grande partie des titres du disque n’y changent rien ; “Not Fakin’ It” s’avère être un album mal nommé car frappant d’un manque d’authenticité criant et d’une personnalité fragile. Emanant d’un jeune groupe inconnu au bataillon originaire du trou du cul du Wyoming ou de l’Arkansas, cette galette aurait été une bonne surprise, mais lorsque l’on se nomme Michael Monroe, l’écart de comportement est difficilement pardonnable. Parce qu’il est nécessaire et vital de positiver en toute circonstance, tâchons de distinguer le morceau « Smoke Screen » du reste stérile de l’opus. Coécrite par Van Zandt, cette jolie ballade traitant des peurs humaines se veut être le point le plus intéressant d’un album qu’il conviendra à juste titre d’oublier au risque d’avoir à l’associer avec les très bons premiers albums des Pierres d’Hanoi. Même si elle parvient à se laisser écouter et même apprécier, cette ballade intimiste colle néanmoins difficilement à la personnalité de Michael Monroe, si bien qu’on aurait inconsciemment tendance à en imputer la plus grande paternité à Van Zandt. En effet, « Smoke Screen » respire un certain feeling springsteenien ; relativement working class et réfléchi, si bien qu’il aurait certainement eu sa place non pas dans le tracklisting d’un album du Boss mais peut être sur la B-side d’un single de l’excellent et personnel « Tunnel of Love » par exemple.

A mille lieux du très inspiré sleaze rock des premiers Hanoi, ce premier véritable album solo de Michael Monroe se veut être une démarche qui laissera le fan on ne peut plus dubitatif face aux réelles velléités ayant animé son géniteur à travers ce disque sans véritable âme et difficilement audible jusqu’à son terme. Symbole au choix d’un conformisme éhonté, d’un cruel manque d’inspiration, ou pire encore ; d’une course effrénée aux billets verts pour assumer financièrement son train de vie new-yorkais, «(Not) Fakin’ It » ne mérite l’attention que des die hard fans d’Hanoi Rocks pour se rendre compte que Monroe possède comme tous les grands artistes de ce monde ses paradoxes et ses zones d’ombre qui contribuent immanquablement à forger le mythe et à entretenir la légende. Pour les autres, jetez vous sur les immuables et intemporels « Self Destruction Blues », « Back To Mystery City » et autres « Two Steps from the Move » ; vous n’en serez qu’agréablement surpris.

20 Commentaires

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adrien86fr - 25 Décembre 2017:

Après une bonne série de réécoutes, je constate que j'étais plus sévère avec ce disque il y a 7 ans qu'aujourd'hui, comme le dis Art' il faut appréhender ce "Not Fakin' It" en faisant relativement abstraction de l'oeuvre du fougueux, insouciant et spontané Hanoi Rocks,  sinon la chute est assez brutale. Remis dans le contexte du démarrage réel de la seconde partie de carrière de Monroe et des grosses productions hard des années 89-91, l'album passe mieux mais ne me transcende pas malgré la présence de petites perles telles "All night with the lights on" et ma personal favorite "Smoke screen",  nageant au milieu de morceaux moins convaincants. En attendant de me trouver le "Nights are so Long" à prix décent et en version CD (COMPACT DISC RULES), j'ai vraiment hâte de revoir le sleaze godfather sur scène..

ZazPanzer - 28 Octobre 2020:

Adrien dit "J'ai vraiment hâte de revoir le sleaze godfather sur scène" : on n'aura pas fait semblant ce soir là !! Quel souvenir...

Je reviens poser quelques mots ici car je me plonge depuis quelques semaines dans la discographie de Nazareth, et j'ai découvert hier avec stupeur que le titre de Michael "NOT FAKIN' IT" est en fait une cover du mythique band écossais (album Loud'N'Proud - 1973) !!! Bien indiqué dans les crédits, j'ai vérifié... Comme quoi on ne décortique jamais asssez bien les innersleeves... Sur ce même (excellent) album, on trouve également le titre TEENAGE NERVOUS BREAKDOWN que Mike reprendra en 1992 sur le Jerusalem Slim ! Album référentiel donc que ce Nazareth et sa magnifique pochette, je vous invite à le découvrir si ce n'est déjà fait.

adrien86fr - 31 Octobre 2020:

Merci Zaz pour cette précision fort intéressante.. Incroyable également que Michael ait baptisé cet album après le titre de la cover. J'ai remarqué que sur pas mal d'albums de hard US de cette période (late 80's early 90's), il y avait des covers qui n'y paraissent pas et qu'il faille en effet, décortiquer les crédits et faire ses propres recherches pour trouver qu'il s'agisse de reprises.

PhuckingPhiphi - 01 Novembre 2020:

Que voilà un album réjouissant ! Si je ne devais en garder qu'un de la fructueuse carrière solo de MM, je crois que ça serait celui-ci, malgré la qualité constante des dernières années. Alors, c'est vrai, on n'est pas à proprement parler dans la continuité d'Hanoï Rocks, mais finalement, est-ce le plus important ? Le fun est là, ça rocke quand même foutrement bien, en fin de compte je n'en demande pas plus.

Sinon, pour ma part, j'avais bien identifié "Not Fakin' It" comme une reprise de Nazareth, mais à part un visionnage fugitif de l'originale sur Youtube, j'avoue que je ne m'y étais par intéressé plus que ça. Je viens de commander l'album "Loud'N"Proud" (dont elle est issue) pour bien me punir, na ! Sinon, "She's no Angel" est une reprise aussi, me semble-t-il, mais de je-ne-sais-plus-qui.

Merci pour la kro Adrien ! :)

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