Liste des groupes Heavy Metal Fire Wizzard North Wind Tales

Le printemps commence à pointer le bout de son nez, l'atmosphère glacial de l'hiver laisse place au soleil et à sa douce chaleur.
Mais en Bourgogne existe un groupe qui diffuse encore un souffle hivernal, et ce groupe c'est Fire Wizzard.
Né en 2007, cette formation formée par un certain Thor Matt Neldor, chanteur/guitariste verra plus tard dans ses rangs deux nouveaux membres, Arthur et Haedwar, respectivement guitariste et claviériste/chanteur. C'est en 2009 que "Fire Wizzard" est finalement complété par le bassiste Val et le batteur Axel.
Après avoir donné une bonne brassée de concerts, la formation part au Studio PE à Besançon afin d'enregistrer un premier EP.

Que va donc donner ce premier effort? Un coup d'oeil à la pochette.
On observe déjà des airs de grimoire, ou de coffret tout dépend du point de vue. La présentation se veux soignée et sobre, nom du groupe écris dans un bleu qui gèlerais presque les doigts, accompagné du titre de l'EP qui donne très vite une idée du contenu "North Wind Tales"... Le tout sur fond noir avec quatre sortes de déchirures sur chaque coin. Old school, faut avouer que ça en jette.

A peine remis des quelques émotions procurés par un packaging assez révélateur, que la première piste est en route. "Welcome to the North Wind Tales" ouvre donc l'EP, avec une ambiance qui n'ets pas sans rappeler les grands noms heavy metal/power metal tels que Iced Earth, Iron Maiden, 3 Inches Of Blood, Hammerfall... On est comme transporté directement dans les pays Scandinaves, droit vers les hautes montagnes, c'ets très loin d'être déplaisant, autant le dire tout de suite, ce groupe sait coller de l'ambiance avec le label "Dans Ta Face". Lorsque résonne les premières notes de guitare, l'atmosphère épique prend une tournure beaucoup plus intense. On s'y croirait presque, pour ma part j'avais l'impression d'être un viking traversant les montages escarpés... C'est dire...

Des chuchotements, comme un appel, cela renforce encore une fois le tableau, du grand art il faut l'avouer.
Le reste de la formation se lance et nous embarque dans une traversée médiévale qui sens déjà la sueur. "However Cold The Rain" surgit d'un seul coup, enclenché par un batteur qui nous flanche une jolie descente de toms précédé d'un phrasé à la double pédale rapide, s'accordant méchamment bien avec les guitares.
Bon sang quelle énergie! Et c'est lorsque le chanteur entre en jeu qu'on atteint un degré plus haut dans le domaine de l'épique, on en sentirais presque le souffle glacial de l'hiver nous transpercer la peau.
On ressent les influences des groupes cités plus tôt, mais l'un d'entre eux s'en approche bien plus, c'est Hammerfall. C'est loin d'être un mal, mais il faut avouer que dans le domaine du heavy/power mélodique, proposer un son qui se détache du reste est un défi de taille.
Lorsque le refrain montre sa face, le chant hargneux de Thor Matt Neldor est alors accompagné par le chant mélodieux de Haedwar, mais il y a comme un léger problème qui fait que c'est un peu dur de bien en profiter, car ses vocaux sont assez discret et donc rapidement couverts par Thor Matt Neldor. Le morceau s'achève avec un solo de guitare des plus aérien, tout comme le reste de l'instrumental, offrant une base bien solide nécessaire à l'appui du solo.

Place à "Ancient Black Moon", sonnant carrément plus folk, avec des éléments proches de la sonorité d'Amon Amarth ou d'un 3 Inches of Blood. Cette fois -ci nous avons droit à des growls puissants et nets, ce qui laisse dire que le travail de ce côté là est bien poussé.
Alternant les passages rapides et hargneux et les passages lents et aériens, Fire Wizzard nous montre ce qu'il sait faire de mieux en la matière, et on est comme scotché devant autant de savoir-faire.
D'ailleurs j'aimerais parler un peu plus de ces passages aériens dont le morceaux est doté, tutoyant presque une ambiance black metal qui n'est pas sans rappeler "All Shall Fall" de Immortal. Cela agît presque comme une drogue, on a le sentiment de se retrouver en face d'un pic de montagne, orné d'une lune blanche et complète, entouré d'un halo de lumière déformé par les nuages... Un paysage nocturne absolument magnifique...
"Ancient Black Moon" aspire à la grandeur, à l'envie de gravir des montages armé d'une hache avec pour fond un paysage dessiné par une forêt de résineux et par une terre déformée traçant des formes toutes plus irrégulières les unes les autres.

Après deux pistes concluant cet EP de la façon la plus digne, on reste encore ébahit devant autant d'énergie, autant de volonté... Cette sonorité profonde et quelque peu émouvante aide à ne pas lâcher le morceau. L'ambiance mystique est toujours au rendez-vous, guitares, batterie, chants et claviers nous accompagnant dans une tornade sans fin.
Les instrument s'allient à merveille, on n'en loupe pas un bout comme un charognard.
Malgré le fait que le chant clair de Haedwar se fait par moment assez peu présent, l'ensemble se révèle bien équilibré et pas trop poussif.
Le concept n'est certes pas révolutionnaire, mais Fire Wizzard est une expérience à ne pas rater. Affichant une sonorité old school, de riffs puissants et percutants, de solos qui tachent et de voix s'alliant parfaitement au style, "North Wind Tales" se révèle être un premier effort remarquable!

Fire Wizzard est certes jeune, mais il est des groupes qui possèdent un certain talent qui se remarque alors très rapidement. Avec "North Wind Tales", le groupe nous offre une expérience digne de ce nom, laissant présager de grandes choses pour l'avenir.
Avec un EP de cette trempe, les mâconnais frappent très fort dans le milieu de l'underground, avec une prod' de qualité mais qui aurait mérité de s'attarder un peu plus sur le chant clair.
S'appuyant sur des influences plus que solides, la personnalité n'en reste pas moins très marquée, évitant de sombrer dans le plagiat sans saveur.

Habitués des sonorités heavy/power mélodique, fans d'Amon Amarth, 3 Inches of Blood, Iced Earth, Iron Maiden, mais aussi à ces fans de black metal à la recherche de nouveautés mais aussi aux bon vieux métalleux qui aiment quand ça fait mal tout en gardant de la classe, jetez-vous comme des voraces sur une occasion pareille vous n'allez pas le regretter!

La profusion des supports mais, surtout, la simplicité avec laquelle ceux-ci sont devenus désormais accessibles, par le biais d'outil performant facile d'utilisation et dont la popularisation exponentielle a dépassé l'entendement, aura eu l'énorme faculté de révéler, à nous tous, la face la plus souterraine d'un art qui, parfois, préférait se dissimuler dans les interstices d'une ombre opportune. Désormais quiconque joue de la musique, même au fin fond de sa cave, même égaré en des terres hostiles aux noms improbables, dispose de suffisamment de vecteurs de communication pour exposer au monde entier ses travaux même les plus anodins. Pourtant il va de soi que cette démocratisation la plus libertaire n'aura pas eu que des effets heureux. Sans plus aucun filtre, sans plus aucun intermédiaire et sans plus aucun regard professionnel sur leurs atermoiements même les plus insignifiants, nombreux se sont, en effet, soudainement décrétés comme de dignes héritiers créatifs. Pourtant le talent ne se décrète pas et si cette mise en lumière aura été révélatrice du meilleur, elle aura aussi consacré le pire.

L'autre désavantage handicapant de cette nouvelle ouverture sur le monde demeure cette quantité de groupes qui ne cesse d'augmenter toujours et encore. Face à cette abondance, difficile d'extraire le bon grain de l'ivraie. Au final ces outils de communication, alliés des plus fidèles capables de transcender l'art, sont donc aussi leurs plus néfastes adversaires.

Pourquoi un tel préambule?
Parce qu'il va falloir, une fois encore, évoquer le cas épineux du Heavy Speed/Heavy/Power Metal à l'orée de ce North Wind Tales de Fire Wizzard. Et parce qu'il va falloir aussi, une fois encore, parler de ce genre qui ne parvient décidément pas à trouver des alternatives exemptes d'un certain classicisme. Bien évidemment le conformisme n'est pas nécessairement un élément à charge condamnant le prévenu à un échafaud systématique. Et d'ailleurs Fire Wizzard, fondé en 2007 autour du guitariste chanteur Thor Matt Neldor, a suffisamment d'arguments pour séduire un auditoire pourtant saturé de telle production. Au son de cet EP, intitulé North Wind Tales, il arrive, en effet, à nous proposer une musique dans laquelle il sera aisé de reconnaître une filiation germanique évidente. Ce lien de parenté, outres musical, se ressent très fortement dans les chants plaisant de Thor Matt Neldor. Il n'est donc pas inopportun de faire l'analogie entre la musique proposée par ce groupe et celle de Grave Digger ou autre Blind Guardian.

Si cette expression musicale n'a donc rien de tout à fait inhabituelle, et qu'elle demeure enfermée dans certains poncifs obligatoires pesants tels que l'aspect épique, elle reste pourtant très appréciable. Et ce d'autant plus que Fire Wizzard ne rechigne pas à, subrepticement, aller s'égarer en des contrés plus extrêmes conférant ainsi une certaine nuance heureuse à son propos. De telle sorte qu'on peut y entendre quelques voix plus âpres et gutturales propres au Death, et d'autres plus écorchés propre au Black (However Cold the Rain ou encore, par exemple, Ancient Black Moon). Bien évidemment, il ne s'agit pas là de dénaturer un propos qui reste résolument Heavy mais simplement de lui apporter une teinte plus personnelle très respectable.

Dans cet ensemble à la production soignée où chaque élément occupe un espace adéquat, notamment les claviers discrets excellemment évocateurs là où d'ordinaire ils sont envahissants, ces musiciens démontrent donc un certain talent. Et à dire vrai seul Introduction - Welcome to the North Wind Tales, instrumental préliminaire interminablement long, vient semer une once d'amertume. Dans une œuvre aussi courte et aussi exalté il vient, en effet, jeter un certain trouble. Etonnamment paisible, entamant l'intensité de l'ensemble, il déséquilibre quelque peu l'œuvre.

Ce premier pas, outre quelques défauts mineurs, nous révèle donc un potentiel prometteur qui, selon votre humble serviteur, n'est pas à négliger. Sans bouleverser le paysage, Fire Wizzard nous en propose une vision personnelle intéressante aux nuances vers lesquelles ils devront, à mon sens, plus encore s'aventurer.