Deuxième album pour les finlandais de
Dark Days Ahead, "
North Star Blues" fait suite à "The Long
Road South", premier méfait du groupe ayant vu le jour deux années auparavant. Peu de changements à l'horizon si ce n'est un logo flambant neuf, les cinq compères poursuivent leur collaboration avec le label local Inverse Records. Les artworks ne semblent définitivement pas être la spécialité du groupe puisqu'après le premier assez moyen, celui-ci s’avérera au mieux bâclé, au pire carrément enfantin.
Cependant comme toujours c'est avant tout la musique qui sera le juge de paix. D'ailleurs en parlant de musique, il faut savoir que le style pratiqué par
Dark Days Ahead ne se prête pas forcément à une seule étiquette. Groove metal pour certains, le combo emprunte des éléments à des univers musicaux pour le moins divers. On retrouve bel et bien l'aspect pêchu et les riffs acérés propres au mélodeath ("
Blood Sweet & Broken
Neck", "Between The Walls Of
Fire") mais la coloration de ces riffs nous met tout de suite la puce à l'oreille.
On peut en effet sentir une saveur hard/heavy assez prononcée sur la plupart d'entre eux, groovy, entraînants et bien propices au headbang ("Yesterday's Noose","Fail To Believe"). Cette coloration très surprenante à première vue est un élément fondamental de la musique du combo, mise en valeur par des compositions mid-tempo assez simples mais d'une efficacité et d'un groove imparable, procurant dès lors un plaisir évident à l'écoute. Même la ballade hard-rock y passe avec l'excellent "Last Day Of Light" qui n'en fait jamais trop mais affiche une grande sobriété, avec le seul soutien de la guitare sèche sur le couplet.
Dans cette optique, la performance du vocaliste est un atout majeur : Tony Kaikkonen, qui avait participé au projet mélodeath "
Sons Of Aeon" l'an dernier montre ici une palette infiniment plus étendue. S'il utilise une nouvelle fois son scream pour dynamiser les parties les plus musclées, il n'hésite pas à se lâcher sur le chant clair, prenant parfois des accents délicieux à la Pål Mathiesen (
Chrome Division) sur les couplets jouissifs de "Yesterday's Noose" ou livrant un chant clair dépouillé et poignant sur la ballade pré-citée.
Misant avant tout sur la notion de plaisir avec son mélange détonant de mélodeath et de hard/heavy,
Dark Days Ahead réussit très bien sa mission. Si "
North Star Blues" n'est ni un album mémorable, ni une révolution, il offre cependant près de 38 minutes d'authenticité et de bonnes vibrations. Un effort honnête offert par des musiciens qui semblent aimer ce qu'ils font et ne pas s’embarrasser d'autres considérations.
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