Non Omnis Moriar

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6/20
Nom du groupe Meyhnach
Nom de l'album Non Omnis Moriar
Type Album
Date de parution 24 Novembre 2017
Style MusicalBlack Avantgardiste
Membres possèdant cet album4

Tracklist

1.
 Alcohonaut Diary
 
2.
 Tarred Orchid
 
3.
 Psy Low
 
4.
 In My Nightmares Circus
 
5.
 The Gutters Underneath
 
6.
 Cenobites
 
7.
 On the Eternal Sea
 
8.
 Nocturnal Caravan
 
9.
 Moonshine Beam
 
10.
 Non Omnis Moriar
 

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Meyhnach


Chronique @ Icare

27 Novembre 2017

R.I.P Meynach (1991-2017)…

N’importe quel amateur un tant soit peu confirmé de la scène black française connaît le nom de Meyhnach. Chanteur et leader charismatique de feu Mütiilation qui pour beaucoup a écrit l’une des pages les plus remarquables et emblématiques du metal noir français, Willy Roussel de son vrai nom a également fait partie de plusieurs formations plus qu’intéressantes à l’identité musicale souvent forte et radicale (Hell Militia ou Doctor Livingstone, entre autres).
Du coup, lorsque j’ai vu que le musicien sortait un album solo sur Osmose sous son propre patronyme, j’ai été piqué d’une curiosité enthousiaste et j’ai attendu avec une certaine impatience de recevoir la promo de Non Omnis Moriar. Aaaaah, si j’avais su…


L’album s’ouvre sur un Alcohonaut Diary mou et répétitif : une boîte à musique égraine quelques notes cristallines sur un bourdonnement sifflant, avant qu’un grognement abyssal qui se transforme en râle agonisant ne vienne emplir l’espace sonore. Le riff principal, bien que simplissime, fonctionne au début plutôt bien avec le poum tchak ultra binaire de la batterie, mais le morceau manque clairement d’épaisseur et d’ambition, se complaisant dans un minimalisme navrant : le tempo est ultra basique, la boîte à rythme (la batterie ?) ne se permettant aucune incursion plus audacieuse, le son des guitares manque cruellement de puissance, et la voix du frontman s'apparente à un grognement poussif plus ou moins rauque sans intensité qui ne véhicule que trop peu d’émotions, ce qui fait qu’on s’ennuie vite. Bref un morceau bancal et peu inspiré…

… Et qui est à l’image de ce Non Omnis Moriar tout entier, c’est bien le problème.
D’accord, on trouve bien quelques ambiances intéressantes, notamment ces bidouillages électroniques sur Psy Low, le début maladif de Tarred Orchid passé ce sample intemrinable, sur lequel la voix claire apathique et désarticulée du chanteur fait son petit effet sur cette mélodie morbide, le riff traînant et sale de In my Nightmare Circus, le up tempo de Nocturnal Caravan, morceau qui nous sort un peu de notre torpeur), mais d’une manière générale, le tout est bien trop minimaliste, vide et anémique pour convaincre, les morceaux reposant principalement sur un ou deux riffs au maximum s’étirant de trop longues minutes sur un rythme lent et atrophié qui ne varie jamais. Les auditeurs indulgents remarqueront que Meynach a tenté d’habiller ses titres, et qu’un travail sur les arrangements et les effets est à noter (la fin de Psy Low, le début de Moonshine Beam aux airs burzumiens), mais malheureusement, il manque le principal, à savoir le corps de la musique, qui est ici trop inconsistant : jeu de guitare pauvre et manquant d’intensité, rythme soporifique, vocaux monocordes et irritants sans conviction, le sieur semble prendre du plaisir à nous imposer ses délires psychédéliques, étalant son manque d’inspiration pendant dix titres inter-minables (d’accord, elle était facile celle-là !) pour une durée totale de quand même 64 minutes.

Bon, on peut tout de même reconnaître une chose à cet album, c’est que, par le biais de ses mélodies fatiguées et pauvres, il nous entraîne malgré nous dans un univers de noirceur, d’indigence, de déchéance et de maladie, surtout via cette voix vidée de toute substance qui s’apparente à un long râle glaireux sans puissance. Visiblement, Meynach a voulu exorciser bon nombre de ses démons, et vu la gueule de Non Omnis Moriar, sa vie semble ne pas avoir été une partie de plaisir tant le bonhomme paraît à bout, tant moralement que physiquement ; ceci dit, le tout n’est pas assez profond et consistant pour nous happer pleinement, et seuls les plus patients – masochistes ? – d’entre nous parviendront à percevoir et éventuellement apprécier cette ambiance flottante et indécise qui, il faut bien le reconnaître, reste l’intérêt principal de ce premier full lenght à l’attrait musical quasiment nul.

Bon, comme je n’aime pas casser gratuitement et que je n’ai strictement rien contre Willy Roussel, il est grand temps de terminer cette chronique. Normalement, lorsqu’un être vivant souffre à la mort, on essaye d’abréger ses souffrances, ne serait-ce que par compassion, mais Osmose ne semble pas l’avoir compris, poussant la cruauté jusqu'à offrir à Meyhnach 68 minutes pour prolonger son agonie. Comme l’indique le titre de cet album, l’homme n’est peut-être pas tout à fait mort, mais musicalement, son règne semble bel et bien terminé. R.I.P Meynach (1991-2017)…

2 Commentaires

6 J'aime

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Antonin_Martin - 01 Décembre 2017:

Merci pour le papier et bonne chronique. J'ai zieuté le trailer et ça ne me donne même pas envie d'écouter l'album. C'est chiant, répétitif, ça manque cruellement de conviction et de profondeur, ça fleure bon la redondance et ça manque de passion. En somme, c'est assez basique niveau riffing comme tu l'as décrit, dù à cette structure trop minimaliste dans le jeu et je dois dire que c'est franchement penant d'écouter les mêmes riffs qui tournent inlassablement en rond. J'ai tout de même écouté un morceau en avant première de ce full-lenght, et tes dires se confirment : perso je n'accroche pas au chant de Meynach ici sans intensité et d'une immense platitude. Et pourtant, j'adore son chant entonné chez Mutiilation, c'est la preuve formelle que le bonhomme a mal vieilli, une décrépitude  musicale notable se confirme . Sa brève rupture avec Sektemtum et son bref passage au Hellfest ne lui ont pas réussi. Bref, c'est décevant et même cette cover ne me donne même pas envie. Autant j'appréciais son art noir dans cette grande oeuvre qu'est Mutiilation mais là ça frise la nullité. En tout cas, merci d'avoir mis les pendules à l'heure quant à ce full-lenght et je ne suis pas prêt de l'acheter.

Nodiva - 18 Décembre 2017:

Pouah, c'est vrai que cet album est déprimant tellement que c'est à mourir d'ennui, pourtant je suis moins sévère je lui met un 11/20 (je précise que c'est une très mauvaise note moi qui suis une très grande fan de Black Metal (presque trop fan) vu mon top 10 mais je ferais un effort à mettre chaques claques de styles différent je pense... J'ai bien aimé la très bizarre Psy Low, assez pauvre comme l'essemble de l'album mais je ne sais pas, quelque chose me plait même si c'est pas ouf chez cette piste

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