Non-Stop Rock

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17/20
Nom du groupe London
Nom de l'album Non-Stop Rock
Type Album
Date de parution 01 Août 1985
Style MusicalHard Rock
Membres possèdant cet album10

Tracklist

1. Dirty City
2. Non-Stop Rock
3. Werewolves in London
4. It's Rock'n'Roll
5. Stand Back
6. No Tell Motel
7. Party in Hollywood
8. Masters of the Airwaves
9. Radio Stars

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London


Chronique @ adrien86fr

11 Novembre 2012

Wild in the streets..

Usines de production industrielle situées à la frontière américano-mexicaine, les maquiladoras apparurent au début des années 60 à l’extrême nord du Mexique à l’initiative du Président priiste de l’époque Gustavo Díaz Ordaz suite à une politique de réindustrialisation de la zone et permirent notamment à de nombreuses entreprises américaines de produire à moindre coût tout en contribuant à lutter contre la crise de l’emploi locale. Bénéficiant d’une exonération des droits de douane, les maquiladoras fabriquent, assemblent ou transforment ainsi des marchandises de toute nature destinées par la suite à être réintroduites sur le marché domestique états-unien ou à être exportées vers des destinations lointaines, notamment en direction de l’Europe Occidentale et de l’Asie du Sud-Est. Capitale de l’Etat de Basse Californie, la cité de Mexicali s’avère être l’exemple optimal de la ville industrialo-frontalière avec les Etats-Unis dont la quasi-totalité de l’économie repose sur l’exploitation des maquiladoras de firmes multinationales telles Mitsubishi, Nestlé, Coca Cola ou encore Goodrich Corporation. Située à quelques 187 miles soit 300 km de Los Angeles, Mexicali a également vu naitre en 1961 une future rock star destinée elle aussi au marché américain du mythique sleaze rock/hair metal hollywoodien des années 80 : le grand Antonio Muñoz alias Nadir D’Priest du légendaire London.

Formé en 1978 dans un squat/baisodrome de Sunset Boulevard autour des ex Sister Nikki Sixx (basse) et Lizzie Grey (guitare), London connait un important turnover dès ses premières années d’existence pour finalement splitter en 1981 et avoir vu se succéder pas moins de trois vocalistes derrière son microphone en les personnes de Michael White (The White), Henri Valentine et Nigel Benjamin ; sans parler d’une apparition éclair dans le line up du groupe d’un certain Blackie Lawless à la quatre cordes quelques semaines avant la mise en arrêt du quintette glam. Remis sur pied en 1984 par Lizzie Grey alors que Nikki Sixx s’en est allé former Mötley Crüe et Blackie Lawless W.a.s.p. entre deux rages de dents, London s’avère être une fois de plus objet d’un changement de line up perpétuel qui verra notamment les arrivées du chanteur John Ward, du bassiste Donny Cameron et des futurs guitaristes de Guns N’ Roses Slash et Izzy Stradlin dans ses rangs en constante et incessante mutation. Cependant en 1985, London connait un semblant de stabilité en accueillant en son sein le classieux et providentiel chanteur d’origine mexicaine Nadir D’Priest, le bassiste peroxydé Brian West et l’ex Chastain et futur Cinderella Fred Coury derrière les fûts. Après sept longues années de galère dans l’underground sleaze du Sunset Strip débauché, le salut finit enfin par arriver pour le guitariste fondateur Lizzie Grey au travers de la signature du combo sur le prolifique Shrapnel Records. Enregistré aux Sound City Studios du quartier de Van Nuys à Los Angeles, le premier full length de London sort en août 1985 sous le patronyme significatif de « Non-Stop Rock ».

Eternel second-couteau de la scène glam hollywoodienne des saintes et irretrouvables 80’s qui ne parviendra malheureusement jamais à exploser à la face du grand public, London n’en reste pas moins un groupe ultra culte et mystique pour l’amateur passionné de hard rock US de la bonne époque avide de perles injustement bannies par la reconnaissance et la gloire. Auteur de trois albums intéressants mais passés relativement inaperçus au temps de leur parution, le combo formé en 1978 par Grey se veut avant tout être synonyme dans les mémoires collectives du groupe ayant vu défiler nombre de futurs rock stars internationales et étant accessoirement apparu dans le légendaire rockumentaire « The Decline of Western Civilization Part II : The Metal Years » (Penelope Spheeris, 1988) dans une scène d’anthologie au cours de laquelle D’Priest brûle un drapeau de l’URSS au briquet tout en insultant le régime communiste de Moscou avant une interprétation live de « Russian Winter ». Dès lors, la quête du premier opus de London en format vinyle d’origine ne peut que constituer le combat d’une vie et justifier le plus grand des sacrifices financiers. Illustré par un artwork incompréhensiblement laid très heavy/power metal californien de la première moitié des années 80 dans l’esprit et contrastant à l’extrême avec la back cover de l’album voyant D’Priest et ses acolytes poser avec dégaine et attitude de mauvais garçons, « Non-Stop Rock » ouvre le feu avec la rafale « Dirty City » posant les bases d’un subtil hybride de hard rock et de heavy metal à la fois raffiné et puissant, véritable marque de fabrique musicale du nouveau poulain de Shrapnel. Effectivement, sorti sept ans après la formation initiale du groupe, le premier release officiel de London parait être un véritable concentré de rage trahissant des années d’une lutte acharnée dans les clubs du Sunset Strip avant de daigner gouter à l’illusion de la reconnaissance et de la gloire, comme en témoigne avec brio l’éponyme et vigoureux « Non-Stop Rock » qui on ne peut plus sauvage et halluciné, laisse présager à l’heureux possesseur de cette rareté l’écoute d’un opus délicieusement authentique. L’essence pure et immaculée du rock n’ roll version sleaze (pléonasme ?), le banni et vindicatif London sait pertinemment la distiller comme au travers de la bien nommée « It’s Rock n’ Roll » et de son intro vocale incantatoire étrangement comparable à celle de Robert Plant au début de « Immigrant Song » sur « Led Zeppelin III » (Atlantic Records, 1970). Vibrant hommage aux scènes rock d’ici et d’ailleurs (Detroit, New York City, L.A….), cet hymne inspiré et communicatif se veut à juste titre révéler London tel un quartette charnière de choix entre les godfathers du rock lourd de la décennie 70 et les hair bands formatés MTV à midinettes de la seconde partie des 80’s, l’intempérance exacerbée en plus. A ce titre, notons l’intensité des riffs/soli de Lizzie Grey mais aussi et peut être surtout la percussion nihiliste de Fred Coury trahissant pour le coup son récent passage chez Chastain immortalisé six mois plus tôt via l’enregistrement de « Mystery of Illusion » (Shrapnel Records).

Combo de légende incompréhensiblement passé à côté d’un succès qu’il méritait pourtant en dépit de trop nombreux changements de personnel vraisemblablement mortifères pour sa pérennité, le gang de glam motherfuckers mené par Nadir D’Priest présente une bipolarité intéressante et garante d’une identité musicale particulièrement riche et originale. A l’agréable chapitre de la subtilité de London, il conviendra ainsi de remarquer la gracieuse et sublime « Werewolves in London » oscillant habilement entre violence et raffinement donc pour offrir à l’auditeur l’un des titres les plus mémorables de « Non-Stop Rock » ou encore la sauvage et mélodique « Stand Back » soulignant par ailleurs une fois de plus la ressemblance vocale assez déconcertante entre le frontman mexicain et le Metal God Rob Halford du mythique Judas Priest sur certaines intonations notamment. Ayant vécu en coulisse et au plus près de l’action l’épopée fascinante du sleaze rock/glam metal hollywoodien de la bonne époque avec tous les excès, vices et tragédies qui y sont inextricablement liés, London et son premier LP « Non-Stop Rock » accorde bien évidemment dans ses lyrics une très large part au flamboyant lifestyle de rigueur lorsque l’on était à l’époque des premières années Reagan un kid ou une kidette des suburbs middle classe du Greater Los Angeles ou d’ailleurs partagé entre un désir de divertissement multi-sensoriel irrépressible et le refus affirmé de suivre quelques temps plus tard le chemin professionnel de papa-maman dans un sinistre bureau à travailler pour le Système et à partager avec ses collègues à longueur de journée des anecdotes aussi passionnantes que les diarrhées récurrentes du toutou de la maisonnée provoquées par un maladroit changement de croquettes, les meilleurs moments de la dernière réunion Tupperware chez la voisine d’en face ou encore les performances hallucinantes de la dernière tondeuse à gazon de chez Snapper reçue pour la fête des pères. Fuck that, London constitue le chantre de l’hédonisme absolu et de la marginalité rock n’ roll comme énoncé dans la courte mais géniale « No Tell Motel » qui grave et sournoise, constitue une véritable ode à ces lieux d’habitation impersonnels et ponctuels de débauche impudique et d’excès toxico-alcooliques par excellence que sont les hôtels miteux ou luxueux jalonnant la longue et sinueuse route de toute rock star qui se respecte. Opus globalement marqué par le sceau de la classe et de la fureur, « Non-Stock Rock » qui avait pourtant entamé les débats sur les chapeaux de roue tend malheureusement à clore son propos au travers de morceaux assez en deçà du reste du disque. Ainsi malgré son patronyme, la festive et déstructurée « Party in Hollywood » deviendra vite lassante bien qu’enthousiaste dans son exécution et dans une facture qualitative similaire, il sera honnête de relever le caractère poussif de la mythomane « Masters of the Airwaves » malgré son core sensuel et mélancolique. Ultime titre de la galette, la mélodique, frivole et également mythomane « Radio Stars » rappellera à défaut de s’avérer être un morceau indispensable au tracklisting de l’opus la scène underground bubble gum glam metal du début des années 90 de par sa simplicité structurelle mais ô combien efficace et son esprit léger voir adolescent.

Premier album du dénommé London dont la seule évocation du nom éveillera la passion et fera briller les yeux des die hard fans de l’irretrouvable scène glam de Los Angeles de la décennie 80, « Non-Stop Rock » prend la forme d’un disque à la fois enragé et classieux de pur sleaze rock/metal n’ayant aucun mal à remporter le suffrage de l’auditeur ne pouvant rester que bouche bée devant la puissance et la candeur rock n’ roll affichées par le combo fronté par le charismatique Nadir D’Priest sur ce premier enregistrement officiel. Malgré quelques défauts de jeunesse et une production « raw » et intensément violente n’épousant pas les standards de son époque mais seyant à merveille cependant la personnalité brute et spontanée de London, « Non-Stop Rock » illustré graphiquement rappelons-le par un avion supersonique de ligne Concorde décollant en plein Londres au dessus d’un pit enflammé surplombé de bras nus empoignés de bracelets à clous constitue une petite perle insolite et peut être historique du hard rock US au sens large du terme qui flattera sans aucun doute le matérialisme des collectionneurs du genre. N’ayant jamais eu l’honneur d’entrer dans le US Billboard 200 et n’existant qu’en version vinyle d’origine, le bad ass « Non-Stop Rock » n’attend qu’une chose : se faire enfin justice en se frottant inlassablement au diamant de votre platine de salon tout en déflagrant votre paire d’enceintes tel un Concorde franchissant le mur du son.


7 Commentaires

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Chab - 23 Décembre 2013: "Mitsubishi, Nestlé, Coca Cola ou encore Goodrich Corporation" Ce placement de produit qui passe inaperçu ! Grillé Adrien ! Haha ;) Sinon, j'ai choppé comme tu le sais cet album pour un prix médiocre en occasion et j'ai pu, enfin, l'écouter. Verdict ? Génial de bout en bout ! Il a tourné toute la journée (avec le premier ZZ Top en CD également héhé) et je suis ravi de mon achat complètement aléatoire. Enfin aléatoire... Oui et non car si je n'avais jamais posé l'oreille sur ce groupe, je me souvenais de ta chronique très positive à l'égard de cet album et quand j'ai vu ce vinyle vendu pour la modique somme d'1.99€, je n'ai pas pu résister ! J'ai adoré de bout en bout comme je l'ai dis, du très bon Hard Rock/Sleaze de l'époque qui envoie la sauce dès les premiers accords. Gros coup de coeur pour l'excellente "No Tell Motel" qui m'a conquis à la seconde où elle a commencé ! Merci pour la chronique qui, au delà de rendre hommage à un groupe complètement oublié, m'a permis d'acquérir un album tout simplement jouissif ! Thanks you bro !
adrien86fr - 24 Décembre 2013: Merci pour ton commentaire et content que ce disque mythique te plaise Chab ! Encore une fois, bravo pour le coup du siècle, ignorant que cet infidèle qui a vendu "Non-Stop Rock" 1€ alors qu'il en vaut 50 fois plus et surtout se garde tel le Saint Graal. Le violent "Non-Stop Rock", l'expérience rock n' roll ultime, à écouter à fond jusqu'à ce que le diamant transperce le vinyle, en sifflant une bouteille de Tequila à la santé du dieu Nadir D'Priest tout en détruisant tout ce qui te passe sous la main. Petite dédicace au passage : http://www.youtube.com/watch?v=Cm_3hWyA90M
Chab - 24 Décembre 2013: Et quelle dédicace héhé ! :D
ZazPanzer - 03 Décembre 2018:

Il m'aura fallu six années pour choper ce disque et je le savoure enfin aujourd'hui à sa juste valeur en relisant ta chronique, mort de rire devant "les diarrhées récurrentes du toutou de la maisonnée provoquées par un maladroit changement de croquettes" !!! Putain ! L'attente en valait la peine !

C'est assez incompréhensible que les London n'aient pas encore été réédités en CD, mais en même temps, cela rend la chasse encore plus plaisante et quel plaisir quand enfin on a en pogne la précieuse rondelle.

Et, décidément, après Coury qui n'a finalement pas enregistré les deux premiers Cinderella, je ne me rappelais plus du tout non plus qu'il avait joué avec Chastain ! Révélations !

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