Nocif

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15/20
Nom du groupe Saoni Ma
Nom de l'album Nocif
Type Demo
Date de parution 2005
Style MusicalHardcore
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1. Machines Infernales
2. Xénophobe
3. Conception
4. Nocif

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Saoni Ma


Chronique @ joKeR

29 Août 2005
Souvent, lorsque l'on écoute des albums de groupes qui ne sont pas encore reconnus à grande échelle, on s'attend à quelque chose de déjà vu, une galette fade et sans trop d'intêret musical. Et c'est d'ailleurs souvent le cas. Fort logiquement donc, cette formation Savoyarde n'échappe pas aux préjugés, et c'est avec une oreille à demi tendue que l'on insérera le CD dans le lecteur. Stop ! Nous sommes bien loin de toutes ces idées préconçues avec Saoni Ma. Ils ont toutes les qualités d'un immense groupe, et ne font pas partie de cette soupe locale que l'on redoute tant. La diversité musicale proposée par Saoni Ma est tout simplement monstrueuse pour une si jeune formation. Mais intéressons nous un peu plus en profondeur à l'album...

Visuellement, la pochette est assez réussie, sobre et abstraite. Elle n'est pas exceptionnelle, mais le plus important est là : on a envie d'ouvrir le boitier pour prendre le disque. Et on attaque avec "Machine Infernale", premier des quatre titres de ce Maxi intitulé "Nocif". Introduction lourde et pesante, ambiance électro apocalyptique, et progression saccadée avec des martèlements sourds et puissants du trio guitare basse batterie ; cette intro m'a rappelé Red Harvest avec "Cold Dark Matter". Premiers pas proches de l'Indus donc, mais le morceau démarre au quart de tour, et oui, nous avons bien affaire à du bon gros Hardcore qui tache. Mais pourtant... Dès le premier break, Quentin (chant) branche la disto et lance des mots chargés d'un véritable sens (contrairement à certains groupes) sur un fond plus posé, octaves à la gratte et structure progressive bien en place. Et nous ne sommes pas au bout de nos surprises ! La suite se révèle être un enchaînement extraordinaire de métal plus lent et plus musical qui rappelle Dark Poetry, d'un Hardcore maintenant bien collé à l'étiquette du groupe, d'un break avec l'apport de cuivres et de quelques lignes jazz à la basse, et enfin d'un reggae final qui fait penser à Mass Hysteria sous certains angles, et où la voix du chanteur prend des accents de Jean Louis Aubert (Téléphone)... Tout cela dans un seul morceau, et il en reste trois. Inutile de dire que cet éclectisme semble réellement être une marque de fabrique de Saoni Ma, même si la trame principale est encore et toujours ce hardcore bien lourd, qui forcément rappelle Meshuggah, maîtres en la matière. On retrouve un son similaire, une structure déstructurée du même genre. C'est donc avec beaucoup d'intérêt que l'on enchaîne avec "Xénophobe", intro beaucoup plus classique à la guitare mais toujours ce même esprit, cette même volonté de surprendre, et de ne pas se réduire à un seul genre. Il serait un peu réducteur de dire que Saoni Ma est seulement un groupe énervé et brutal, même si c'est aussi le cas. Leur musique nous tient en haleine et exprime une rage qui ne demande qu'à être communiquée à l'auditeur. C'est chose faite. Sur ce deuxième titre, la variété est toujours de rigueur, avec l'utilisation de samples et de lignes aggressives et efficaces. Passons ensuite sur "Conception", qui nous offre une intro musicalement impeccable, qui sera d'ailleurs reprise dans le morceau. Les premiers riffs sont lents et posés, mais cela ne dure pas longtemps, au plus grand plaisir des plus puristes d'entre nous. Une putain d'énergie émane de certains passages speedés et musclés, entrecoupés de cette technique qui décidément semble plaire aux Savoyards, consistant à coller une disto sur la voix, offrant ainsi un son plus métallique. Enfin vient "Nocif", dernier titre du Maxi, et l'on se surprend à dire "Oh, non, pas déjà !". Hé oui, quatre morceaux, c'est court, un peu trop court... Mais cette dernière tranche de Hardcore introduite à la sauce électro vaut le détour, avec des bends à la Meshuggah, des structures ultra propres et bien en place, et une véritable éruption de lave musicale, où brutalité, rage et puissance se mêlent dans un torrent de riffs sans pitié. Et pourtant encore une fois, quelques petits breaks posés font toute la différence, notamment lorsque les accents jazz se font sentir une nouvelle fois.

En un peu plus de 21 minutes, Saoni Ma nous colle au siège, et absorbe littéralement tout notre intérêt. Les influences sont multiples, et l'on retrouve donc les sonorités de Red Harvest, Dark Poetry, et bien sûr Meshuggah. J'avancerai également quelques passages à la Mass Hysteria, bien que certains me cloueraient au mur pour cette affirmation. Mais l'essentiel réside dans la force de cet album, qui nous propose une diversité musicale exceptionnelle pour un groupe de cette envergure. Une qualité musicale énorme, une mise en place très léchée, des structures variées, tout y est. Le groupe nous surprend sans cesse, et surtout ne tombe pas dans le piège de l'excessif, en sachant ne pas trop en faire. Saisi, séduit, conquis, on attend avec énormément d'impatience la suite. Quant à ceux qui ont la chance de vivre près d'Annecy, je leur conseille très vivement de se renseigner sur les dates de Saoni Ma...

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