Il existe des jours où l’on trouve des pièces sans savoir vraiment ce que c’est. Des objets emblématiques et franchement ambigus qui touchent l’auditeur au tréfonds d’une humanité désespérée visant sans cesse à sa propre désintégration. Un sujet faisant porter bien haut la controverse ainsi qu’un sentiment acre dans la bouche de l’auditeur. D.R.S.joue la carte malsaine de thèmes glauques et naturalistes inspirant un dégoût prononcé pour une provocation que l’on retrouve très souvent au sein de formations dark-ambiant indus.
« No. One. Should. Have. The. Right. To. Speak. Anymore. » est alors un disque malsain dans tous les sens du terme, attisant la peur au plus profond de chacun. Je ne m’attarderais pas plus sur la controverse d’un groupe comme D.R.S, mais je tiens à signaler le caractère excitateur qui se doit d’être pris avec des pincettes.
Provocateur, ce MCD l’est assurément. Les trois titres du disque nous emmènent dans ce que l’humanité a fait de plus exécrable à savoir l’extermination d’êtres humains à grande échelle… Les photos très floues de corps décomposés mêlés à la terre, des visages émaciés à peine visible au milieu de cranes alignés sont les illustrations d’une musique aussi courte que déstabilisante. Vingt minutes de dark/indus monolithique traversés de silences pesants et de voix neutres rendent cet objet d’autant plus glauque… Les titres semblent s’étirer jouant la carte d’une redondance malsaine et décomposée. Et c’est par cette durée que le malaise s’installe tel un processus de répétition aussi absurde que destructeur. Certains bruits se font grinçants, parasitaires d’une structure acerbe alors que certaines explosions indus font ressurgir des angoisses refoulées.
D.R.S.renvoie à notre face la déliquescence d’une société en pleine phase d’auto-destruction qui ne peut qu’exister qu’au sein de rapports de force amenant L’Homme à détruire sa propre image quel que soit le reflet qui se trouve en face de lui.
Effrayant !!!
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La teneur musicale tient parfaitement la route et atteint parfaitement son but. Mettre mal à l’aise l’auditeur. Le confronter à ses pulsions dévastatrices et le plonger au creux des stupidités et des aberrations humaines qui ne sont finalement que les siennes...
L’éternel jeu du miroir...
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Et comme le titre de ce disque le fait sentir, nul n’a le droit de parler mais seulement de contempler le désastre accompli, s’accomplissant ou à venir. Une contemplation des plus morbides qui renvoie à la lueur abyssale des orbites d’un crane...
Vanités...
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