Fondé en 2003,
Ewig Frost est un groupe autrichien dont le nom pourrait être approximativement traduit par un handicapé linguistique dans mon genre par "frimas eternel", ou "froids eternel". A ses débuts, ses desseins créatifs étaient ceux d'un Black
Metal qu'ils nous proposa sur un premier opus,
Blue Septime Winters, dont, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il ne fit pas grand bruit dans le milieu des connaisseurs de l'art noir. Pour son second, sans doute conscient de ses propres limites, il opta pour un mélange entre Heavy et Black
Metal dans lequel des teintes Speed, Punk et Rock'n Roll étaient très présentes. Pour ne pas dire omniprésentes. Une musique qui, d'ailleurs, n'était pas sans nous rappeler, plus ou moins, celles des
Darkthrone,
Whipstriker, Overcharge et autres
Baphomet's Blood. Avec son troisième opus,
No Dice, il poursuit sur cette même voie. Et ce même si,
Void, l'instrumental qui le débute, aura un aspect lourd, menaçant et sombre, presque Gothique, qui aurait pu nous effrayer. Nous effrayer et nous amener à nous poser cette question fatidique : et si Niitro, Füel et
Doom avaient une nouvelle fois viré leur cuti pour désormais se complaire dans une musique bien moins vive et bien plus éthérée et mélancolique? Heureusement, non.
Une première impression trompeuse donc que l'on oubliera assez vite avec le furieux, et délicieux, High Octane Anarchy au final effréné aux blast Black
Metal.
Smoke and Mirrors et son break très posé viendra, quant à lui, apporter de la nuance à ce disque. Tout comme ce féroce
Atomic Release démarrant sur une éructation aiguë que le grand
King Diamond lui-même n'aurait sans doute pas reniée, avant de se terminer, là encore, par une séquence plus pesante.
Sur No Scene on notera la présence à la guitare de Shaun "Commandor Vanik" Vanek surtout connu pour être l'un des musiciens live du collectif de Cleveland, Midnight. Quant à A Achterl Auf's Sterben (Schenk Nu Ans Ei'!) (pour lequel je me garderais bien de tenter une nouvelle traduction vu mes faibles compétences en la matière), comme son titre le laisse entendre, il est totalement chanté dans la langue natale de ces Autrichiens.
Citons également cet autre, et étonnant, instrumental, Black
Mountain Madness au préambule, et au solo, à la fois très Rock et très Britanniques (Iron Maiden), et au pont cataclysmique. Ou encore ce bref et sauvage 13A qui conclue superbement cette demi-heure intense. Tiens d'ailleurs, puisqu'on en parle, insistons sur le fait que les morceaux de ce
No Dice auront beau être le plus souvent courts, ils n'en demeureront pas moins percutants pour autant.
Impossible de conclure cet article sans parler de la voix médium aiguë écorchée de Niitro, pour en dire le plus grand bien. Et ce malgré le fait qu'elle ne soit pas tout à fait à l'image de celles des plus illustres du genre. On sent, en effet, dans les interventions de ce vocaliste, toutes proportions gardées bien sûr, l'héritage de ce passé où ce trio était l'un des modestes défenseurs de l'art noir.
Ce nouvel opus,
No Dice, est donc dans la continuité de ce
Dirty Tales sorti en 2014. Il s'impose comme l'un des dignes représentants de cette excellente année en termes de Speed
Metal. Et ce même si, à la différence de ces petits camarades,
Ewig Frost sera, quant à lui, davantage inspiré par le Black
Metal. Quoi qu'il en soit, ce disque est une réussite. Une de plus...
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