Nine Mirrors

ajouter les paroles de l'album
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
14/20
Nom du groupe No One Spoke
Nom de l'album Nine Mirrors
Type Album
Date de parution 26 Mars 2021
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Bridge to Sanity
 05:32
2.
 Blue Way
 06:12
3.
 Fear of Regret
 05:58
4.
 Sigh
 05:39
5.
 Rise Again
 04:08
6.
 Trust Yourself
 06:46
7.
 Final Breath
 03:53
8.
 Milonga para las Reinas
 04:22

Bonus
9.
 Rainbow in the Dark (Dio Cover)
 04:41

Durée totale : 47:11

Acheter cet album

 buy  buy  buy  buy  buy  buy  buy
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

No One Spoke


Chronique @ ericb4

30 Mars 2021

Une sensuelle et émouvante esquisse en guise de message de bienvenue...

Terre particulièrement féconde en formations metal symphonique gothique à chant féminin depuis près de deux décennies déjà, le Brésil en poursuit sereinement l'entreprise. Après Vandroya, Enarmonika, Lyria, Perpetual Legacy, Save Our Souls, entre autres, le prolifique Etat sud-américain porte aujourd'hui son regard sur un expérimenté et talentueux sextet créé en 2018 à Florianópolis. Conscient des risques encourus à précipiter les événements afin d'essaimer coûte que coûte ses riffs dans un registre metal ô combien surinvesti, car encore inconnu dans nos contrées et d'une popularité graduelle dans son pays, c'est pierre par pierre que le combo échafaude son édifice...

Aussi faudra-t-il patienter une bonne année avant de le voir accoucher de son premier single, « Sigh » ; un modeste mais seyant arrivage auquel en succédera un second, « Milonga para las Reinas », quelques mois plus tard, lui-même précédant « Rainbow in the Dark », une grisante reprise de Dio, sublimée par les lignes de basse du légendaire Rudy Sarzo (ex-Ozzy Osbourne, ex-Whitesnake, ex-Blue Öyster Cult, ex-Quiet Riot...), en guise de troisième single. Mais le temps semble venu pour la troupe de frapper plus fort le pavillon de ses saillants claquements de tambours, non sans avoir eu à essuyer un remaniement partiel de son line-up à cet effet.

A bord du navire, nous accueillent désormais : l'émérite soprano Carla Domingues (M 26, ex-Enarmonika, ex-Vetitom ; nombreuses scènes classiques au Brésil, Chili, Uruguay, Italie, et chanteuse au Rock'n Camerata), la polyvalente violoniste Iva Giracca (ex-Enarmonika ; participante au Rock In Rio, sollicitée en 2015 par Steve Vai, notamment), le batteur Gabriel Porto (Amuro, Exception, M 26, ex-Enarmonika...), le claviériste Thiago Gonçalves (ex-Snakesun, ex-Soul Zeppelin), le guitariste André Medeiros, en remplacement de Marcelo Rosa (ex-Fortress, ex-Nevralgia), et Artur Cipriani (Amuro), succédant à Thiago Moser, à la basse. Un parterre d'artistes aguerris et à l'éclectique background, unifiés autour d'un projet espéré promis à un bel avenir...

Fort de son premier et encourageant matériau, et aux fins d'un travail minutieux en studio, le collectif nous gratifie dès lors de son introductif album full length, « Nine Mirrors » ; une offrande de neuf pistes de nature metal mélodico-symphonique et progressif à la colorature latina, incluant les trois singles sus-cités, pré-produite par le batteur Gabriel Port, enregistrée, mixée et mastérisée au Magic Place Studio, à Florianópolis, par le producteur Renato Pimentel. Si les 47 minutes de l'opus bénéficient d'un mixage bien équilibré entre lignes de chant et instrumentation et d'une honorable qualité d'enregistrement, la rondelle accuse toutefois une relative insuffisance de profondeur de champ acoustique ainsi que l'une ou l'autre sonorité résiduelle dans sa trame. Mais entrons sans plus attendre dans la cale de l'embarcation en quête de trésors profondément enfouis...

C'est au sein d'un espace metal symphonique à la fois frétillant et enivrant que nous mènent volontiers nos acolytes, parvenant alors, bien souvent, à nous happer sans avoir à forcer le trait. Ainsi, au cœur d'une chatoyante atmosphère latina relevée d'un virevoltant coup d'archet doublé de sémillants arpèges au piano, à la confluence de Stream Of Passion et Lyriel, l'opératique up tempo « Bridge to Sanity » tout comme le cinglant « Milonga para las Reinas » se feront des plus enveloppants. Et ce ne sont ni les sensuelles inflexions de la diva ni la soudaineté des montées en puissance de leur corps orchestral qui nous feront lâcher prise, loin s'en faut. Non moins échevelant et un poil plus organique, sans évoquer Revamp, le solaire up tempo « Rise Again », lui, développe une sidérante force de frappe secondée d'une basse résolument claquante, les sculpturales patines de la sirène venant parachever un tableau déjà richement orné.

Quand il s'adonne aux pièces en actes d'obédience metal symphonico-progressif, le combo brésilien ne s'est guère montré plus malhabile, trouvant là encore matière à encenser le tympan. Ce qu'atteste, d'une part, le low tempo progressif et syncopé « Blue Way » qui, au fil de ses 6:12 minutes d'un parcours à la fois chavirant et tortueux, dans la veine conjointe de Diabulus In Musica et Fortaleza, glisse le long d'une radieuse rivière mélodique où viennent se greffer les angéliques modulations de la déesse. Et la sauce prend sans tarder. Dans cette énergie s'inscrit également « Trust Yourself », fresque symphonico-atmosphérique ample de ses 6:46 minutes, que n'auraient reniée ni Epica, ni Xandria. Enjolivé du fin toucher d'archet de la violoniste et d'un slide à la guitare acoustique d'une confondante délicatesse, octroyant une belle gradation de son dispositif instrumental, et à nouveau infiltré des prégnantes volutes de la soprano, ce low tempo progressif ne saurait davantage être esquivé sans éprouver de tenaces regrets. Sans doute l'une des gemmes de la livraison.

Lorsqu'elle tempère quelque peu ses ardeurs, la troupe nous immerge dans un bain orchestral aux doux remous sans jamais perdre ni de son tempérament, ni de sa superbe. Ce qu'illustre le félin et ''nightwishien'' « Fear of Regret », un mid tempo syncopé aux riffs émoussés et enorgueilli d'une troublante fibre latina. Laissant échapper un bref mais prégnant solo de guitare et un violon libertaire, complété d'insoupçonnés et grisants changements de tonalité, et mis à l'honneur par les puissantes et paradoxalement sensibles impulsions d'une interprète bien habitée, le tubesque méfait laissera assurément quelques traces dans les mémoires de ceux qui y auront plongé le pavillon. Et comment ne pas esquisser un headbang subreptice sous l'impact du galvanisant riffing dont se pare « Rainbow in the Dark » ? X fois emprunté au mythique groupe de heavy metal américain Dio (extrait de leur premier album studio « Holy Diver » (1983)), ce titre prend ici une inattendue et seyante teinte metal symphonique opératique lui conférant dès lors une nouvelle jeunesse.

Que l'aficionado de moments intimistes se rassure, nos compères ne l'auront nullement laissé pour compte, lui adressant par là même leurs mots bleus les plus sensibles. Ainsi, c'est d'un battement de cils que l'émotion étreindra un cœur en bataille sous le joug du refrain immersif à souhait exhalant des entrailles de « Sigh », une somptueuse et poignante ballade opératique dans la lignée d' After Forever, que nous livra le groupe à ses débuts. Dotée d'un fin legato à la lead guitare doublé de frissonnantes gammes au piano et de larmes d'un violon bien amené, et encensée par les saisissantes envolées lyriques de la maîtresse de cérémonie, celle-ci s'autorisant alors à tutoyer les notes les plus haut perchées avec une confondante maestria, la caressante offrande fera plier l'échine à plus d'une âme rétive.

Est-ce à dire que le sans-faute serait au bout du chemin ? Pas tout à fait. Si l'atmosphère se fait plus oppressante et énigmatique qu'à l'accoutumée, l'opératique et a-rythmique « Final Breath » peinera à recueillir la totalité de l'adhésion. En effet, en l'absence d'une quelconque dynamique apte à éveiller les sens et accusant de persistantes linéarités mélodiques, la lassitude pourrait bien finir par gagner le plus chevronné des tympans. Et ce ne sont pas les sensibles et pourtant pénétrantes incursions de la belle qui éviteront le naufrage de la frêle embarcation.

On ressort de l'écoute du skeud interpellé par le degré de maturité compositionnelle et interprétative affiché par le sextet sud-américain. Conjuguant habilement sonorités metal symphonique, capiteuses touches latinas et saveurs opératiques, le méfait diversifie parallèlement tant ses atmosphères que ses phases rythmiques, avec, pour effet, de nous retenir plus que de raison. En proie à de relatives approximations eu égard à sa production d'ensemble, encore rivé aux codes stricts du genre sans pour autant exclure une once d'originalité, et déjà à quelques encablures de ses modèles identificatoires, le groupe témoigne dores et déjà d'une identité artistique tendant à s'affermir. Etat de fait faisant de lui un sérieux espoir du metal symphonique à chant féminin sud-américain, et qui, à la lumière de son déjà solide arsenal technique et esthétique, pourrait bien venir jouer les trouble-fête parmi ses alter ego à l'international. Bref, d'inspirés compositeurs et fins mélodistes pour vous servir, à suivre de près, donc...

0 Commentaire

0 J'aime

Partager
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

Autres productions de No One Spoke