Nightmare Theatre

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17/20
Nom du groupe Exorcist (USA)
Nom de l'album Nightmare Theatre
Type Album
Date de parution 1986
Style MusicalSpeed Metal
Membres possèdant cet album46

Tracklist

1.
 Black Mass
 04:16
2.
 The Invocation
 00:50
3.
 Burnt Offerings
 03:06
4.
 The Hex
 00:21
5.
 Possessed
 02:42
6.
 Call for the Exorcist
 03:32
7.
 Death by Bewitchment
 04:23
8.
 The Trial
 00:48
9.
 Execution of the Witches
 03:19
10.
 Consuming Flames of Redemption
 00:36
11.
 Megawatt Mayhem
 01:10
12.
 Riding to Hell
 03:41
13.
 Queen of the Dead
 03:23
14.
 Lucifer's Lament
 05:36
15.
 The Banishment
 00:24

Durée totale : 38:07

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Exorcist (USA)


Chronique @ sadorna

30 Janvier 2011

Un projet speed-thrash passé inaperçu dans l'émulation musicale de 1985

Encore un album à la carrure d'un classique parmi les sorties metalliques de 1985. La même année que « Seven Churches » de Possessed, « Hells Awaits » de Slayer, « The Return » de Bathory et « Possessed » de Venom, la formation éphémère d’Exorcist s’inscrit dans la lignée des premiers groupes de metal extrême.

Le line up de « Noble savage » de Virgin Steele, signant à nouveau chez Cobra Records, compose un album pour le moins inattendu. Rien à voir en effet avec du heavy metal épique et mélodique, « Nightmare Theatre » tient plus du speed-thrash metal des Canadiens Piledriver dans lequel a officié Edward Pursino à cette période et pour qui David Defeis a composé des morceaux.

Dès l’introduction, Exorcist annonce la couleur : un synthé lugubre et des incantations occultes. On n’aura pas affaire à du heavy-rock. C'est en effet un gros speed-thrash massif et old school à la production volontairement sale. La prestation vocale de David Defeis a de quoi surprendre si l'on connait le personnage : proche du death metal dans « Lucifer’s Lament », elle tend à imiter le chant de Jeff Beccera sur les autres pistes par le timbre guttural et la réverbération. Sa voix est rendue caverneuse par des effets en restant toutefois distincte tandis que des chœurs, mis en avant au mixage, viennent ajouter un coté thrash sur plusieurs pistes. Coté guitares, la rythmique sonne majoritairement speed sur certaines pistes comme « Burnt Offerings » et les solos éraillés font penser à Venom. La production assourdit volontairement basse et guitare rythmique, au contraire du son incisif des solos. C’est la basse et la batterie qui ressortent le plus au mixage, renforçant la lourdeur des compositions.

Des chansons lentes et pesantes comme « Black Mass » et « Possessed » entretiennent l’atmosphère poisseuse de la pochette et soutenue dans les interludes, suintant l'occulte et la magie noire. « Death by Bewitchement », « Riding to Hell » et « Execution of the Witches » réussissent à produire un speed metal horrifique, mais le passé heavy metal de la team Virgin Steele perce dans « Queen of the Dead », le plus heavy metal des morceaux. Une démonstration de virtuosité de Pursino sur « Megawatt Mayhem » semble présager que le projet Exorcist restera lui aussi un exercice de style, un mal pour les amateurs en herbe de metal extrême en cette période de surenchère à l'agressivité.

11 Commentaires

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Eaque - 05 Avril 2012: et ben, ça donne envie tout ça !! ^^ Voilà une chronique agréable à lire et pas un roman, une chronique tout simplement ! ;)
samolice - 16 Avril 2012: Jamais je n'avais entendu ou lu que le leader de VS avait enregistré un album de speed en 85. Incroyable. Merci pour m'avoir fait découvrir ce projet.
mortalimpact - 14 Septembre 2012: je viens de reecouter ce vynil, vraiment excellent ! Pour ma part , j avais degotter cet album dans un bac lors d une bourse au disque dans les années fin 90s ! Pour une somme modique a l époque ! bonne affaire vu les tarifs demandé aujourd hui ! Musicalement j adore ce son cradinge, et cet ambiance horrique qui regne tout au long de l album ! Encore merci pour ce tte chronique ,qui tout en allant droit a l essentiel ne s 'en veut pas moins tres complete !!
fasteddy05 - 29 Mai 2016: repressé par high roller !!!
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Chronique @ Hibernatus

27 Janvier 2019

la seconde saison d'« un DeFeis paie toujours ses dettes »

En 1986, David DeFeis, emblématique leader de Virgin Steele, avait accepté un deal avec son label, auprès duquel il était endetté ; Cobra Record effaçait son ardoise en échange des droits d'exploitation de 3 albums composés anonymement pour des groupes fictifs. Et il avait un mois pour torcher l'affaire. Le premier disque de cette série est le second opus de Piledriver, une formation ponctuelle signée aussi sur Cobra ; il est enregistré avec Gord Kirchin, le chanteur de Piledriver, et Ed Pursino, le guitariste de Virgin Steele, joue et partage les compositions avec David. Pour le second album, il est décidé de créer de toutes pièces un groupe qui sera nommé Exorcist : en effet, DeFeis et Pursino ont eu envie de surfer sur la vogue de l'occultisme initiée par Venom, Slayer et Mercyful Fate et de développer un concept album autour d'une très libre interprétation de l'histoire des sorcières de Salem.

Et du coup, un premier problème émerge. Mike Paccione, qui tenait la basse sur le « Stay Ugly » de Piledriver, devait continuer sur l'album d'Exorcist où il était aussi supposé chanter.
Mike Paccione (les yeux exorbités) : Mec, tu veux vraiment me faire chanter ça ?!?
David : Ben oui. C'est marrant, non ?
Mike : Nononon, c'est pas marrant du tout. C'est satanique. C'est super-satanique. Je peux pas chanter des trucs comme ça mon pote.
David : Rhooo allez, c'est pas sérieux, c'est juste pour rire.
Mike : No way, mec, je veux pas mettre en péril mon âme immortelle. Et tes lignes de basse aussi, elles sont méga-sataniques. Oh no, please God help me !!!
Et de s'enfuir en courant et multipliant les signes de croix...

Bon, on n'est pas dans la panade. En fin de compte, la basse sera partagée entre David, Ed et Joe O'Reilly, le bassiste de Virgin Steele. Quant à la voix, il ne reste plus qu'un chanteur de disponible, non ? DeFeis va donc s'y coller, mais son timbre et son style sont éminemment reconnaissables : or, le cahier des charges précise bien qu'on ne doit pas soupçonner Virgin Steele derrière la sortie.

Musicalement, c'est assez facile : « Nightmare Theatre » déroule un Speed Metal agressif bien éloigné du Heavy emphatique de Virgin Steele, encore empreint sur « Noble Savage » de traces résiduelles de Hard Rock. Pour la voix, c'est une toute autre histoire, et on reste ébahi devant l'aptitude de David DeFeis à torturer son organe pour le rendre méconnaissable. « J'essayais, dit-il, de croiser la voix de Lemmy, de Cronos, et je ne sais pas, d'un pirate ou quelque chose comme ça ». Il adopte des artifices bien curieux, tel celui d'interposer entre sa bouche et le micro une cannette de bière (WTF ? Ai-je bien compris l'interview?).

Débarrassons-nous d'emblée des limites de l'exercice. Le rythme plus ample et plus posé de « Queen of the Dead » érode mécaniquement l'agressivité des lignes vocales ; et la musicalité du refrain de « Black Mass » trahit l'incompressible lyrisme du chanteur. C'est sûrement pour cela que DeFeis a été très tôt soupçonné d'être l'auteur du méfait, bien avant qu'il ne l'admette.

Pour le reste, la réussite est confondante. Habitué aux feulements suraigus, il se complaît dans le profond rugissement du fauve sauvage (normal pour un « Lion », du reste). Il se cantonne aux registres graves, voire très graves, et les décline d'une voix rauque et cassée. Il est méconnaissable sur la monocorde et volubile éructation d'un « Burnt offerings » au rythme endiablé. L'inspiration Lemmy est flagrante sur « Riding to Hell », par ailleurs très Motörheadien. Il est énorme de noirceur malsaine sur l'intro de « Death by bewitchment », titre qu'il déroule ensuite avec une rage haineuse et hystérique sans exemple dans son répertoire passé et futur. Il touche au grandiose avec « Lucifer's Lament », ouvert sur un mugissement d'outre-tombe : son exceptionnel registre lui permet, sans recourir au growl, de se promener le long de lignes plus basses que basses, ténébreuses et caverneuses, réellement effrayantes et qui confinent à la plus extrême bestialité.

Dès lors, le rapport à l'extrême, et tout spécialement au Black, peut être questionné. Holà, holà, on se calme, les intransigeants Gardiens de la Vraie Flamme Noire ! Je vois déjà qu'anticipant la prochaine pleine lune, vos poils rêches de loup-garou se hérissent. Il n'entre pas dans mon propos de classer DeFeis parmi les pionniers de la première vague du Black Metal, sur laquelle il semble s'aligner par la thématique et la tonalité. Rien à voir avec la fureur déstructurée d'un Hellhammer ; par contre, avec Bathory, on peut s'interroger. DeFeis ne connaissait sans doute pas, sans quoi il eût tenter d'acidifier sa voix à l'image de celle de celle de Quorton. Mais si le premier LP du Norvégien dépasse de très loin « Nightmare Theatre », on y découvre une même appétence à la haine, une semblable voix mixée en retrait (pas banal chez DeFeis!). En plus crade, les premiers efforts de Quorton sur la compilation « Scandinavian Metal Attack » ne sont pas si éloignés de ce que tente Exorcist. Notamment The Return of Evil and Darkness.

Mais on doit plus parler d'un développement parallèle issu du couple maudit Venom et Motörhead : l'un, séminal, donnant naissance au Black Metal, et l'autre, une impasse de l'évolution culminant sur un ténébreux Heavy Speed sans descendance. Si la voix de DeFeis peut faire douter, deux éléments sont sans appel.

Primo, le second degré est flagrant. Quand on se croit emporté dans une vague « pure evil », une succession de samples, de titres courts narrés ou d'intros et d'outros vient relativiser l'ambiance. Les voix féminines contrefaites prêtent à sourire, la théâtralité outrée du verdict (« The Trial ») est too much, l'anachronique et incongru accident de la circulation après « Riding to Hell » remet les compteurs à zéro... On manque l'immersion, jamais recherchée, dans le Mal assumé.

Secundo, le travail de Pursino est sans ambiguïté. Délibérément mis en avant par choix et libéré de la stricte discipline à laquelle l'astreignent les compositions soignées de Virgin Steele, il se lâche. Si l'instrumental « Megawatt Mayhem » est un peu superflu, la moindre de ses interventions est un pur régal guitaristique dans le droit fil d'un Speed Metal débridé. Mention spéciale pour le long solo de Lucifer's Lament, un titre décidément bien contrasté.

En dépit du caractère contraint et du temps limité de l'exercice, DeFeis et Pursino ont consacré plus de soin à la composition de « Nightmare Theatre » qu'aux deux autres albums abandonnés à Cobra Records. Il a d'abord fallu pas mal de répétitions à David pour mettre au point sa nouvelle expression vocale. Surtout, ils se prennent au jeu et investissent beaucoup d'eux-même : DeFeis exprimera plus tard sa frustration et avouera que sans l'oukase de Cobra, l'album qui aurait succédé à Noble Savage aurait sans doute sonné différemment de « Age of Consent ». Au reste, des titres d'Exorcist réapparaîtront dans la discographie ultérieure de Virgin Steele : une version (très) modifiée de Call for the Exorcist resurgit dans « The House of Atreus Act II », sous le nom de Fire of Ecstasy ; et dans le « Nocturnes of Hellfire & Damnation » de 2015, Queen of the Dead et Black Mass font un tardif come back.

Autant dire que la seconde saison d'« un DeFeis paie toujours ses dettes » est plus qu'une anecdotique commande de circonstance enregistrée sous la contrainte. C'est tout simplement un must-have pour tout fan de Virgin Steele. Profitons-en, la réédition de 2016, malgré ses trois versions successives assez redondantes, rend tout à fait abordable cet étonnant « Nightmare Theatre »

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Rossbaycult - 27 Janvier 2019:

Ta chronique est plus juste que celle de Sadorna. Elle n'y voit que du speed thrash un peu proto death sur les bords, alors que c'est du pur black metal première vague. Et ce disque fait bien partie des pionniers du genre, même si il a été moins influent. Je fais partie de ceux qui l'ont acheté à sa sortie. Bien entendu, à l'époque on ne connaissait pas du tout le lien avec Virgin Steele. C'était très mystérieux Exorcist, et ça a encore renforcé le côté evil du groupe qui était vraiment rangé parmi les méchants pas beau, à côté des Bulldozer, Sodom ou Bathory. D'ailleurs, comme tu le soulignes justement, Exorcist a bien plus à voir avec Bathory qu'avec Possessed, surtout au niveaux des ambiances complètement occultes qui n'existaient pas chez Possessed.

Maintenant projet sérieux ou groupe pour se foutre de la gueule du black metal ? Au fil des années DeFeis a changé son discours, un peu comme Warrior sur Hellhammer qui avait honte de son ancien groupe à l'époque de Cold Lake pour ensuite affirmer à l'époque de la reformation de Celtic Frost que Hellhammer a toujours fait partie de son âme. Donc voilà, il y a encore une vingtaine d'année, DeFeis affirmait que c'était un peu pour rire même si c'était fait de manière sérieuse, et maintenant il semble dire qu'il s'était quand même laissé emporter dans le délire. Enfin bref, peu importe, ce disque dégage une aura de sorcellerie et de possession qui nous emportait tous à l'époque et c'est l'essentiel ! Et c'est cette aura dégagée qui en fait un des grands disques de black metal des '80.

La suite de Exorcist dans une version là bien speed thrash, c'est Original Sin, dont j'espère très bientôt pouvoir en lire une chronique de ta part, mon ami !

Miskatonic - 27 Janvier 2019:

Super chro Hiber pour un disque que j'ai quelques fois eu entre les mains sans jamais l'acheter. C'est con car je ne le vois plus dans les bacs. Je le réactive sur ma wantlist du coup. "Oh no, please God help me !", hé hé. Clin d'oeil à Black Sabbath ?^^

Hibernatus - 27 Janvier 2019:

@Raph : Merci pour tes précisions et ton témoignage d'époque, c'est infiniment précieux, ça. Je l'ai découvert beaucoup plus tard, tout comme Bathory, d'ailleurs. La comparaison entre les deux me semble en effet assez flagrante. Mais Exorcist, un pionnier du Black, vraiment? Si je les avais entendus tous deux à leur sortie, je suis bien persuadé que 1/ j'aurais détesté Bathory et 2/ j'aurais adoré Exorcist! Une affaire de ressenti, bien sûr, et rétrospectif pour moi, ce qui le rend incertain. Mais le second degré et la gratte de Pursino arriment quand même ce disque dans le Heavy Speed.

Mais ton avis, bien plus légitime que le mien en ce qui touche au Black, m'interroge. Verre à moitié vide ou à moitié plein? Qu'est ce que je regrette de ne pas avoir entendu ça en 1986, pour savoir vraiment ce que j'en aurais alors pensé... En tous cas, il est clair que pour moi, un Lucifer's Lament a une très forte aura Black.

Pour Original Sin, ben, j'ai commencé à écrire, mais chez moi ça peut rester des mois en attente. Si en juillet j'ai toujours rien sorti, envoie-moi un MP pour m'engueuler wink

@ Miskatonic : Merci! " "Oh no, please God help me !", hé hé. Clin d'oeil à Black Sabbath ?^^ " : hé hé, j'avoue, j'ai pas pu résister...

Sperma_frost - 08 Fevrier 2019:

La réédition de High Roller Records de 2016 se présente sous la forme d’un double cd avec 3 versions différentes de l’album. La première version est la version originale de l’album remasterisée, la seconde version est une version remixée avec de légers ajouts, quant à la 3ème version elle présente des extensions, des parties réenregistrées et des effets sonores. Il y a aussi des titres bonus sur le second cd.

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